On commence à avoir l’habitude avec Ayaneo. Le constructeur chinois fonctionne comme une mitraillette : il tire dans tous les coins en espérant toucher une cible. Cette fois, la cible, c’est l’amoureux de la Game Boy qui trouve l’Analogue Pocket trop minimaliste ou trop difficile à acheter. Voici la Pocket Vert. Et la première chose qui frappe, c’est ce design.
On parle d’un châssis entièrement métallique et, surtout, d’une façade recouverte d’une feuille de verre. Visuellement, c’est sublime. Mais attendez. Mettre du verre par-dessus une croix directionnelle et des boutons ? C’est le meilleur moyen de ruiner le ressenti tactile. Si les boutons sont « noyés » ou affleurants à cause de cette plaque de verre, l’expérience de jeu risque d’être catastrophique. C’est beau sur un rendu 3D, mais j’ai peur que ça soit décoive sous le pouce.
L’écran de tous les excès
Le vrai argument de cette machine, c’est son écran. On parle d’une dalle LTPS de 3,5 pouces affichant 1600 x 1440 pixels. VÇa nous donne une densité de pixels d’environ 615 ppp. Pour vous donner un ordre d’idée, un iPhone 17 Pro Max plafonne à 460 ppp. C’est d’une netteté absolue, presque inutile à l’œil nu.
Pourquoi une telle définition ? Ce n’est pas (que) pour la frime. La définition de la Game Boy originale était de 160 x 144 pixels. Faites le calcul : 1600 x 1440, c’est exactement 10 fois la définition native. Cela permet un integer scaling (mise à l’échelle par nombres entiers) parfait.
Avec un taux de rafraichissement ultra-rapide de 300 Hz, 1 ms de temps de réponse et une dalle QD Mini-LED, le moniteur TCL 24G645 a été pensé pour les pros par les pros. Pour le Black Friday, du 17/11 au 01/12, il sera à 249.99 euros au lieu de 329,99 (80€ de remise).
Vos pixels seront carrés, nets, sans flou de lissage baveux. C’est le Saint Graal pour l’émulation.
Avec 450 nits de luminosité, ça devrait aussi être jouable dehors, même si on est loin des standards OLED actuels des smartphones haut de gamme.
Android, la fausse bonne idée ?
Sous le capot, on sait que la bête tournera sous Android. Le choix est logique pour la polyvalence, mais risqué pour l’ergonomie. Android sur un écran 3,5 pouces non tactile (ou difficilement accessible), c’est souvent une purge. Ayaneo a toutefois une idée intéressante : la zone située sous la croix directionnelle cache un pavé tactile.
L’idée est de piloter un curseur de souris pour naviguer dans les menus Android sans toucher l’écran. Ajoutez à cela une molette « Jog-dial » sur le côté, hommage aux vieux téléphones Sony ou aux BlackBerry, pour le volume ou le scroll, et on sent une vraie réflexion ergonomique.
Mais la réalité logicielle est souvent cruelle : Ayaneo est connu pour abandonner le suivi logiciel de ses machines aussi vite qu’il en sort de nouvelles. Android demande des mises à jour, de la sécurité, de l’optimisation. Là, j’ai peur.
Niveau puissance, le processeur est inconnu, mais on a vu tourner God of War (PS2) à 60 FPS. Ce n’est donc pas un jouet. Pour alimenter tout ça, une batterie de 6000 mAh est évoquée. C’est énorme pour ce format. Mais avec autant de pixels à pousser et un SoC puissant, l’autonomie restera le nerf de la guerre.
Le piège du « toujours plus »
Le problème de la Pocket Vert, ce n’est pas sa fiche technique, c’est son positionnement. Ayaneo veut faire une console « ultime », mais à quel prix ? Avec quatre gâchettes au dos, un châssis usiné et un écran custom, la facture risque d’être salée. Probablement bien au-dessus des 300 ou 400 euros.
Pour une machine dédiée au rétrogaming, c’est un investissement lourd, surtout face à des concurrents comme Anbernic ou Retroid qui proposent des expériences « suffisantes » pour 80 euros. La Pocket Vert vise une niche dans la niche.
C’est un bel objet, indéniablement. L’écran est une prouesse, le design intrigue. Mais n’achetez pas les yeux fermés. Entre les doutes sur l’ergonomie des boutons sous verre et le suivi logiciel aléatoire d’Ayaneo, la prudence est de mise. Rendez-vous probablement en 2026 pour voir si le pari est tenu.
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