Interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, délit de « négligence numérique », couvre-feu numérique : la commission d’enquête TikTok rend ses conclusions

 
C’était un rapport très attendu dans le monde du numérique et qui va déplaire aux grandes plateformes comme, sans doute, aux plus jeunes. La commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs a rendu ses conclusions et elles sont assassines.
Crédit : Frandroid

Un « océan de trash ». Le ton a été donné très rapidement lors de la conférence de presse présentant les résultats de l’enquête parlementaire sur TikTok. Menée depuis le début de l’année par Laure Miller (députée Ensemble de la Marne), cette longue plongée dans les affres du réseau social chinois n’a semblé laisser personne indemne.

Comme le dévoile France Info et LCP, l’application est accusée de mettre en avant « des contenus majoritairement néfastes » et « le pire des réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse ». De quoi nécessiter des mesures radicales selon la rapporteuse du texte.

Santé mentale et TikTok

Parmi les mesures les plus emblématiques proposées par le texte, on retrouve l’antienne de l’interdiction des réseaux aux moins de 15 ans, mais aussi un couvre-feu numérique de 22 h à 8 h, l’interdiction du portable dans les écoles élémentaires, collège et lycée, mais aussi un « délit de négligence numérique » pour les parents qui ne protégeraient pas assez leurs enfants des effets néfastes des réseaux sociaux.

Autant dire que le spectre est large et les solutions aussi radicales que complexes à mettre en place. Qu’à cela ne tienne, le jeu en vaut la chandelle pour Laure Miller qui explique que les mineurs sont un public « particulièrement vulnérable, devant faire l’objet d’une attention spécifique et d’une protection renforcée ». Pour la députée « un lien de corrélation clair apparaît entre la dégradation de la santé mentale des jeunes et une utilisation intensive des réseaux sociaux ».

Bien-être versus profit

TikTok, de son côté, a brillé par son absence de réponses claires lors des débats, pointe Laure Miller. « Ces auditions ont cependant été éclairantes quant au déni entretenu par la plateforme sur l’ensemble des éléments problématiques mis en avant ». Idem pour les auditions mouvementées des influenceurs qui n’ont fait que souligner « le cynisme et la dangerosité de certains influenceurs face au laisser-aller des plateformes », déplorent les parlementaires.

Crédit : Flickr

Selon une neurologue interrogée par la commission d’enquête, « La motivation première de TikTok n’est pas le bien-être de ses utilisateurs, elle a pour finalité unique le profit ». Raison de plus donc pour légiférer sur la question en renforçant les sanctions contre les plateformes en cas de manquements aux obligations de modération et de protection des mineurs.

Le rapport préconise aussi la mise en place d’une grande campagne de communication sur le sujet et même des solutions plus techniques, comme la mise en place d’une « pluralité algorithmique » pouvant permettre à chacun et chacun d’exercer « un réel pouvoir de décision sur leur expérience numérique ». Reste plus qu’à trouver le chemin politique pour mettre tout ça en place dans une assemblée plus volatile que jamais.


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