Le jeu dangereux de X (Twitter) avec les images pornographiques

 

Il y a encore du nouveau chez Twitter. Le réseau social d’Elon Musk vient de réviser ses règles de modération pour autoriser la publication d’images et de vidéos pornographiques. De quoi faire lever quelques sourcils.

C’est à la fois un changement de taille et une évolution purement symbolique que connaît aujourd’hui le réseau social X, plus connu sous le nom de Twitter. Comme l’a remarqué TechCrunch, depuis le lundi 3 juin la plateforme autorise officiellement le partage de contenus « comportant de la nudité destinée aux adultes et des actes sexuels ». Autrement dit, l’entreprise autorise officiellement la publication d’image pornographique sur son site.

Techniquement, même avant l’arrivée d’Elon Musk et le changement d’image de marque, Twitter autorisait la publication de contenus pornographiques sur sa plateforme. Tout du moins, cela n’était pas banni. De nombreuses travailleuses et travailleurs du sexe se servent du site de microblogging pour faire leur publicité depuis des années.

Des règles plus claires

Mais désormais plus de zones grises, le contenu pornographique est officiellement autorisé tant qu’il est « produit et diffusé avec le consentement des personnes représentées » et à partir du moment où il est « marqué correctement ». Avec ces garde-fous, la plateforme veut éviter la prolifération de contenus adultes dans les flux de tout un chacun, floutant pudiquement les images et vidéos marquées comme telles.

La plateforme justifie sa position en expliquant que « l’expression sexuelle, qu’elle soit visuelle ou écrite, peut être une forme légitime d’expression artistique » et que chacun devrait pouvoir « créer, diffuser et consommer des contenus en lien avec des thèmes sexuels » si cela est fait dans le respect des corps et des personnes. Le détail de ce qui est autorisé ou non est indiqué sur la page dédiée du site.

Un jeu dangereux pour X/Twitter

Si mettre au clair les règles de la plateforme sur le sujet semble être une bonne chose, il n’est pas exclu que cela mette encore un peu plus Twitter dans le viseur des autorités. La Commission européenne reproche déjà à Twitter son manque de modération concernant la propagation de désinformation. Le gouvernement français a également montré les dents à ce sujet.  Autoriser officiellement la propagation de contenus pornographiques avec une équipe de modération réduite à peau de chagrin est un jeu dangereux. La plateforme pourra-t-elle vraiment s’assurer que toutes les vidéos dépeignent des actes consentis ? Ou même qu’aucun mineur ne sera exposé à ce genre de contenu contre son gré ?

Vu l’historique de Twitter sur les questions de modération, le doute est permis. Plus pragmatiquement, les régies publicitaires grand public ont également tendance à fuir les plateformes un peu trop conciliantes avec la pornographie. Elon Musk joue donc à un jeu dangereux qui pourrait le mettre en porte-à-faux à la fois envers les régulateurs européens et ses clients.