L’Intelligence Artificielle (IA), à quoi ça sert (concrètement) ?

 

L’intelligence artificielle, on en entend parler partout et parfois pour n’importe quoi. Mais de quoi est-elle réellement capable ? Voici une liste d’utilisations concrètes de l’IA.

L’intelligence artificielle telle qu’elle existe dans l’imaginaire collectif est un fantasme de science-fiction. Oubliez HAL 9000, oubliez les robots d’Asimov, oubliez le T800 de Terminator, nos intelligences artificielles sont encore très loin du compte. Fin 2018, Yann Le Cun, responsable de la recherche IA chez Facebook, clamait que « l’intelligence artificielle n’est même pas au niveau du cerveau d’un rat ».

L’illusion pourrait tromper certains, mais Google Assistant, Alexa et surtout Siri ne sont nullement capables de converser réellement avec nous. Ces assistants personnels ne font que comprendre en partie certains termes qui ponctuent nos phrases pour aller chercher des réponses prédéfinies sur un service correspondant. Tous sont encore bien loin de passer le test de Turing, même Google Duplex, l’IA conversationnelle présentée à la Google I/O 2018 ou son rival chinois développé par Alibaba.

Pourtant, l’IA (ou AI en anglais pour artificial intelligence) est présente partout. Rares sont les conférences tech qui n’ont pas prononcé le mot au moins une fois. Alors qu’est-ce que c’est vraiment et à quoi ça sert ?

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Il ne faut pas voir l’IA actuelle comme les œuvres de SF nous les décrivent, mais comme des appareils ayant appris d’eux-mêmes par le biais du machine learning. Grâce à un réseau neuronal et une grande quantité de données, une intelligence artificielle est capable de reconnaître certains éléments en discernant les différences entre deux réponses test et finalement à s’améliorer d’elle-même.

C’est ensuite à son programmeur d’affiner l’ensemble pour que les réponses correspondent à celles souhaitées. Par exemple, il est possible d’apprendre à une IA que tout ce qui est petit, a des poils et une queue est un chat, mais elle risque de se tromper si on lui montre un chien. Il faudra donc peaufiner l’ensemble pour ajouter le paramètre « miaule » (par exemple), sans quoi les réponses risquent d’être trop larges.

Oreilles pointues, moustaches, miaule constamment pour rentrer ou sortir… c’est bien un chat !

Toujours est-il qu’aujourd’hui, les intelligences artificielles sont très spécialisées et il en existe à peu près autant qu’il y a de domaines de recherches. L’IA de Google Photos est par exemple très impressionnante, mais ce n’est pas elle qui va répondre à nos requêtes Google Home, et inversement.

Aussi, il existe actuellement un très grand nombre de projets autour de l’intelligence artificielle aujourd’hui. Des projets concrets, parfois déjà même accessibles du grand public, qui ont de très nombreuses utilités. Certaines sont assez peu utiles au quotidien (comme cette IA qui peut créer des visages), mais d’autres sont bien plus pratiques dans notre vie de tous les jours.

À quoi sert l’intelligence artificielle ?

L’IA a de multiples cas d’utilisation. Elle permet d’améliorer certains éléments déjà existants, ou encore de remplacer des limitations matérielles. Les Google Pixel en sont le parfait exemple avec un mode portrait particulièrement pointu capable de déterminer ce qui se trouve au premier et au second plan d’une photo, quasi uniquement de façon logicielle. Mais voyons plutôt quelles sont les possibilités de l’intelligence artificielle !

Pour la photo et la vidéo

Comme dit plus haut, l’imagerie est un domaine propice à l’intégration de l’intelligence artificielle, avec une volonté de proposer la meilleure des qualités dans des produits toujours de plus en plus petits. Google est un acteur important dans ce domaine, avec son mode portrait, mais aussi et surtout son mode nuit.

Bien plus efficace qu’une simple pause longue, le mode « night sight » de Google arrive non seulement à récupérer des informations dans des zones totalement bouchées, à les retranscrire sans bruit numérique, mais aussi à en adapter la colorimétrie. Dans l’idée, l’appareil photo d’un Pixel 3 serait capable de retrouver vos chaussettes rouges dans le noir, bien plus efficacement que vos yeux.

Vous auriez deviné la couleur des pavés ?

Bien sûr, Google n’est pas le seul sur ce secteur et bon nombre de constructeurs proposent aujourd’hui un mode nuit plus ou moins convaincant, mais que l’on pourrait souvent imaginer faisable avec un simple algorithme couplant une photo simple à une pause longue et un bon système de réduction de bruit numérique. Rares sont ceux qui arrivent à rendre cette précision des couleurs comme les Pixel pour le moment.

Chacun son domaine néanmoins puisque d’autres comme Oppo ou Huawei misent plutôt sur le zoom. Avec un téléobjectif qui rapproche un peu et de l’intelligence artificielle pour « recréer » les pixels perdus par un zoom numérique, on obtient ainsi des « zoom » x5 ou x10 « sans perte ».

On retrouve également de nombreux cas de détection de scène, ajustant les réglages de l’appareil photo et le traitement logiciel qui s’en suit pour rendre le meilleur résultat à l’œil ou tous les modes Super HDR qui permettent de retrouver des informations dans des images très contrastées avec une simple photo (alors qu’il en faut normalement 3 au minimum pour du HDR « classique ».

La stabilisation par intelligence artificielle est également impressionnante chez certains. Il existe en effet plusieurs façons de stabiliser un appareil photo : en stabilisant le capteur sur plusieurs axes, en stabilisant l’objectif (sur plusieurs axes) ou avec une fonction logicielle. Bon nombre de constructeurs utilisent aujourd’hui des techniques hybrides à base de stabilisation matérielle et une stabilisation à base de machine learning qui permet de prendre des photos moins floues sur un temps de pause plus ou moins long. De même pour la vidéo.

Attention néanmoins de ne pas confondre  cela avec de simples algorithmes

Certains promettent également une « super résolution » avec des photos très détaillées dont la plupart des pixels ont été reconstruits logiciellement. Attention néanmoins de ne pas confondre  cela avec de simples algorithmes qui bouchent les creux en faisant une moyenne des pixels proches (fonction que l’on trouve dans tous les bons logiciels de retouche photo).

Qualcomm a également fait quelques démonstrations lors de la présentation de son Snapdragon 855 de plusieurs utilisations comme la possibilité de créer un mode portrait (avec un flou en arrière-plan) à la volée en vidéo (Skype a d’ailleurs intégré une fonction similaire récemment), mais aussi la possibilité de changer totalement l’arrière-plan, toujours à la volée. Dans le même genre, on peut également citer les améliorations de mise au point intelligente en vidéo.

Tout n’est pas rose cependant puisque l’IA peut également être utilisée pour accoler un visage de quelqu’un dans un vidéo, ce qui a fait le bonheur de certains amateurs de pornographie.

Ces dernières fonctionnalités sont notamment possibles grâce à une reconnaissance faciale du sujet principal.

Reconnaissance faciale et biométrie

La reconnaissance faciale en général est d’ailleurs un secteur très prisé dans la recherche en intelligence artificielle, puisque, à terme, elle pourrait aller plus loin encore en définissant des profils types et reconnaître certains éléments pour par exemple déjouer des attentats en se basant sur des expressions faciales et autres tics musculaires. Des recherches encore aujourd’hui imprécises.

Google Photos et Apple Photos nous montrent néanmoins leur force dans la reconnaissance de scène et d’objets au quotidien. Dans mon cas, en cherchant « canette » dans Google Photos, je tombe ainsi sur des photos où l’on peut effectivement voir une boisson en arrière-plan, c’est assez impressionnant.

La reconnaissance faciale dans MIUI 7, ce n’est plus une nouveauté

En allant plus loin encore, l’intelligence artificielle peut proposer de nombreuses solutions de biométrie et reconnaître un même visage avec et sans barbe ou avec et sans lunettes par exemple, toujours avec la même précision.

Des startups comme ArcSoft, AnyVision ou Morpho ont ainsi fait de la reconnaissance biométrique par AI leur cheval de bataille.

L’audio

Mais l’IA ne se base pas que sur des images. On peut évoquer également quelques prouesses dans le domaine du son. Il y a bien sûr les compositions, comme le smartphone de Huawei qui a terminé la symphonie inachevée de Schubert, mais aussi des avantages bien plus concrets au quotidien.

Le principal concerne la reconnaissance de discours, qui ouvre ensuite le champ à de nombreuses applications. Certains se sont tournés vers la traduction en temps réel, comme Google avec ses Pixel Buds, mais aussi d’autres startups. D’autres encore se concentrent sur la réduction de bruits parasites. Imaginez-vous téléphoner dans un bar bruyant, et votre correspondant n’entendant que votre voix, le tout avec un seul et unique microphone (alors que les téléphones actuels utilisent un second microphone sur le dessus pour capturer le bruit ambiant et le supprimer). Encore une fois, on en revient au remplacement d’éléments matériels.

Dans un genre un peu différent, on peut également citer des solutions de reconnaissance de musique se rapprochant de Shazam ou tout simplement de l’option intégrée dans Google.

Bien plus à venir

Ce ne sont là que quelques exemples de l’IA que nous pouvons rencontrer au quotidien, mais l’IA a bien sûr une multitude d’autres utilités déjà aujourd’hui et encore plus à venir dans les prochaines années.

Beaucoup de constructeurs misent aujourd’hui sur l’IoT  par exemple. Imaginez une caméra dans votre réfrigérateur qui vous indique quand vous arrivez à court de votre aliment ou de votre boisson préférée. Imaginez un routeur capable de détecter la présence d’une personne chez vous juste par la propagation de ses ondes. Les possibilités d’usages sont quasi infinies. Ne reste désormais plus qu’à les inventer et surtout à les mettre en pratique.


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