L’IA responsable d’une prochaine « pénurie » de composants ?

 
L’appétit insatiable des grands modèles de langage semble faire poindre le risque d’une nouvelle « pénurie » de composants. Ou tout du moins d’une augmentation radicale des prix pour les particuliers.
CRédit : Corsair

Vous vous souvenez de la grande pénurie de composants de 2021 ? Et si l’on remettait le couvert en 2025/2026 ? La construction tous azimuts de centres de données pour alimenter les robots conversationnels d’OpenAI, Microsoft et tout le reste laisse planer un doute sur la disponibilité et le prix de nombreux composants informatiques.

Comme le synthétise très bien Tom’s Hardware, après un creux historique entre 2022 et 2023, les prix de barrettes de RAM et du stockage SSD pourraient s’envoler dans les prochaines années, la faute à l’IA.

Des augmentations de prix déjà là

Le projet « Stargate » d’OpenAI pourrait à lui seul siphonner 40 % de la production mondiale de RAM grâce à un accord passé avec Samsung et SK Hynix. Idem pour la mémoire flash, dont les stocks de chez Samsung et Micro sont déjà presque tous vendus avant même leur arrivée sur les étagères des magasins. Des portions non négligeables de ces composants sont désormais réservées des années à l’avance pour une utilisation dans les centres de données.

Cette demande gargantuesque a déjà des effets concrets sur le marché grand public. Au delà de l’augmentation inexorable des prix pour les composants en eux-mêmes, les appareils tout-en-un en font aussi les frais. Plusieurs modèles de Raspberry Pi sont désormais vendus plus cher en raison de la « demande insatiable » des industriels de l’IA. « Actuellement, le coût des puces mémoires est environ 120 % plus élevé que ce qu’il était il y a un an » écrivait le responsable de la fondation il y a peu.

Plusieurs modèles de Raspberry Pi sont déjà touchés par des augmentations de prix // Crédit : Fondation Raspberry Pi

Le spectre d’une crise se profilait déjà dans le secteur des cartes graphiques l’année dernière, alors qu’il venait à peine de se relever de ses déboires dus à l’explosion des cryptomonnaies. Cela n’a cela dit pas empêché Nvidia de sortir de nouvelles cartes graphiques, mais l’attention du géant est fermement tournée vers l’IA désormais.

Une « pénurie » qui n’en est pas une

En l’état donc, difficile de parler de pénurie puisque les usines tournent à plein tube. Mais les augmentations de prix et les priorités des entreprises pourraient directement impacter la capacité de M et Mme Tout-le-Monde à acheter des composants ou même des appareils grand public.

Pour aller plus loin
La mémoire DDR4 vit ses dernières heures, ou presque

La demande du côté professionnel n’est pas nouvelle, mais les exigences techniques des centres de données taillées pour l’IA ainsi que leur multiplication effrénée crée des soucis à une échelle inédite.


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