Vie privée : Amazon, Qualcomm et 49 autres sociétés veulent un RGPD américain

 

Les dirigeants de 51 sociétés, dont Amazon, Qualcomm, IBM, Motorola, mais aussi l’opérateur américain AT&T, ont adressé ce 10 septembre une lettre ouverte au Sénat des États-Unis et au Congrès. Le but est de réclamer une législation plus précise et surtout plus globale en matière de respect de la vie privée et d’utilisation des données personnelles. L’initiative vise surtout à permettre une uniformisation du cadre légal à l’échelle nationale, afin de remédier à une législation pour l’heure très changeante d’un État à l’autre.

Crédit : Louis Velazquez / Unsplash

Le document est signé de la main de Jeff Bezos (Amazon), Keith Block (Salesforce), Steve Mollenkopf (Qualcomm), Michael Dell (Dell) ou encore de Ginni Rometty (IBM), et il pourrait permettre de faire avancer le schmilblick outre-Atlantique. 51 entreprises, essentiellement américaines, ont émis cette semaine une lettre ouverte à destination de représentants à la fois du Sénat et du Congrès.

Cette dernière sollicite notamment le vote d’une « loi complète sur la protection des données des consommateurs », visant à en finir avec la disparité législative constatée aux États-Unis en termes de protection des données. Une disparité qui, d’après le document, mène à la confusion chez le consommateur et pourrait compromettre la compétitivité des États-Unis.

Légiférer dans l’intérêt des consommateurs… ou des entreprises ?

Le vote d’une loi fédérale, comme le réclame cette lettre ouverte, permettrait d’améliorer la confiance du consommateur, tout en créant un « environnement réglementaire stable » à même de laisser les sociétés « concevoir des produits en sachant exactement où sont les limites », résume Engadget.

Pour dégrossir le travail au Congrès, les sociétés signataires de cette lettre ouverte font part de leurs suggestions. Potentiellement éclairé, mais pas tout à fait désintéressé, le document préconise par exemple la mise en place de mesures rigoureuses permettant la protection des données et la responsabilisation, une « approche neutre sur le plan technologique » pour favoriser l’innovation, une interopérabilité mondiale, ainsi qu’une harmonisation des lois… l’un des points les plus attendus.

De manière générale la démarche d’Amazon, IBM, Qualcomm et consorts semble plus se destiner à protéger les entreprises d’éventuelles amendes. En obtenant une législation plus claire et pensée dans une optique nationale, les sociétés concernées auraient moins de risques de se mettre en tort à un niveau local. Elles pourraient ainsi éviter des sanctions malencontreuses.

Comme le pointe Engadget, certains grands groupes sont cependant absents de la liste des entreprises signataires. Tim Cook et Apple en font partie, mais cette absence ne rime pas nécessairement avec un quelconque manque d’intérêt. À Bruxelles, en octobre dernier, le patron d’Apple avait par exemple appelé à la création — aux États-Unis — d’une loi fédérale similaire à notre RGPD.