
Mercredi matin, quelque chose d’inédit s’est produit en Chine. Pendant plus d’une heure, le pays s’est complètement isolé du reste d’Internet. Plus aucune connexion extérieure ne fonctionnait. Un bug géant ou un test grandeur nature ? Le mystère reste entier, mais les implications donnent froid dans le dos.
L’incident a duré exactement 1h14, entre 0h34 et 1h48 heure de Pékin. Pendant ce laps de temps, le fameux « Great Firewall » chinois a bloqué toutes les connexions passant par le port TCP 443. Pour les non-initiés, c’est le port utilisé par toutes les connexions HTTPS sécurisées. Autrement dit, la quasi-totalité du web moderne.
Le résultat ? Des centaines de millions d’internautes chinois se sont retrouvés dans le noir numérique total. Plus de Gmail, plus de sites étrangers, plus de services internationaux. Même les entreprises comme Apple ou Tesla, qui gèrent des fonctions critiques via leurs serveurs internationaux, ont été touchées.
Un blackout sans précédent
Ce qui s’est passé mercredi dépasse largement la censure habituelle chinoise. D’habitude, le Great Firewall bloque des sites spécifiques : Facebook, Twitter, Google et compagnie. Là, c’est différent. Le système a coupé toutes les communications avec l’extérieur, sans exception.
L’organisation Great Firewall Report, qui surveille la censure chinoise depuis des années, n’avait jamais rien vu de tel. « Le blocage n’a pas été initié par des composants connus de l’infrastructure de censure existante« , rapportent les militants. Cela signifie que ce n’était pas un réglage habituel qui a mal tourné.
Plusieurs hypothèses circulent. Bug informatique géant ? Test d’un nouveau système de censure ? Répétition générale d’une déconnexion d’urgence ? Personne n’a encore la réponse, et Pékin reste silencieux sur le sujet.
L’hypothèse la plus inquiétante, c’est celle du test volontaire. Les autorités chinoises ont peut-être voulu vérifier si elles pouvaient couper complètement le pays du reste du monde en cas de crise. Une sorte d’interrupteur géant d’Internet, actionnable à volonté.
Pour un pays qui veut dominer l’économie numérique mondiale, c’est un sacré paradoxe. La Chine peut bien développer ses propres géants tech, elle reste dépendante de l’infrastructure Internet mondiale pour fonctionner. Cette dépendance devient un talon d’Achille quand les autorités décident de tout couper.
Les entreprises étrangères implantées en Chine ont dû prendre note. Si Pékin peut décider du jour au lendemain de les couper de leurs systèmes centraux, elles feraient mieux de prévoir des plans B. Ou de repenser complètement leur présence chinoise.
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