Apple AirTags : à peine annoncés et déjà attaqués pour mauvaise concurrence

AirTag vs Tile

 

Tout juste annoncés, les AirTags d’Apple sont déjà vivement critiqués par Tile qui a prévu d’aborder ce sujet devant le Congrès américain lors de discussions portant sur des soupçons de pratiques anticoncurrentielles.

Apple AirTag
Apple AirTag

Lors de sa conférence d’hier — mardi 20 avril 2021 — Apple a présenté plusieurs nouveaux appareils, dont les balises AirTags. Pour rappel, il s’agit de balises Bluetooth à accrocher à un objet (vos clés par exemple) pour pouvoir le retrouver facilement ensuite via l’application Localiser sur votre iPhone.

La rumeur autour de l’Apple AirTag circulait depuis fort longtemps et l’annonce était donc très attendue. Si les fans de la pomme se réjouissent sans doute de cette officialisation, le concurrent Tile, qui vend aussi des balises de ce genre, voit tout cela d’un très mauvais œil. Au point d’aller témoigner auprès du Congrès des États-Unis au sujet de pratiques anticoncurrentielles menées par Apple.

Apple et la concurrence déloyale

Au lendemain de la conférence de Tim Cook et son équipe, la firme de Cupertino doit en effet répondre aujourd’hui aux questions des sénateurs pour mettre au clair certaines pratiques soupçonnées de favoriser illicitement la position dominante d’Apple, notamment sur l’App Store.

Or, des entreprises tierces telles que Tile — mais aussi Spotify et Match — assisteront à l’audition pour apporter leurs points de vue et expliquer pourquoi elles estiment que les règles mises en place par Apple sur l’App Store — et surtout la commission perçue par le géant — sont injustes.

Dans le cas de Tile, l’entreprise estime qu’elle ne devrait pas avoir à payer une commission à Apple sur l’App Store quand la firme de Cupertino représente un concurrent direct avec ses AirTags — comme Spotify avec Apple Music.

Tile est très remonté contre Apple

En outre, Tile met aussi en avant le fait qu’il a voulu lancer des produits utilisant le standard ultra-wideband (UWB), mais qu’il n’a pas encore eu accès à la puce U1 des iPhone, car Apple ne l’a pas encore autorisé (mais cela devrait être réglé dans quelques semaines a priori).

Vous l’aurez compris, les relations entre Tile et Apple ne sont pas des plus tendres et l’officialisation des AirTags n’a rien amélioré à cela. Le PDG de Tile, CJ Prober, ne ménage d’ailleurs pas ses mots dans un communiqué publié au sortir de l’événement de la pomme :

Nous acceptons la concurrence, à condition qu’elle soit loyale. Malheureusement, compte tenu des antécédents bien documentés d’Apple concernant l’utilisation de sa plateforme pour limiter injustement la concurrence pour ses produits, nous sommes sceptiques. Et au vu de notre passif avec Apple, nous pensons qu’il est tout à fait approprié que le Congrès examine de plus près les pratiques commerciales d’Apple spécifiques à son entrée dans cette catégorie de produit. Nous sommes heureux d’avoir l’occasion de discuter plus en détail de ces questions devant le Congrès demain.

En d’autres termes, le sujet des AirTags sera bien mis sur le tapis dans le cadre des discussions autour de la concurrence déloyale supposée d’Apple.

La défense d’Apple

Face à ces allégations, Apple se défend en rappelant que son application Localiser est plus vieille que les solutions de Tile et que ce dernier peut d’ailleurs exploiter cette même app. Aussi, le géant affirme que Tile détient actuellement 90 % du marché des balises Bluetooth et que les AirTags sont encore loin de pouvoir prendre cette place.

Apple AirTag
Apple AirTag

Reste à savoir si l’audition devant le Congrès sera suivi de procédures judiciaires ou si les deux firmes en resteront à se chercher verbalement des noises. Rappelons enfin que Samsung s’est aussi lancé sur ce marché avec son produit Galaxy SmartTag.