On a essayé la nouvelle BYD Atto 2 électrique : plus d’autonomie pour mieux se battre contre la Renault 4 E-Tech

La voilà, la version tant attendue du BYD Atto 2 ! Lorsque BYD a lancé l’Atto 2, son petit SUV électrique à 29 990 euros, notre principal reproche était son autonomie trop faible (seulement 312 km selon le cycle WLTP) combinée à sa recharge trop lente (plafonnant à 65 kW pour 37 min de 10 à 80%). Mais le constructeur chinois avait annoncé qu’une version avec une meilleure batterie arriverait.

La version « grande » autonomie de ce « petit » SUV, la voici : présentée le 19 novembre lors d’un événement pour les médias auquel nous avons participé, elle est baptisée BYD Atto 2 Comfort, et elle sera vendue 35 990 euros.

Contrairement à ce qu’on pouvait penser au moment du lancement du SUV au mois d’avril, ce n’est pas qu’un niveau de finition supplémentaire de l’Atto 2 existant. C’est davantage ce qu’on pourrait appeler une « phase 1.5 », avec diverses évolutions à différents niveaux.

Que vaut ce nouveau rival des Citroën ë-C3 Aircross, Peugeot e-2008, Renault 4 E-Tech et autres petits SUV électriques ? Voici un premier avis après une heure passée à son volant dans les environs de Barcelone.

Design

Le BYD Atto 2 Comfort diffère davantage de l’Atto 2 original que par son moteur et sa batterie ; pour autant, la carrosserie et le châssis sont rigoureusement identiques. Quand certains constructeurs réservent certaines variations esthétiques à certaines versions, tous les Atto 2 électriques sont proposés avec un modèle unique de jantes 17 pouces et dans les quatre coloris identiques : un blanc, un noir, un gris foncé et un vert.

Il n’y a qu’une seule petite différence pour la version Comfort : les vitres arrière teintées.

On retrouve autrement les mêmes dimensions de 4,31 m de long, 1,83 m de large et 1,68 m de haut, l’empattement de 2,62 m, la garde au sol de 16,5 cm, la même calandre pleine, les mêmes feux, les mêmes inserts chromés, comme nous l’avons vu dans notre test du BYD Atto 2 original.

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Habitacle

L’intérieur en revanche bénéficie d’évolutions bienvenues, qui viennent corriger certains défauts de la version originale. C’est que l’Atto 2 Comfort est à la fois le descendant de l’Atto 2 original et la variante électrique du nouvel Atto 2 DM-i « Super Hybride », présenté simultanément et auquel nous consacrerons un autre article.

Or contrairement à l’Atto 2 original, qui n’est rien d’autre qu’un BYD Yuan Up déjà commercialisé sur le marché chinois, l’Atto 2 DM-i a été conçu spécialement et exclusivement pour le marché européen. L’Atto 2 Comfort répond donc mieux aux attentes et aux goûts des Européens.

Pour commencer, alors que les Chinois se soucient davantage que les Européens de l’habitabilité aux places arrière, moins du volume du coffre, le nouveau BYD Atto 2 Comfort destiné aux Européens gagne 50 litres de volume de coffre. Le volume est porté de 400 à 450 litres sièges relevés et de 1340 à 1370 litres sièges rabattus. Ce gain ne se fait pas au détriment des places arrière, le constructeur a simplement optimisé la découpe du coffre ! Toujours pas de coffre avant (« frunk ») en revanche, malgré tout le volume disponible sous le capot.

Lesdites places arrière sont toujours aussi accueillantes pour le segment, grâce à l’empattement généreux, à la longue ligne de toit horizontale et au toit vitré. La place arrière centrale reste une place d’appoint, du fait de l’assise et surtout du dossier bombés (sans accoudoir central ni trappe à skis), mais elle gagne un petit appuie-tête.

Ces lignes confèrent à la voiture de grandes surfaces vitrées et une excellente visibilité dans toutes les directions.

Aux places avant, les appuie-tête d’ailleurs ne sont plus intégrés au dossier, ils sont désormais réglables en hauteur (mais pas en profondeur). Ces nouveaux sièges en cuir vegan sont désormais à réglages électriques (mais sans mémorisations) et chauffants.

Cuir qui cohabite intelligemment avec le plastique dur tout autour de l’habitacle, puisqu’il recouvre l’accoudoir central, le rembourrage des accoudoirs latéraux et des contre-portes au niveau desdits accoudoirs, à l’avant comme à l’arrière. Le volant également est désormais chauffant. La pompe à chaleur, qui permet de chauffer l’habitacle plus rapidement et plus efficacement, est toujours de série. On regrette que la ventilation soit si audible.

Enfin, la planche de bord évolue : le levier de vitesse central de l’Atto 2 original, au design clinquant, devient un commodo au volant. La console centrale ainsi allégée accueille un second emplacement pour smartphone, mais un seul comporte un chargeur sans fil (jusqu’à 50 W).

L’un des deux ports USB-C à l’avant atteint désormais 60 W, le second et les deux autres à l’arrière délivrant quant à eux 18 W. Les trop rares commandes physiques forment désormais une ligne entre ce support pour smartphones et le porte-gobelets.

Infodivertissement

La dernière évolution intérieure est le système d’infodivertissement. On retrouve le même combiné d’instrumentation numérique de 8,8 pouces et le même écran tactile central de 12,8 pouces que sur la BYD Atto 2 Boost (10,1 pouces sur la finition Active), mais l’écran central n’est plus rotatif, et une nouvelle version du système d’infodivertissement fait ses débuts.

L’écran central rotatif, avec une bascule motorisée de l’horizontale à la verticale, était caractéristique des voitures de BYD. Mais le constructeur reconnait que ce gadget servait peu. Surtout, le système d’infodivertissement est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto (avec ou sans fil), et bien que ces solutions soient théoriquement compatibles avec des écrans verticaux, en pratique elles n’occupent qu’une portion quasi carrée de l’écran vertical des Volvo EX30, Mustang Mach-E ou Subaru Outback, et elles fonctionnent bien mieux à l’horizontale.

Les deux écrans de l’Atto 2 Comfort affichent autrement une toute nouvelle interface, pour le meilleur et pour le pire. Précédemment, BYD semblait avoir simplement vissé une tablette Android à la planche de bord, en adaptant insuffisamment l’ergonomie d’Android à une utilisation en voiture. La nouvelle interface est plus travaillée, plus « automobile », mais elle manque de cohérence (différents styles esthétiques cohabitent), elle est pleine d’imperfections, et elle est surtout trop dense (beaucoup d’informations, des textes trop petits).

Si l’Atto 2 DM-i (hybride) embarque la « véritable » application Google Maps, l’Atto 2 Comfort embarque quant à lui une application dérivée de Google Maps, un fork. On reconnait la carte Google Maps, mais les instructions de guidage superposées, les « menus » et les fonctions sont maison, avec des fonctions spécifiques à la mobilité électrique (rayon d’action, chargeurs…). Elle intègre un planificateur d’itinéraires, mais nous n’avons pas pu la tester et nous ne pouvons pas donner d’avis à son sujet.

Le combiné d’instrumentation numérique est encore plus dense : certains textes et certains pictogrammes sont anormalement petits, comme si l’interface avait été pensée pour un écran beaucoup plus grand.

Contrairement à la version hybride qui permet d’afficher Google Maps en plein écran, la version électrique permet seulement d’afficher la prochaine manœuvre sur le tiers droit de l’écran (y compris avec CarPlay). En somme, la nouvelle interface du combiné d’instrumentation est une régression.

Last but not least, la localisation/la traduction sont de très mauvaise qualité, avec des contre-sens, des fautes de grammaire, etc. Il apparait que de nombreux textes ont été traduits mot à mot et/ou par un mauvais logiciel de traduction automatique tenant trop peu compte du contexte et/ou sans contrôle qualité par des francophones natifs. Ce n’est pas digne d’un constructeur avec de telles ambitions internationales, comptant presque cent salariés en France et quelques dizaines de milliers de clients français.

C’est d’autant plus regrettable que nous n’avons rien à redire sur la fluidité et la réactivité du système. On peut seulement espérer que des mises à jour corrigeront certains problèmes.

Conduite

Version grande autonomie du BYD Atto 2 électrique existant, le BYD Atto 2 Comfort peut aussi être présenté comme la version électrique du BYD Atto 2 hybride, première voiture du constructeur chinois conçue exclusivement pour le marché européen.

À ce titre, l’Atto 2 Comfort corrige la suspension trop souple de l’Atto 2, qui gommait les aspérités de la route, mais au prix d’un roulis important en virage. La voiture surélevée vire désormais plus à plat, en revanche l’assiette demeure assez molle : la voiture se cabre ou s’affaisse franchement en cas d’accélération ou de freinage francs.

L’Atto 2 Comfort bénéficie d’un moteur plus puissant, qui passe de 130 à 150 kW (176 à 204 ch) et de 290 à 310 Nm, qui sert « seulement » à compenser le surpoids de 150 kg (de 1570 à 1720 kg) de la plus grande batterie. Le 0 à 100 km/h reste ainsi à 7,9 secondes.

De toute manière, le BYD Atto 2 n’a aucune prétention dynamique et sa pédale d’accélérateur spongieuse incite et se prête mieux à une conduite douce et économe. La vitesse maximale reste également limitée à 160 km/h, mais les bruits d’air et de roulement, déjà bien audibles à 110 et 130 km/h faute de double vitrage, découragent de rouler plus vite.

La pédale de frein aussi est spongieuse. La fonction Auto Hold, qui maintient la voiture à l’arrêt, est de série, et on dispose de deux niveaux de freinage régénératif (D ou B), mais il n’y a pas de conduite à une seule pédale.

Rien à redire sur la direction. Le rayon de braquage de seulement 5,5 mètres et la direction assistée prononcée conviennent parfaitement à sa vocation urbaine.

Autonomie, consommation et recharge

Justement : alors que l’autonomie et la recharge cantonnaient l’Atto 2 originale à une utilisation quasi exclusivement citadine, la nouvelle batterie de l’Atto 2 Comfort en fait une voiture polyvalente. Pas une routière, mais une voiture avec laquelle traverser le pays ne relève pas du défi.

Pour commencer, la batterie LFP passe de 45,1 à 64,8 kWh (+44%), ce qui porte l’autonomie WLTP de 312 à 430 km (+38%) en cycle mixte et de 463 à 604 km en cycle urbain.

Surtout, la puissance de recharge en courant continu (DC), plafonnant autrefois à seulement 65 kW, atteint désormais 155 kW. La durée d’une recharge de 10 à 80% passe ainsi de 37 à 25 minutes (-33%). La puissance de recharge en courant alternatif (AC) reste comme il se doit de 11 kW, de quoi recharger de 0 à 100% en 7,2 heures.

En pratique, sur notre trop courte boucle de 40 km à Barcelone, nous avons relevé une consommation raisonnable de 14 kWh/100 km, ce qui équivaut à une autonomie de 460 km.

Aides à la conduite

Sur le segment concurrentiel du SUV du segment B, le BYD Atto 2 Comfort mise sur son rapport équipement/prix. À ce titre, il est équipé, en plus des nombreuses fonctions de sécurité obligatoires en U.E., de fonctions Adaptive Cruise Control (ACC) et Intelligent Cruise Control (ICC).

Testées brièvement sur des voies rapides des environs de Barcelone, ces fonctions de régulateur de vitesse adaptatif et de centrage dans la voie fonctionnent bien. Nous avons pu constater qu’elles lissent bien les accélérations et décélérations dans une circulation en accordéon, ce dont tous les constructeurs ne peuvent pas se targuer (pas Tesla, notamment), et qu’elle centre bien dans la voie.

Toutefois nous n’avons pas expérimenté au cours de notre trop bref essai les situations plus complexes qui permettent vraiment de juger et comparer les systèmes de conduite autonome de niveau 2.

Il ne nous a pas fallu longtemps en revanche pour constater que les alertes de sécurité sont envahissantes. L’alerte de concentration du conducteur fait des excès de zèle : à peine le temps de viser un bouton trop petit sur l’écran tactile qu’elle s’est déjà déclenchée.

Nous n’avons pas eu le temps de comprendre l’objet d’une alerte qui s’est manifestée à plusieurs reprises en raison de la mauvaise traduction du logiciel. De quoi inciter à tout désactiver, au détriment de la sécurité.

Prix, concurrence et disponibilité

Les commandes pour le BYD Atto 2 Comfort sont ouvertes dès à présent en France. Il est vendu 35 990 € en gris foncé, 36 740 € dans les trois autres coloris extérieurs. On peut choisir un intérieur noir ou beige sans supplément, mais il n’y a qu’un seul modèle de jantes 17 pouces et aucun équipement optionnel. Ce petit nombre de combinaisons contribue certainement au prix compétitif (ainsi que des conditions de travail plus intéressantes pour l’employeur qu’en Europe).

La Dolphin Surf et l’Atto 2 Comfort seront les deux premières BYD made in Europe. En effet, la première usine européenne de BYD démarrera la production au 1er trimestre 2026, en Hongrie. L’Atto 2 Comfort remplit donc les critères de prix (moins de 47 000 €) et de masse (moins de 2,4 tonnes) de la prime coup de pouce véhicules particuliers électriques (ex-bonus écologique), donnant droit à une aide comprise entre 3 100 et 4 200 € sous conditions, mais il manque son score environnemental (éco-score) pour savoir si elle sera éligible.

Quoi qu’il en soit, la batterie et le moteur sont garantis 8 ans, le reste est garanti 6 ans.

Elle entre en concurrence avec de nombreux SUV urbains, comme le Citroën ë-C3 Aircross, le Peugeot e-2008, le Renault 4 E-Tech, le Kia EV3 et bien d’autres. Des modèles qui évoluent dans la même gamme tarifaire mais qui sont quasi-tous éligibles au bonus écologique, pénalisant le rapport qualité/prix final de cet Atto 2.