
L’an dernier, DJI avait surpris son monde. En ajoutant la gamme « Neo » à son écosystème déjà dense – Mini pour la légèreté et la réglementation, Air pour l’équilibre et la double optique, Mavic Pro pour la performance pure, et Avata pour l’immersion FPV, le constructeur chinois ne lançait pas un drone de plus. Il proposait un nouveau concept : la caméra volante totalement autonome, sans télécommande.
Le premier Neo était un galop d’essai. Une idée brillante sur le papier, mais dont l’exécution souffrait de quelques frustrations : un suivi parfois capricieux, une qualité vidéo correcte mais limitée à 4K30p, un évitement d’obstacles trop basique pour inspirer une confiance absolue et des performances très moyennes face au vent.

Un an plus tard, le Neo 2 débarque avec une feuille de route longue comme le bras et des défis à la pelle. Une des grandes avancées repose précisément sur ses capacités de suivi, très impressionnantes, tout comme son évitement des obstacles qui a de quoi rendre jaloux les drones des séries Mini Pro, Air ou Mavic. Avec le Neo 2, on peut se filmer seul en voyage sur fond de paysage ou à deux, sans besoin d’une troisième personne pour tenir la caméra. Sans trahir la suite, on peut le dire : à 239 euros, ce que propose cet appareil est stupéfiant.
DJI Neo 1 vs DJI Neo 2 : les différences clés
| Caractéristique | DJI Neo | DJI Neo 2 |
|---|---|---|
| Poids | ~ 135 g | 151 g |
| Objectif (équiv.) | 14 mm (Ultra Grand-Angle, 117.6°) | 16,5 mm (Ultra Grand-Angle, 110°) |
| Capteurs d’obstacles | Ventraux (uniquement vers le bas) | Omnidirectionnels (Avant, arrière, dessus, dessous) |
| Format vidéo max | 4K30p | 4K60p (et ralenti 4K100p avec télécommande optionnelle) |
| Stockage | 22 Go (interne) | 50 Go (interne) |
| Contrôle gestuel | – | Oui |
| Contrôle vocal | Non | Oui |
| Autonomie | ~ 10-12 minutes | 18 minutes |
| Vitesse Max | ~ 8 m/s (~29 km/h) | 12 m/s (~43 km/h) |
Caractéristiques techniques
Ce test a été réalisé avec un drone prêté par DJI.
Plus lourd, plus dense, plus intelligent
À première vue, le Neo 2 ressemble fort à son prédécesseur. Il conserve ce format FPV inspiré de l’Avata 2, avec des hélices entièrement carénées. Les cages de protection sont l’ADN de la gamme Neo : elles le rendent totalement inoffensif en cas de choc (qu’il évite soigneusement).
On peut le saisir en vol — et il s’éteint — le faire décoller de la main et atterrir dessus sans la moindre crainte. C’est un point crucial pour l’usage « selfie » et familial auquel il se destine.

En le prenant en main, on sent la différence avec le premier Neo. Le poids passe de 135 g à 151 grammes, mais c’est une plume. Il reste très largement sous la barre fatidique des 250 g, ce qui signifie qu’aucune formation n’est requise et qu’il peut voler presque partout, en respectant bien sûr les zones de restriction (l’application DJI Fly vous le rappellera).
Côté taille, il mesure 147 × 171 × 41 mm et ne se plie pas. Pour autant, il entre dans la plupart des poches de blouson.
Une bardée de nouveaux capteurs
Mais les changements les plus importants ne sont pas cosmétiques. Ils sont fonctionnels. D’abord, on note l’apparition de deux antennes externes à l’arrière. Celles-ci améliorent considérablement la portée et la stabilité de la connexion lorsqu’on décide de l’utiliser comme un drone « classique » avec la télécommande optionnelle RC-N3.
Ensuite, et c’est la révolution matérielle de ce modèle, le système de vision a été entièrement repensé. Le Neo 1 se contentait de deux mini-caméras sur le ventre pour gérer son atterrissage. Le Neo 2 embarque un arsenal de capteurs :
- Deux caméras « fish-eye » : une sur le dos et une sur le ventre. Elles ne servent plus seulement à atterrir, mais à « voir » le monde à 180° au-dessus et en dessous.
- Un capteur Lidar : positionné à l’avant, il mesure la distance aux objets avec une grande précision, même en basse lumière, là où les caméras classiques commencent à générer du bruit et perdent en fiabilité.
Combinés, ces capteurs offrent au Neo 2 une détection d’obstacles omnidirectionnelle. Il voit partout : devant, derrière, dessus, dessous, et sur les côtés. C’est ce qui lui permet de vous suivre en forêt en évitant les branches et tout obstacle sur son chemin.

Enfin, un ajout tout simple mais génial fait son apparition : un petit écran sur le flanc gauche du drone. À côté, un bouton de mode et le bouton d’alimentation/décollage. C’est la clé de l’expérience « sans smartphone ». On allume le drone, on clique sur le bouton de mode pour choisir son plan (Follow, Circle, Dronie…), l’écran confirme le choix, et on appuie sur « décollage ». Le drone part de la paume, vous reconnaît, et commence à filmer. Simple, immédiat, efficace.
Passage à la 4K/60p et nouvel objectif
La fiche technique du capteur semble inchangée : c’est un modèle de 1/2 pouce, deux fois plus petit donc que celui des Mini Pro récents (1 pouce) ou des Air et Mavic (1 pouce et micro 4/3). Sur le papier, cela signifie moins de sensibilité en basse lumière et plus de bruit à ISO élevés.
L’objectif est un équivalent 16,5 mm (f/2.8), un ultra grand-angle avec un champ de vision de 110°. C’est un léger resserrement par rapport au 14 mm du Neo 1, un choix judicieux pour réduire l’effet de distorsion « fish-eye » tout en conservant un cadre très large, parfaitement adapté à l’usage « selfie » et au suivi, car il capture l’utilisateur et son environnement immédiat.

Le vrai changement, c’est le processeur d’image. Il débloque enfin ce dont le capteur était capable. La limite de la 4K30p saute, et le Neo 2 propose désormais une capture en 4K60p ultra-fluide et même en 4K100p pour des ralentis (mais seulement avec la télécommande optionnelle pour le mode 100p). La différence n’est pas qu’un chiffre. Le passage de 30p à 60p offre une fluidité et une impression de netteté radicalement supérieures.
Le processeur vidéo semble également mieux exploiter le capteur. La plupart des vidéos obtenues pendant mon test étaient impressionnantes en termes de dynamique, de précision et de rendu des couleurs, pour peu que la lumière soit présente. Le débit vidéo maximal passe de 75 à 100 Mbps (en HEVC), à condition là encore d’utiliser la télécommande optionnelle. Avec le smartphone ou en mode autonome, ça bloque à 50 Mbps, ce qui franchement n’est pas un problème, la qualité est au rendez-vous.
En revanche, n’espérez pas de modes « pro » avancés. Pas de D-Log ou de HLG pour l’étalonnage des couleurs, ni de mode RAW pour les photos. Le Neo 2 filme en SDR Rec.709, un format universel, propre, prêt à être monté et partagé sur les réseaux sociaux. Au vu des résultats obtenus, cette « limitation » est en fait une force : le Neo 2 n’est pas fait pour la post-production complexe, il est fait pour l’efficacité.
La mémoire interne suit cette montée en gamme, passant de 22 Go à 50 Go. C’est suffisant pour environ 1h30 de vidéo en 4K/60p. Le transfert des vidéos s’effectue par USB-C ou en Wi-Fi, avec des débits très rapides (jusqu’à 80 Mo/s) vers un smartphone.
Pilotage : la révolution gestuelle
Oubliez tout ce que vous savez — ou imaginez — sur le pilotage de drone. Le Neo 2 peut se piloter, mais il est surtout conçu pour voler tout seul et intéragir avec vous et vos gestes.
Une fois le drone en l’air et verrouillé sur vous (il vous cadre automatiquement), il vous suffit de lever la paume de votre main face à lui. La LED frontale passe au bleu marine : il vous a reconnu.

À partir de là, votre main devient une télécommande intuitive :
- Une main : Déplacez votre paume vers la gauche, le drone se décale à gauche. Montez-la, il prend de l’altitude. Baissez-la, il descend. C’est parfait pour ajuster le cadrage en quelques secondes sans sortir son téléphone.
- Deux mains : Écartez vos paumes l’une de l’autre, et le drone s’éloigne de vous, avec un « zoom-out » fluide. Resserrez-les, et il se rapproche.
C’est d’une simplicité enfantine, d’une réactivité bluffante, et cela change tout à l’usage. On n’hésite plus à l’envoyer un peu plus loin, un peu plus haut, à le faire passer de l’autre côté d’un chemin et rapidement on ne se soucie plus de lui. C’est ludique et incroyablement pratique.
Pour le récupérer, il suffit de tendre la main à plat face à lui. Il détecte votre paume, s’approche, descend doucement et s’y pose, puis coupe ses moteurs. L’enregistrement vidéo s’arrête alors automatiquement, dès votre paume ouverte à plat détectée, ce qui économise l’espace de stockage en n’enregistrant pas la phase d’atterrissage.
Un suivi (enfin) intelligent
Le cœur du Neo 2, c’est son mode « Follow ». Et grâce au nouveau système de vision omnidirectionnel, l’ActiveTrack est transfiguré. Là où le Neo 1 s’arrêtait au moindre obstacle, le Neo 2 navigue sereinement.
Je l’ai emmené en forêt, en VTT. Le drone nous précédait (on peut régler la distance par défaut : proche, moyenne, lointaine), passait sous des branches basses, se décalait pour éviter un tronc, et reprenait sa position, sans jamais nous lâcher. C’est tout simplement phénoménal. Il est, dans ce scénario de suivi à basse altitude, plus performant et plus fiable qu’un Mini 5 Pro ou qu’un Air 3.
Bien sûr, ce n’est pas infaillible. Dans des environnements très complexes (une forêt très dense avec beaucoup de petites branches fines), il lui est arrivé de s’immobiliser, ne sachant plus où aller. Mais c’est rarissime. Il suffit alors de le récupérer ou avec son smartphone, de reprendre la main une seconde pour le débloquer.
On retrouve aussi les « Mastershots », ces enchaînements de figures pré-programmées (Dronie, Helix, Rocket…) qui créent des clips courts et dynamiques, parfaits pour les réseaux sociaux.
Usage classique et application DJI Fly
Dans sa version de base, le Neo 2 peut être contrôlé par smartphone en Wi-Fi, via l’app DJI Fly. L’interface, claire et épurée, offre un retour vidéo, l’accès à tous les modes de vol (y compris les « SelfieShots » et MasterShots), et des joysticks virtuels pour un pilotage manuel.
C’est aussi via l’app que l’on accède aux réglages de sécurité (comme l’évitement « Bypass » pour contourner les obstacles) et aux réglages « PRO » de la caméra. On peut ainsi ajuster manuellement l’ISO, la vitesse d’obturation (shutter) et la compensation d’exposition (EV) pour peaufiner son image.
Cela permet d’utiliser le drone en mode manuel, de le faire monter jusqu’à 120 mètres d’altitude, de filmer des paysages ou de faire des photos. Mais soyons clairs : ce n’est pas le confort d’une vraie télécommande, et la portée Wi-Fi est très limitée (environ 50 mètres).

Côté performances en vol, il ne faut pas attendre de miracles d’un drone de 151 g. Malgré des moteurs plus puissants que le Neo, il est vite ralenti par le vent et mieux vaut vérifier avant de l’envoyer trop loin s’il n’aura pas vent de face au retour.
Pour un usage « vrai drone », l’option de la télécommande RC-N3 (incluse dans le pack Fly More) est indispensable. Elle permet d’envoyer le drone à plusieurs kilomètres (en théorie). En cas de coupure de communication, le RTH (Return to Home) a été amélioré et le ramène au point de départ avec précision.
Le Neo 2 conserve également sa compatibilité avec les DJI Goggles N3 et la télécommande FPV Controller 3. Il peut alors être piloté comme un drone FPV (type Avata 2), en se penchant dans les virages pour des vidéos plus immersives.
Autonomie et charge : adaptées à l’usage
Le Neo 2 embarque une batterie de 1800 mAh qui lui confère une autonomie théorique de 16 minutes, soit deux de moins que le Neo 1. En pratique, il ne faut pas espérer plus de 12 à 13 minutes de vol utile. Lorsque sa batterie est quasi vide, le Neo 2 se fige et sa LED frontale passe au rouge. On s’en aperçoit rapidement car on ne l’entend plus près de soi et il suffit d’aller lui tendre la main pour qu’il s’y pose.

Petit bémol, la charge de la batterie dans le drone est limitée à 10 W et ça ne va pas bien vite. Mieux vaut opter pour le pack Fly More, à 329 euros, avec 2 batteries supplémentaires et surtout une station de charge qui encaisse 60 W avec un chargeur PD. On passe alors d’une bonne heure de charge à 20 minutes par batterie.
Des photos en progrès
Le Neo 2 s’en sort très bien en photo, mieux que le Neo 1, mais ses clichés restent limités à 12 MP et au format JPEG. Soyons clair, il n’a rien à envier aux meilleurs smartphones, mais il reste en deçà des 50 MP d’un Mini 5 Pro, qui propose en outre l’enregistrement au format RAW. Toutefois, le nouveau bloc optique procure un meilleur piqué, tout à fait convenable dans l’absolu, et combiné à la bonne dynamique du capteur, l’ensemble livre des clichés contrastés et bien balancés en terme de colorimétrie.

Prix et disponibilité
Le DJI Neo 2 est disponible en plusieurs configurations. Le pack de base DJI Neo 2 (drone seul) est vendu au prix de 239 euros.
Plusieurs packs « Fly More » sont également proposés pour étendre l’autonomie et les options de pilotage :
- DJI Neo 2 Fly More Combo (drone seul) au prix de 329 euros.
- DJI Neo 2 Fly More Combo au prix de 399 euros.
- DJI Neo 2 Motion Fly More Combo (incluant la compatibilité FPV) au prix de 579 euros.
L’assurance DJI Care Refresh est également proposée, avec jusqu’à quatre remplacements en deux ans en cas d’accident.
Cette augmentation de 39 euros sur le pack de base est-elle justifiée ? Au vu des ajouts technologiques, la réponse est clairement oui. L’écart de prix s’explique par une liste substantielle d’améliorations qui transforment l’expérience : le Neo 2 intègre un système de détection d’obstacles omnidirectionnel (360°) performant, un contrôle gestuel complet, le passage à la vidéo 4K/60p, une mémoire interne plus que doublée (50 Go) et un nouvel écran embarqué.





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