Snapdragon 8 Elite Gen 5 : voici la puce qui va propulser les meilleurs smartphones de 2026

 
Qualcomm Snapdragon 8 Elite Gen 5
Snapdragon 8 Elite Gen 5 // Source : Adrian BRANCO pour Frandroid
Si la nouvelle puce haut de gamme de Qualcomm est toujours gravée en 3 nm, les évolutions d’architecture sont telles que les gains de performances oscillent entre 20 et quasiment 40%.

Ne l’appelez pas Snapdragon 8 Elite 2 ! Après avoir introduit le suffixe Elite l’an dernier, Qualcomm fusionne ses nomenclatures « Gen » et « Elite) pour accoucher cette année du Snapdragon 8 Elite Gen 5 (après le Snapdragon 8 Gen 3, le 8 Elite ayant été virtuellement la Gen 4).

Une cinquième génération de puce mobile qui ambitionne de reprendre le flambeau des itérations précédentes. À savoir rester LA puce phare des terminaux Android haut de gamme de 2026.

Une tâche désormais moins aisée puisque son concurrent MediaTek dispose désormais des Dimensity 9000 (dont le 9500 est le dernier rejeton), une gamme de puces capable de titiller Qualcomm sur ce segment.

Pour aller plus loin
J’ai testé le nouveau Snapdragon 8 Elite Gen 5 sur un prototype Realme et ça décoiffe !

Oryon de troisième génération

Snapdragon 8 Elite Gen 5 // Source : Qualcomm

Un élément qui a permis au Snapdragon 8 Elite de l’an dernier de maintenir son avance en termes de performances est son processeur – la partie de la puce qui fait tourner le système Android. Baptisée Oryon, ce CPU est développé en interne (nous vous avions d’ailleurs parlé du génie qui est derrière ce processeur). Initialement conçu pour le monde du PC, ce cœur CPU arrive ici dans une troisième génération. Désormais encore plus optimisée pour les usages mobiles.

Mais le segment premium étant ce qu’il est, la course à la puissance est toujours là. Parmi les huit cœurs CPU, six dont des « performance cores » peuvent mouliner à 3,62 GHz. Mais les deux plus puissants, les « Prime Cores », sont des brutes de calcul pouvant monter jusqu’à 4,6 GHz, un record dans le monde des CPU mobiles.

Oryon // Source : Qualcomm

Cette montée en fréquence et les améliorations internes (cache à très basse latence, ajout d’extensions matricielles hardware, etc.) permettent à cet élément de la puce de revendiquer 20% de performances en plus par rapport à la génération précédente. Pas mal si on prend en compte que la finesse de gravure ne bouge pas, puisqu’on reste sur TSMC N3P (appelé abusivement 3 nm).

Mais si vous pensez que +20% c’est une belle performance à finesse de gravure égale, attendez de lire ce qui arrive au GPU (processeur graphique) et au NPU (processeur neuronale, dévolu à l’IA).

Un GPU et un NPU peaufinés

Snapdragon 8 Elite Gen 5 // Source : Adrian BRANCO pour Frandroid

Du côté du GPU, la nouvelle partie graphique développée par Qualcomm s’appelle toujours Adreno, sans numéro de série – ce qui est un peu perturbant, il faut bien l’admettre.

Bien que la gravure reste la même, le GPU a été entièrement remanié. Selon nos informations, le nombre d’unités de calcul est identique, mais outre leur remaniement, elles profitent désormais d’un supplément de mémoire interne (18 Mo au lieu de 12 Mo) ainsi que d’un lien direct avec le NPU.

En libérant le bus mémoire et en évitant de perdre du temps en passant par le CPU pour adresser le NPU, ce nouveau GPU promet jusqu’à +23% de performances en plus.

Mais le plus gros supplément de performances est à chercher du côté de la puce neuronale. Ici, le Snapdragon 8 Elite Gen 5 revendique jusqu’à 37% de performances supplémentaires par rapport à la génération précédente. Un supplément de puissance non développé par Qualcomm – toujours très (très) peu disert en la matière – et non pas nécessaire pour les tâches classiques, mais pour accueillir au mieux la « révolution » qui vient : l’ère des agents IA.

L’IA agentique

Snapdragon 8 Elite Gen 5 // Source : Qualcomm

L’an dernier, Qualcomm avait déjà mis en avant la possibilité d’exécuter des LLM (les grands modèles de langage IA) de manière locale. Ce qui change en 2025 c’est que le matériel peut désormais compter sur plus de modèles et d’avancées logicielles en la matière. Outre les petits modèles Meta et Google comme Llama 3.2-1B ou Gemma-3-1B, on voit désormais arriver des micromodèles comme Microsoft Bitnet b1.58bit – un petit poucet à faible précision (1bit) et extrêmement léger (400 Mo).

Ces modèles vont de plus en plus être intégrés dans les applications voire dans le système d’exploitation lui-même. Et s’ils sont de plus en plus légers et précis, la réalité est que leur généralisation, pressentie par l’industrie, implique que les puces tout-en-un (SoC) des smartphones se doivent d’être à même d’en exécuter un grand nombre dans le futur. Car ces « agents IA » seront responsables de l’analyse, en temps réel, des données et des besoins des utilisateurs.

Le tout, comme Qualcomm aime à le mettre en avant, en étant exécuté uniquement sur le smartphone afin de préserver la vie privée des utilisateurs – une garantie quasi impossible à avoir quand on exécute les modèles dans le cloud.

Vidéo : IA en temps réel et nouveau codec

Snapdragon 8 Elite Gen 5 // Source : Qualcomm

Si l’IA agentique est LE sujet actuel dans les smartphones – et dans les PC – il n’empêche que les algorithmes IA (ou plutôt : les algorithmes issus de l’entraînement) ont commencé leur vie dans le traitement de l’image.

Le bloc logique en charge de ces tâches dans un SoC mobile s’appelle un ISP, pour image signal processor. Et celui du Snapdragon 8 Elite Gen 5 est un beau bébé, qui entend utiliser la puissance de ses confrères (GPU et CPU, mais surtout le NPU) pour repousser plus loin les limites.

Et pour ce faire, l’ISP Spectra intégré profite d’un nouveau pipeline (une ligne de calcul) entièrement dédié à la vidéo computationnelle. En français, cela signifie que ce tuyau en charge, par exemple, de traiter un flux d’enregistrement vidéo, ne le fait plus simplement en avalant et compressant des pixels.

Il exécute désormais, en temps réel, des algorithmes IA de traitement de l’image. Dans les faits, cela offre la possibilité à l’utilisateur d’extraire une image fixe d’une séquence animée sans souffrir des gros carrés de compression traditionnels, puisque les algorithmes d’amélioration d’image sont donc exécutés en temps réel.

Le défi est que, dans un flux vidéo classique, les images ne sont pas enregistrées ni codées dans leur entièreté. Une bonne partie des trames (les fameuses « images par seconde » ne détaillent que les changements qu’il y a entre deux, trois voire quatre trames. En étant à même de traiter chaque trame comme une image complète, l’ISP permet de faire un saut de qualité majeur dans les arrêts sur image.

Encore mieux : ce supplément de puissance permet d’introduire un nouveau codec : l’APV, pour Advanced Professional Video. Un codec apportant non seulement une meilleure qualité de compression (des gains allant jusqu’à 20% par rapport à l’HEVC), mais aussi et surtout un gain de qualité et de flexibilité majeur. En étant désormais capable de coder chaque trame (on parle d’image « I » pour Intra, c’est-à-dire complète), l’APV offre un rendu équivalent aux codecs des caméras pros. Et son supplément d’informations facilite l’étalonnage des couleurs.

Un saut de qualité qui permet à Qualcomm d’imaginer venir bousculer Apple et son fameux codec Apple ProRes.

Modem peaufiné

Modem X85 // Source : Qualcomm

Souvent passé sous silence, le modem est pourtant la pierre angulaire d’un smartphone – et la grande spécialité de Qualcomm, le leader mondial dans ce domaine. Le X85 intégré au Snapdragon 8 Elite Gen 5, qui succède au X80 du SoC précédent, est une amélioration itérative.

Les bénéfices directs sont la vitesse de téléchargement maximale théorique, poussant à 12,5 Gbit/s contre 10 Gbit/s pour le X80, mais avec la possibilité d’utiliser le signal de deux SIM 5G pour accélérer les débits. À cela, il faut ajouter que l’accélérateur IA intégré promet d’améliorer la stabilité de la connexion tout en préservant un peu la batterie.

Compatible Wi-Fi 7, Bluetooth 6 ou encore UWB, ce modem intègre le meilleur du meilleur du moment. Mais à moins de vivre dans un endroit extrêmement bien couvert en antennes 5G, les utilisateurs ne profiteront jamais de ses performances maximales. Le vrai bénéfice perceptible pour le commun des mortels devrait être un maintien de la connexion un peu amélioré lors du passage d’une antenne à l’autre. Et une durée de vie de batterie moins sabordée par une 5G qui reste très énergivore.

Toute l’industrie derrière Qualcomm

Si pour l’heure Qualcomm ne montre que les prototypes de test, toutes les marques du monde Android devraient présenter un fleuron embarquant sa nouvelle puce. // Source : Adrian BRANCO pour Frandroid

Avec des entreprises comme Oppo qui avaient annoncé ses fleurons en MediaTek l’an dernier, la question de la compétition entre Qualcomm et le Taïwanais se posait. Si ce dernier part de (très) loin dans le segment haut de gamme, il progresse cependant de plus de 350% en trois ans.

Qualcomm n’a donc pas fait dans la dentelle dans sa présentation. Il a cité explicitement tous les partenaires qui vont intégrer son Snapdragon 8 Elite Gen 5 : Honor, iQOO, Nubia, OnePlus, OPPO, POCO, realme, REDMI, RedMagic, ROG, Samsung, Sony, vivo, Xiaomi et ZTE. Soit peu ou prou tout les grands acteurs du monde Android, Huawei et Google exceptés.

Des marques qui devraient commencer à annoncer leurs terminaux « dans les prochains jours ».


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