Voici le plus grand comparatif automobile jamais réalisé : la Chine frappe fort, Tesla loin devant

 
Les Tesla sont-elles réellement les meilleures voitures du monde quand il s’agit d’aides à la conduite et donc les voitures les plus sûres au monde ? C’est bien possible si l’on en croit ce méga comparatif chinois hors norme qui analyse 36 voitures différentes.

Fin juillet 2025, le média chinois Dongchedi, filiale de ByteDance, en collaboration avec la télévision d’État CCTV, a orchestré un test automobile massif sur route réelle.

Pas moins de 36 modèles de voitures (surtout électriques mais pas que) issus d’une vingtaine de marques mondiales (BYD, Xiaomi, NIO, Huawei / Aito, Xpeng, Mercedes, Volkswagen, Xiaomi, etc.) ont été soumis à 15 scénarios à risque (6 sur autoroute, 9 en urbain), totalisant 216 essais.

Sur autoroute, Tesla a dominé : ses Model 3 et Model X ont réussi 5 sur 6 scénarios chacun. Seule la Model 3 a échoué lors de la traversée d’un sanglier, tandis que la Model X l’a évitée, mais a échoué dans un autre scénario complexe là où la Model 3 a réussi. Aucune autre voiture dans le peloton n’a réussi plus de trois tests comme le récapitule Car News China dans un tableau que nous affichons ici, tronqué.

VoitureScoreAutorouteTravauxPlotsVoiture qui disparaîtQueue de poissonSanglier
Tesla Model 35/6YYYYYN
Tesla Model X5/6YYNYYY
GWM Wey Lanshan3/6YYNYNN
Xpeng G63/6YYNYNN
Aito M93/6YNYNYN
Luxeed R73/6YYYNNN
Denza Z9 GT EV3/6NYYNYN
Aion RT2/6YNYNNN
Toyota bZ3X2/6YYNNNN
Avatr 122/6YNYNNN

Un succès en mode « vision only » malgré l’absence de données locales

Tesla ne s’appuie que sur des caméras, sans LiDAR, contrairement à la plupart de ses rivaux chinois. Cette simplicité technique n’a pas empêché les Model 3 et X de briller. Elon Musk a souligné sur X (ex-Twitter), qu’en vertu des lois chinoises interdisant l’exportation des données, Tesla fonctionne sans données locales : « Tesla a obtenu les meilleurs résultats… malgré l’absence de données d’entraînement locales ».

Tesla stocke les données de conduite des Tesla qui circulent en Chine à Shanghai. La société tente d’obtenir une autorisation pour transférer ces données aux USA, pour les faire tourner dans d’immenses centres de données afin d’améliorer le FSD (Full-Self Drivinf) en Chine.

Et à l’inverse, les États-Unis interdisent à Tesla d’entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. De fait, les Tesla qui roulent en conduite autonome en Chine sont moins performantes qu’elles ne pourraient l’être. Et ça peut tout changer.

Une conduite en Chine particulière

Ayant conduit en Chine, j’ai observé un comportement de circulation marqué par des distances très courtes, des couloirs serrés, des changements de voie abrupts. J’ai aussi testé des systèmes de conduite autonome locaux — Huawei dans une Aito M9, ou encore la Stelato S9 — qui m’ont bluffé par leur gestion urbaine fluide, intégrant un LiDAR. Mais ces systèmes restent parfois plus agressifs et plus réactifs, à défaut d’être toujours mieux calibrés sur les scenarios autoroutiers complexes.

Les vidéos de FSD Tesla en contexte chinois montrent une adaptation plus douce aux habitudes locales, moins abrupt, mais parfois hésitant. On imagine que Tesla attribue ces nuances à l’absence de données locales mais insiste sur le potentiel avec un entrainement d’un modèle chinois dédié si la législation le permet.

Un point technique mérite d’être souligné : contrairement à la Model X (et à la Model Y), la Model 3 ne dispose pas d’une caméra dans le pare-chocs avant.

Ce positionnement stratégique des capteurs sur la Model X explique en partie sa meilleure détection, notamment lors du scénario du sanglier. L’absence de ce capteur frontal sur la Model 3 pourrait expliquer son échec ponctuel sur ce test précis.

Habituellement, les différences de notations des tests d’aides à la conduite réalisés en Europe sont moins marquées. En effet, les tests EuroNCAP se déroulent sur un circuit fermé, avec manœuvres calibrées. Rien à voir avec ces tests chinois qui utilisent une route réaliste, des ronds‑points, des entrées autoroutières, des véhicules en circulation simulée, des obstacles dynamiques. Autrement plus proches des situations d’usage quotidien.

Contexte réglementaire : un marché sous pression

Suite à un accident mortel en mars impliquant une Xiaomi SU7, les autorités chinoises ont renforcé la régulation du marketing ADAS : interdiction des termes « conduite autonome » ou « smart driving », obligation d’expliciter les limites des systèmes assistés, et clarification des responsabilités en cas d’accident.

Cette décision a pesé sur l’image de Xiaomi, mais les commandes pleuvent toujours autant, avec près d’un an d’attente pour recevoir sa voiture.

Tesla, dont l’offre ADAS coûte l’équivalent de près de 7 600 euros en Chine (une somme énorme pour le pays), se trouve face à des concurrents offrant des systèmes similaires sans surcoût. Un point de fragilité commerciale malgré ses performances techniques.


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