« Ce ne sont pas des hybrides » : Toyota pointe du doigt les “fausses” voitures hybrides et les accuse de tromper les clients

Depuis la fin des années 90, Toyota est le constructeur numéro 1 sur l’hybride, une place acquise après des années de développement et de commercialisation de modèles aux motorisations hybrides. Toutefois, certaines dérives marketing d’autres constructeurs à propos de l’hybride déplaisent à Toyota, qui rappelle ce qu’est une vraie voiture hybride selon eux.

La définition d’hybride par Toyota

Qui mieux que Toyota pour définir ce qu’est une motorisation hybride ? Le constructeur est celui ayant le plus œuvré à la démocratisation de cette technologie, avec vingt ans d’avance sur la concurrence. Les autres constructeurs ont parfois mis du temps avant de développer des motorisations hybrides, et ce n’est que sous la contrainte de normes environnementales que l’immense majorité des véhicules portant l’appellation hybride sont arrivés.

Pour Toyota, un véhicule peut porter la mention d’hybride uniquement s’il est propulsé au moins partiellement par l’électricité. Les Toyota hybrides peuvent rouler en 100 % électrique. Il faut alors comprendre que le moteur électrique est présent pour réduire au maximum la consommation de carburant. Et avec cette définition plus stricte, Toyota cible directement les hybrides 48 volts.

Les hybrides légers dans le collimateur de Toyota

Hybride 48 volts, MHEV ou encore hybride léger, voici plusieurs manières de désigner un seul et même type d’électrification d’un véhicule, celle reposant sur un alterno-démarreur et une batterie 48 volts (au lieu de 12 volts pour la batterie d’une voiture thermique).

Le problème est que ces véhicules portent souvent l’appellation commerciale d’hybride sans pour autant avoir un vrai moteur électrique et une batterie assez grande pour entraîner la voiture en zéro émission sur une distance importante. Ces démarreurs électrifiés sont au départ pensés pour améliorer la performance des moteurs thermiques, ce qui participe à réduire légèrement la consommation et les émissions de CO₂ sans grande contrainte technique comme une hybride simple, aussi appelée hybride Toyota.

De ce fait, l’appellation est trompeuse et entraîne la confusion auprès du grand public. Sean Hanley, directeur des ventes et du marketing de Toyota en Australie, explique : « Un système assisté de 48 volts, à notre avis, ne représente pas une propulsion hybride. » Il semblerait que la plupart des constructeurs exploitent cette incompréhension en nommant des systèmes 48 volts comme hybrides, au même titre que les hybrides simples et hybrides rechargeables, ces deux derniers pouvant entraîner la voiture en mode totalement électrique.

Chez Stellantis, l’appellation Hybrid désigne les motorisations thermiques 48 volts, tandis que l’appellation Plug-In Hybrid est apposée sur les hybrides rechargeables. Même chez Suzuki ou Mazda, la mention hybride a été utilisée pour des hybridations légères qui ne sont pas identiques au système Toyota.

Et cela pose un problème, car selon Sean Hanley, les constructeurs automobiles ont la responsabilité envers leurs clients de clarifier cette distinction, des propos recueillis par le média australien Drive. Sans cibler une marque en particulier, Toyota s’adresse à l’industrie entière dans une volonté de défendre la crédibilité de la marque et de sa technologie hybride pionnière.

Face à cet agacement de Toyota, il ne serait pas surprenant de voir le constructeur japonais œuvrer pour une meilleure distinction, basée sur les appellations entre les différents systèmes d’électrification d’un véhicule.

Mais comme le relève Automobile Propre, Toyota n’est pas tout blanc : « en Europe, le Toyota Hilux équipé du système 48 volts est bien vendu sous l’appellation « Hilux Hybrid 48V »« .