Il y a un vrai problème avec le prix des jeux sur Steam

 
Steam a défriché et démocratisé tout le marché du jeu vidéo dématérialisé sur PC. Or, l’hégémonie de Valve est pointée du doigt pour sa politique tarifaire jugée injuste pour de nombreux pays. Une situation qui amène des joueurs polonais à s’associer pour faire passer le message.

La politique tarifaire des jeux sur Steam est dans la ligne de mire d’un groupement de consommateurs polonais. Sous la bannière #PolishOurPrices, les joueurs dénoncent une injustice économique pour certains pays, et notamment la Pologne.

L’initiative vise avant tout Valve pour la gestion de sa plateforme Steam, mais aussi les développeurs de jeux qui ont aussi leur mot à dire sur le prix de leurs jeux.

Pour aller plus loin
Pas de mauvaise surprise : Steam vous dira si votre PC est incompatible avec un jeu

Des prix de jeux Steam trop chers dans certains pays

Sur certains territoires, le taux de change est à la défaveur de nombreux joueurs lorsqu’il s’agit d’acheter un jeu neuf. Pour prendre un exemple concret utilisé par le site Polish Our Prices, Metal Gear Solid Snake Eater est 30% plus cher en Pologne qu’aux États-Unis avec la conversion automatique effectuée par Steam.

D’autres jeux comme Oblivion Remastered ou Dave The Diver sont aussi 25 à 30% plus chers dans le pays. Une situation qui ne concerne pas que la Pologne, mais aussi dans d’autres pays.

Pour prendre l’exemple d’un jeu très attendu comme Arc Raiders, le jeu vendu 40 dollars revient à 44 dollars pour les joueurs brésiliens, soit 235 reals. Le prix du jeu s’élève donc à près de 15% du salaire minimum dans le pays.

Mais pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut rappeler comment fonctionne Steam concernant la politique tarifaire des jeux.

Un système de tarification bancal

Steam utilise un système de tarification régionale censé gommer les inégalités entre les différents pays. La plateforme se base notamment sur des métriques économiques relativement complexes comme la parité du pouvoir d’achat (PPA) afin d’adapter les prix selon les spécificités locales.

Les développeurs peuvent ainsi spécifier au sein du dashboard Steamworks le prix de leurs jeux dans tous les pays où Steam est accessible. Des prix sont suggérés dans chaque pays selon un taux de change prédéfini par Steam. Mais de nombreuses disparités ont émergé ces dernières années.

Le système de tarification automatique de Steam // Source : Source : Polish Our Prices

Après de nombreuses plaintes de la part des joueurs et des développeurs, Valve avait alors annoncé en 2002 un « rafraîchissement annuel » de ses suggestions de prix, notamment pour s’adapter à l’inflation galopante depuis 2020. Mais cette promesse n’a visiblement pas été tenue puisque les joueurs polonais doivent encore subir un taux de change datant de 3 ans pour acheter leur jeu sur Steam.

Valve n’a depuis pas communiqué sur le sujet alors que la tarification régionale est régulièrement au désavantage de nombreux pays, notamment les pays en développement. Dans ce contexte, les développeurs ont aussi leur mot à dire.

Un problème de ressources chez les développeurs

Il est possible pour les studios de fixer eux-mêmes leurs propres tarifications locales, sans se baser sur les suggestions obsolètes de Steam.

Or, il s’agit là d’une opération visiblement coûteuse en temps afin d’effectuer une conversion juste dans de très nombreuses devises différentes. Les développeurs s’appuient donc sur le système de recommandation de Valve.

Le développeur du jeu de survie Icarus s’était exprimé en avril dernier sur les forums de Steam, en expliquant que l’opération « prenait énormément de temps » car l’équipe devait traiter « chaque paquet et les mettre à jour à mesure que les devises changent« .

C’est probablement pour cette raison que Valve applique les prix par défaut. Il serait tout simplement trop coûteux pour nous, sur le plan administratif, de déterminer des prix personnalisés pour une centaine de devises différentes pour chacun de nos produits.

Cependant, l’initiative Polish Our Prices a permis d’attirer l’attention de plusieurs gros studios et éditeurs pour le marché polonais. Outre CD Projekt Red, on peut noter la présence de Raw Fury, Annapurna Interactif, Supergiant Games, Asobo ou encore Techland.

Selon le site, une telle politique pousserait les joueurs de certains pays à se rediriger vers le marché gris de revente de clé ou encore le piratage de jeu. On espère que Valve entendra cet appel pour actualiser plus régulièrement son outil dans une conjoncture économique aussi instable.


Tous nos bons plans directement sur WhatsApp. Rejoignez Frandroid Bons Plans, zéro spam garanti.

Recherche IA boostée par
Perplexity