Test TV Xiaomi Q1E 55 : quelques aptitudes pour le gaming mais un rendu Cinéma trop peu fidèle

Le QLED ne fait pas tout, loin de là

 

Surtout connue pour ses smartphones, ses trottinettes électriques et quelques objets connectés, la marque Xiaomi propose depuis quelques mois maintenant une gamme de téléviseurs dont la dernière en date est le modèle Q1E 55. Proposée à 800 € environ avec des entrées HDMI 2.1, elle utilise une dalle LCD avec des Quantum Dots affichant une compatibilité HDR10+ et Dolby Vision. Nous avons pu la tester pendant un moment et voici nos impressions.

 

Xiaomi étoffe son offre en matière de télévisions pour le grand public en France et propose désormais le modèle Q1E 55. Celui-ci profite d’une dalle LCD avec rétroéclairage LED et d’un filtre Quantum Dots pour une image qui se veut éclatante de couleurs avec des espaces colorimétriques particulièrement couverts et annoncé pouvoir offrir une luminosité importante. D’une diagonale de 55 pouces, uniquement, ce téléviseur est animé par Android TV avec une définition Ultra HD et profite de plusieurs entrées HDMI 2.1 prometteuses de pouvoir exploiter les dernières technologies en matière de jeu vidéo avec les consoles Next-Gen ainsi qu’un faible input lag. L’image est-elle aussi belle que vantée par les équipes de Xiaomi, le temps de réactivité est-il vraiment à la hauteur et plus généralement que vaut cette télévision notamment face aux grandes marques ? C’est ce que nous avons voulu vérifier au cours d’un test complet.

Fiche technique

Modèle Xiaomi TV Q1E 55
Dimensions 1230,4 mm x 767 mm x 262 mm
Définition maximale 3840 x 2160 pixels
Taille de l'écran 55 pouces
Compatible HDR HDR10+, Dolby Vision
Ports HDMI 3
Compatible Surround DTS-HD
Nombre de haut-parleurs 2
Puissance des haut-parleurs 30 watts
Sortie audio Casques, Haut-parleurs, Optique
Assistant vocal Google Assistant
Prix 799
Fiche produit

L’exemplaire de test nous a été prêté par la marque.

Design

Le design du téléviseur Xiaomi Q1E 55 est assez remarquable. Il profite d’un châssis en métal gris clair qui entoure la totalité de l’écran avec une barre plus prononcée en bas de celui-ci. Le cadre est biseauté vers l’avant pour donner une impression de finesse. Car, effectivement, par rapport aux TV OLED qui sont extrêmement fines, ce n’est pas le cas des TV LCD utilisant plusieurs panneaux supplémentaires pour cette technologie d’affichage. La Xiaomi Q1E 55 fait 7 cm d’épaisseur à son niveau le moins fin, tout en bas, pour atteindre 1 cm seulement à son sommet. Le téléviseur est à installer sur ses deux pieds livrés à monter soi-même.

Il s’agit de deux pieds qui s’écartent légèrement comme des pattes d’oiseau et qui permettent de maintenir l’écran de manière parfaitement stable malgré leur finesse. Ils sont installés aux extrémités. Comptez sur une largeur minimale de 105 cm pour le meuble qui doit l’accueillir et au moins 26 cm de profondeur. Les pieds dépassent de 9 cm environ vers l’avant. Cet écart entre les pieds permet de placer une barre de son devant puisque l’écran est surélevé de 5 cm. Notez que l’écran peut être accroché à un mur avec des fixations idoines. Prévoyez un support VESA200 pour cela.

Au centre du téléviseur, Xiaomi a placé son logo. Pourquoi pas, mais celui-ci est chromé ce qui fait que, malgré sa taille relativement compacte, les lumières du salon ou de la chambre se reflètent dedans ce qui peut occasionner une petite gêne lors du visionnage. La bande noire autour de l’image mesure 5 mm et comptez 5 mm de plus pour l’épaisseur du cadre de l’écran.

À l’arrière, on peut voir quelques vis qui tiennent ce cadre. Normalement, elles ne sont pas visibles, du moins chez les autres constructeurs ce qui donne une meilleure impression en ce qui concerne les finitions. Une très grande plaque en plastique recouvre l’intégralité du dos du téléviseur. L’alimentation moulée est à gauche lorsqu’on regarde la télévision de dos. Les autres connectiques sont à droite, réparties en deux pôles.

Il n’y a aucun guide-fil à l’arrière ce que l’on peut regretter surtout vu l’élévation de l’écran par rapport au meuble qui est relativement importante et laisse donc voir les câbles fuir derrière. Actuellement, la quasi-totalité des fabricants propose des solutions plus ou moins heureuses pour essayer de dissimiler les fils. Ici, il n’y a rien de prévu à cet effet et il faudra y penser pour les prochains modèles, Mr Xiaomi…

Les connectiques du Xiaomi Q1E 55

Comme très souvent, les connectiques sont organisées en deux groupes avec d’un côté les trois entrées HDMI 2.1 et deux prises USB alors que d’autres prises sont orientées vers le bas : Ethernet, sortie audio optique numérique, entrée analogique vidéo et audio, Tuner TNT et satellite. On apprécie la présence d’une prise casque sur ce téléviseur pour une écoute intime en cas de besoin. Au lieu d’une liaison filaire, on peut toutefois aussi utiliser une connexion sans fil, via Bluetooth pour des écouteurs ou un casque compatible.

Sinon, le téléviseur est équipé du Wi-Fi et on peut compter sur la présence de l’assistant Google pour piloter certaines fonctionnalités du produit ou contrôler des objets connectés présents à la maison. Pour les services d’Alexa, il faut disposer d’une enceinte connectée à proximité. Le téléviseur peut se mettre en mode d’écoute. Un microphone est intégré en façade pour ce faire. Il est possible de le désactiver physiquement pour les personnes qui craignent un déclenchement inopiné et garantir un maximum de confidentialité.

Image

Le téléviseur Xiaomi Q1E 55 s’appuie sur une dalle VA 50/60 Hz LCD avec un filtre Quantum Dot et un rétro éclairage LED. Il embarque la fonction d’amélioration de la compensation de mouvements MEMC que l’on trouve sur les TV d’entrée et de milieu de gamme.

Capable d’afficher des images Ultra HD, ce téléviseur propose des séquences avec des mouvements trop fluides. En effet, ceux-ci paraissent trop rapides ce qui occasionne une perte d’effets naturels et cinéma. La compensation est correcte, mais on peut tout de même constater plusieurs décrochages des contours surtout sur les objets qui bougent vite à l’écran. Toutefois, le visionnage de contenus sportifs reste correct. Globalement, les couleurs paraissent assez fades et on a l’impression d’un filtre qui vient sur l’image pour rendre le tout plus lumineux, mais aussi gâcher l’effet de contraste que l’on attend. Nous devons reconnaître un effet de blooming assez limité. Les sous-titres s’en tirent plutôt bien sur cet exercice. Nous avons mesuré un taux de contraste faible de seulement 500:1 pour atteindre 5300:1 ANSI.

Effet de blooming limité sur ce téléviseur.

Les peaux des présentateurs d’émissions ne ressortent pas bien et les dégradés ont bien du mal à être gérés. On a même parfois l’impression que les couleurs bavent les unes sur les autres ce qui n’est pas très gratifiant à l’image. Entre les modes Standard, Vif, Film, Jeux, Sport et Economie d’énergie, c’est le mode Film qui propose les « meilleurs résultats » pour un rendu Cinéma.

Avec le mode Film, nous avons pu mesurer un Delta E moyen de 4,85 soit une valeur bien supérieure au seuil de 3, sous lequel l’œil humain ne fait plus la différence entre la couleur affichée et celle demandée. La température moyenne des couleurs, toujours en mode Film, a été mesurée à 6418 K ce qui est assez proche de la valeur cible, 6500 K. Par contre, le gamma moyen a été relevé à 2,1 ce qui est en deçà de la valeur attendue de 2,4 en condition sombre. En outre, les mesures confirment que le téléviseur cherche à rendre plus lumineuses les images claires, trop même, et ce, à partir de 80% de sa valeur maximale.

Pour les contenus HDR, le téléviseur affiche une large compatibilité : HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision ce qui est une bonne chose sur le papier. Toutefois, dans les faits, à l’écran, les images paraissent un peu fades malgré tout et nous sommes très étonnés que l’on puisse avoir du Dolby Vision, normalement une technologie prometteuse de noirs particulièrement profonds, qui ici restent la plupart du temps désespérément gris. Ce ne sont pas les mêmes technologies d’affichage, mais nous avons tout de même comparer les images produites par la TV LG 65E9 au Xiaomi Q1E 55 et le résultat est absolument sans appel, le premier proposant une excellente colorimétrie et un contraste abyssal alors que les couleurs sont encore une fois fades sur le Q1E 55 et que le contraste n’y est pas.

Là aussi, nos mesures nous ont permis de confirmer les impressions subjectives observées sur ce téléviseur. En effet, en mode HDR Film, nous avons relevé un Delta E moyen de 4,83 ce qui est encore une fois supérieur au seuil de 3 et ce qui nous fait dire que les couleurs affichées par défaut sur cette télévision ne sont pas fidèles. Concernant la luminosité, en mode Film, nous avons mesuré un pic à 354 cd/m², soit bien loin du niveau annoncé par le fabricant. En mode Jeu, il peut atteindre une luminosité maximale de 470 cd/m². Ce téléviseur est donc à utiliser plutôt dans des environnements sombres, car s’il y a de la lumière dans la pièce, il n’arrive pas à compenser.

Si on peut regretter une valeur de luminosité maximale faible par rapport au reste du marché, on peut lui attribuer le fait qu’il sait garder cette luminosité, quelle que soit la taille de la fenêtre proposée là où la quasi-totalité des TV est très lumineuse sur des petites fenêtres, mais beaucoup moins sur la totalité de la dalle. D’ailleurs, à ce titre, celle du Q1E 55 est plutôt homogène. Enfin, notez que le téléviseur couvre l’espace colorimétrique DCI-P3 à 96% et le BT2020 à 81% ce qui est assez satisfaisant.

Gaming

Pour les jeux vidéo, une partie importante pour tous les fabricants de télévision depuis la sortie des nouvelles consoles de jeu, le téléviseur Xiaomi Q1E 55 se montre particulièrement réactif puisque nous avons mesuré un input lag de seulement 10,4 ms ce qui est excellent puisque synonyme de moins d’une image de retard entre le moment où le joueur appuie sur le bouton de la manette et où l’action se déroule à l’écran.

Ce n’est pas le meilleur input lag que nous ayons pu relever cette année, mais il figure dans le peloton de tête aux côtés des LG C1, LG G1 et Samsung qui sont capables de descendre à 9,5 ms. Il y a donc trois entrées HDMI 2.1 sur ce téléviseur. L’une d’entre elles (HDMI 2) est compatible eARC pour envoyer l’audio HD vers une barre de son, par exemple.

Par défaut, les entrées HDMI sont limitées à la norme 1.4. Il faut aller dans les menus HDMI pour changer cela et sélectionner 2.0 ou 2.1, selon ses besoins. Concernant les technologies supportées par ce téléviseur, sachez que vous pouvez profiter de signaux Ultra HD à 60 images par seconde au maximum. C’est normal, s’agissant une dalle 50/60Hz. Le signal Dolby Vision est aussi limité à 60 ips, la puce gérant le téléviseur, une Mediatek 9611 ne peut offrir plus.

En outre, le téléviseur supporte la technologie ALLM, mais pas le VRR. Le tableau n’est donc pas complet et les joueurs les plus exigeants devront se tourner vers d’autres marques offrant plus de fonctionnalités gaming. Ce constat est confirmé par les mesures de colorimétrie que nous avons effectuées. En effet, nous avons mesuré un Delta E moyen de 8,66 en mode HDR Jeu, soit largement au-dessus du seuil de 3. Les couleurs ne sont donc pas fidèles du tout.

Audio

Le système audio du téléviseur se résume à plusieurs haut-parleurs intégrés dans l’épaisseur de l’écran, tous dirigés vers le bas (le meuble). Le constructeur annonce une puissance totale de 2×15 watts avec prise en charge des formats Dolby Audio et DTS. On apprécie le décodage du DTS qui n’est pas si courant, sauf chez Philips, mais malheureusement non prévu chez les autres fabricants de TV.

Le son proposé par le téléviseur est cohérent pour les programmes de la TNT, mais il n’est pas assez ample pour les films à grand spectacle ou les bandes sonores dynamiques. Il manque de basses, cruellement même si on peut apprécier la très bonne intelligibilité des dialogues ainsi qu’une petite dose de médiums bien placée. On apprécie que les niveaux sonores entre la TNT et les sources (plateformes de streaming comprises) soient à peu près du même niveau ce qui n’est pas toujours le cas. Bref, comme trop souvent, si vous ne regardez que des programmes TNT, cela peut suffire, mais si vous en voulez plus, il faut penser à l’accompagner d’au moins une barre de son.

Interface

La télévision Xiaomi Q1E 55 est animée par Android TV avec la possibilité de télécharger des applications depuis le Google Play Store. On apprécie d’y trouver les applications de streaming les plus populaires ainsi qu’une interface suggérant des contenus, selon ceux que vous avez déjà regardés. La fonction Chromecast est de la partie pour envoyer des vidéos, des photos, voire de la musique depuis un smartphone ou une tablette tactile. La mise en veille est instantanée et sa sortie demande à peine quelques secondes pour avoir une image.

Notez que les premières secondes, il ne faut pas trop en demander au téléviseur comme par exemple de se promener dans les menus, car il est un peu lent à la détente. Après une ou deux minutes, le système semble totalement opérationnel et devient fluide.

Si certains constructeurs ont développé des surcouches aux paramètres proposés par défaut sous Android TV, ce n’est pas le cas de Xiaomi. En effet, une pression sur le bouton SET de la télécommande permet de lancer l’interface des réglages du système dans leur plus simple appareil. Aucune explication n’est donnée quant aux paramètres sélectionnés et sur leur action sur l’image ou le son, par exemple, ce qui est devenu courant chez les autres constructeurs permettant ainsi aux néophytes de savoir à peu près ce qu’ils envisager de régler.

La télécommande non rétroéclairée et délicate aux premiers abords

La télécommande livrée avec le téléviseur est plutôt imposante, car assez grande. Totalement en plastique, elle propose deux touches d’accès direct aux services de streaming Netflix et Prime Vidéo. Le bouton de l’assistant Google est très bien placé permettant de l’activer régulièrement si besoin. Par contre, la touche permettant le retour au menu précédent est située juste en dessous du cercle qui sert à se déplacer dans les menus alors qu’on l’attend en dessous, mais sur la gauche, comme à peu près toutes les autres télécommandes du monde.

Au lieu de cela, on a droit à un bouton qui renvoie vers un menu d’accueil spécial Xiaomi. Il faut donc prendre le coup de « doigt » avant d’arriver à une navigation intuitive, car au début, on se trompe régulièrement de touche. Nous avons également trouvé déconcertant le fait de nommer la touche pour accéder aux paramètres « SET ». « SETUP » aurait été plus explicite d’autant que 5 caractères peuvent être imprimés sur la touche puisque celle qui gère les entrées porte la mention « INPUT ». Touche que nous aurions préféré voir tout en haut à droit en lieu et place de celle qui sert à entrer dans les paramètres audio. Bref, il y a des choses à revoir sur cette télécommande et surtout de lui intégrer un rétroéclairage malheureusement ici absent.

Consommation

Pour la consommation électrique, nous avons mesuré ce que consommait le téléviseur pendant la diffusion d’une série, « les 100 » sur Netflix (HD 5.1) pendant 4 heures avec le son et les paramètres de l’image réglée sur le mode Film. Dans ces conditions, reproduites pour tous les tests de téléviseurs, le Xiaomi Q1E 55 consommait 75 Wh ce qui est assez important si on compare cette mesure avec celle des TV LG C1 qui ne demande que 57 Wh pour le même exercice. La consommation en veille est de 0,5 Watt.

Prix et date de sortie

La TV Xiaomi Q1E 55 est proposée uniquement en 55 pouces pour un prix de 799 €.

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Note finale du test
6 /10
Même si nous devons reconnaître qu’il propose des effets blooming limités, un input lag particulièrement faible et quelques aptitudes à divertir avec son interface Android TV, nous avons du mal à conseiller ce téléviseur notamment face à la concurrence.

En effet, à 800 €, il propose une image globalement assez fade en termes de colorimétrie, des couleurs peu fidèles et un taux de contraste qui ne rend pas assez justice au Dolby Vision pourtant disponible. Sa faible luminosité fait qu’il est recommandé de l’utiliser surtout dans des environnements sombres.

On apprécie son design, sa prise en main facile et sa compatibilité DTS, mais cela ne suffit pas face à son absence d’un rendu vraiment cinéma, ses entrées HDMI 2.1 limitées, sa partie audio en retrait et sa consommation électrique plus importante que la moyenne. À moins de 1000 €, Hisense propose le modèle TV OLED 55A8G en test prochainement qui semble raconter une tout autre histoire et pas si inaccessible en ce qui concerne son prix.

Points positifs
Xiaomi Q1E 55

  • Faible input lag

  • Système Android TV

  • Design Premium

  • Compatible DTS

Points négatifs
Xiaomi Q1E 55

  • Fidélité des couleurs

  • Contraste faible

  • HDMI 2.1 limitées

  • Audio en retrait

  • Consommation électrique

  • Organisation des touches de la télécommande à revoir

  • Aucun système de guide-fil

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