
Muse débarque avec la Ring One 2.0, une bague connectée qui promet la lune : mesure de la pression artérielle sans brassard, détection de la fibrillation auriculaire, NFC, titane, et analyses IA.
Sur le papier, c’est la bague de santé ultime. Dans les faits ? Une campagne Indiegogo à venir, aucun prix annoncé, et des promesses technologiques. Permettez-moi d’être plus que sceptique.
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La mesure de tension artérielle sans brassard
Commençons par l’éléphant dans la pièce : la mesure de tension artérielle sans brassard. C’est l’argument marketing de cette Ring One 2.0. Le problème ? Apple, avec ses milliards de R&D et ses équipes d’ingénieurs de classe mondiale, vient de démontrer à quel point c’est compliqué. Leur tentative de détection d’hypertension sur l’Apple Watch s’est révélée « pratiquement inutile ».

La mesure précise de la tension artérielle nécessite une compression artérielle contrôlée. C’est de la physique de base. Les méthodes optiques (photopléthysmographie) utilisées dans les wearables peuvent au mieux estimer des tendances, pas fournir des valeurs cliniquement fiables. Or Muse affirme que la Ring One 2.0 « affichera des valeurs précises ».
Attendez, mais… on ne sait même pas si un étalonnage avec brassard traditionnel est nécessaire. Aucune information sur la précision réelle. Aucune mention de certification médicale. Aucun protocole de validation clinique publié. Juste « valeurs précises » écrit dans un communiqué marketing.
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La détection de la fibrillation auriculaire est également annoncée, tandis que les mesures de la fréquence cardiaque et de la saturation en oxygène sont des fonctions classiques, tout comme celles de la fréquence respiratoire et de la température cutanée.
Concernant la détection de fibrillation auriculaire. Là, on est sur un terrain technologiquement plus solide. Apple Watch le fait depuis des années, Samsung Galaxy Watch aussi, Withings ScanWatch y arrive. La détection de rythmes cardiaques irréguliers via PPG (photopléthysmographie) est une technologie mature.
Le principe : les LED vertes (ou parfois infrarouges) éclairent les capillaires sanguins du doigt, un photorécepteur mesure les variations de flux sanguin, et un algorithme analyse les intervalles entre battements pour détecter des irrégularités caractéristiques de la FA. Ça marche. Les études cliniques sur l’Apple Watch montrent une sensibilité correcte (environ 84 %) avec peu de faux positifs.
Mais sur une bague ? Plus délicat. Le doigt bouge plus que le poignet, les artéfacts de mouvement sont nombreux, et la surface de contact est plus petite. Oura Ring, leader du marché, n’ose pas proposer de détection FA. Samsung Galaxy Ring, sortie en 2024, ne l’a pas non plus au lancement. Ultrahuman Ring Air ? Non plus. Par contre, Circular le propose déjà.
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Enfin, il y a aussi un module NFC, probablement la fonctionnalité la plus crédible de toute cette Ring One 2.0. Et pour cause : intégrer une puce NFC dans une bague, c’est technologiquement simple et déjà largement fait. Paiement, déverrouillage, ouverture de serrure connectée, partage d’infos… le NFC offre beaucoup de possibilités de fonctions.
Côté esthétique, Muse met en avant le boîtier en titane et l’étanchéité 100 mètres (10 ATM) comme arguments premium. Le titane a beaucoup d’avantages : hypoallergénique, ultra-résistant aux rayures, léger (40% plus léger que l’acier), résistant à la corrosion (sueur, chlore, eau de mer). C’est le matériau de choix pour les wearables haut de gamme.
L’abonnement caché fait son entrée
Quel est le vrai business model de cette Ring One 2.0 ? Muse évoque des « mini-programmes » et analyses IA.
Il est fort à parier qu’on soit obligé d’utiliser un abonnement mensuel pour accéder aux données que votre propre bague capte sur votre propre corps.
Oura fait ça et assume un abonnement à 6€/mois. OK, c’est transparent. Mais Muse ne dit rien sur les tarifs de ces « fonctionnalités payantes ». Combien ? 5 € ? 15 € ? Par mois ? Par an ? Quelles fonctions sont gratuites, lesquelles sont payantes ?
Bref, il manque encore pas mal d’informations en amont du lancement du financement participatif.

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