
L’affaire Once Were Nerd prend un sacré tournant. Francesco Salicini, le YouTubeur italien spécialisé dans l’émulation rétro, s’était posé en victime innocente après les saisies policières et les menaces de prison.
Sauf que de nouveaux détails viennent sérieusement écorner sa version des faits. Entre articles de blog planqués, ventes de consoles « préparées » et navigation en eaux troubles, le créateur semble avoir joué avec le feu plus qu’il ne l’admettait. Et ça change complètement la donne sur cette affaire qui divisait la communauté rétrogaming.
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Retour sur les faits : en janvier, Francesco Salicini avait publié une vidéo détaillant la configuration d’une console portable d’émulation. Rien d’illégal à première vue, sauf qu’il avait glissé un lien vers un article de blog sur son site avec cette description alléchante : « Où trouver des ROM ».
L’article a mystérieusement disparu depuis les perquisitions, mais Internet n’oublie jamais. Grâce à la Wayback Machine, on peut encore consulter ce fameux guide qui renvoyait directement vers des sites de téléchargement de ROM et de BIOS protégés par le droit d’auteur.


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Certes, Francesco Salicini avait ajouté un petit avertissement demandant de ne télécharger que les ROM des jeux qu’on possède légalement. Mais juridiquement, c’est du papier toilette. Orienter sa communauté vers des sites de piratage avec un simple « faites attention hein », ça ne tient pas la route devant un tribunal.
Les ventes qui enfoncent le clou
Mais le plus croustillant, c’est ce qu’ont découvert les fouineurs de RetroAchievements. Francesco Salicini vendait des consoles d’occasion sur sa page Telegram, et pas n’importe comment : avec les cartes microSD d’origine pleines de jeux. Autant dire qu’il vendait directement du contenu piraté, ce qui contredit frontalement ses déclarations.
Dans sa vidéo de janvier, il recommandait même d’acheter une console livrée avec une carte microSD remplie de ROM, puis de copier ces fichiers sur d’autres appareils. C’est exactement ce qu’on appelle de la distribution de contenu protégé. Difficile de plaider l’ignorance quand on explique la marche à suivre en vidéo.
Ces révélations changent complètement la perception de l’affaire. On n’est plus face à un créateur de contenu persécuté pour avoir parlé d’émulation en théorie, mais face à quelqu’un qui naviguait consciemment en zone grise – et parfois carrément dans l’illégal.
L’hypocrisie du système
Cela dit, l’affaire reste problématique à d’autres niveaux. Ces consoles « préchargées » sont vendues ouvertement sur Amazon, AliExpress et plein d’autres plateformes.
Les constructeurs de ces appareils font fortune en vendant des machines dont l’unique intérêt réside dans leur capacité à faire tourner des ROM piratées. Pendant que les gros poissons nagent tranquillement, c’est le YouTubeur qui se fait harponner.
La différence ? Francesco Salicini avait une audience, il était visible. Plus facile de faire un exemple avec un créateur qui explique le processus qu’avec des vendeurs chinois anonymes qui inondent le marché. C’est la logique de la répression : on tape sur celui qu’on voit, pas sur ceux qui se cachent.
Il y a aussi une question de proportionnalité. Menacer quelqu’un de prison pour avoir partagé des liens vers des ROM de jeux vieux de 30 ans, c’est disproportionné. Surtout quand les ayants droit ne proposent aucune alternative légale pour accéder à ces contenus. Nintendo vend quelques classiques sur Switch, mais 99 % du catalogue rétro reste inaccessible légalement.
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