Test du Ugreen NASync DH4300 Plus : un NAS efficace et complet, concurrent sérieux de Synology

 
Ugreen poursuit le développement de sa gamme NAS avec le NASync DH4300 Plus, un modèle quatre baies accessible et au format original. Enfin un concurrent sérieux aux modèles d’entrée de gamme de Synology ?
UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Le NAS Ugreen NASync DH4300 Plus est un modèle d’entrée de gamme fondé sur une architecture ARM. Avec son format cubique très loin des standards du marché, il se positionne comme un modèle abordable malgré une fiche technique plutôt complète. Au menu : un processeur 8 cœurs, 8 Go de RAM, un port RJ45 2,5 GbE et même une sortie HDMI 4K.

Animé par le système d’exploitation maison UGOS Pro, il intègre toutes les fonctionnalités clés d’un bon système NAS en permettant un stockage local de toutes les données du foyer, tout en agissant comme un véritable centre multimédia. Le but est clair : se positionner en alternative à Google Drive ou iCloud.

Le DH4300 Plus testé ici permet d’accueillir jusqu’à quatre disques 3,5 pouces et jusqu’à 120 To d’espace de stockage. La gamme se complète aussi d’un modèle deux baies, le DH2300, plus accessible, mais moins bien doté. Les deux appareils sont proposés respectivement au prix conseillé de 430 euros et 210 euros.

Un chic cube

Avec son format tour, presque cubique, le DH4300 Plus de Ugreen ne ressemble pas aux autres NAS du marché. D’une certaine façon, il prend plutôt l’apparence d’un ordinateur très compact et ne trahit pas sa fonction première en l’absence de tiroir pour les disques en façade.

UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Et pour cause, les quatre emplacements destinés à accueillir les disques durs sont abrités sous la coiffe supérieure amovible et maintenue en place par un système d’aimants. On y retrouve ainsi quatre racks, qui peuvent alors être retirés aisément pour y installer les disques. À la différence de Synology, les disques devront ici être vissés à leur support grâce au matériel fourni dans la boite. À noter que le DH4300 Plus accueille aussi bien des disques au format 3,5 pouces que 2,5 pouces.

UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Malgré une finition anthracite très élégante et bicolore qui pourrait laisser croire que le NAS est construit en métal, il s’agit bien d’un boitier entièrement en plastique. Pour autant, l’ensemble est réussi et s’intégrera plus joliment dans la décoration du logement que les NAS concurrents bien moins travaillés visuellement.

UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Le DH4300 Plus se dote d’une connectique complète qui inclut trois ports USB 3.2 (5 Gbps), dont un USB-C positionné en façade. Ces derniers autoriseront l’ajout de stockage externe. Ils sont complétés par une sortie HDMI assurant au NAS un rôle de médiacenter. La connexion au réseau est quant à elle confiée à un unique port RJ45 2,5 GbE. À noter qu’une puce NFC est intégrée à la façade et permet un téléchargement rapide de l’application mobile UGREEN.

Source : Edouard Patout pour Frandroid

En plus du port USB-C, la façade intègre un bouton d’alimentation et plusieurs LED d’indication. Chaque disque dispose de son propre indicateur d’activité, qui clignote au gré des sollicitations. Le port LAN profite lui aussi d’un voyant, clignotant plus aléatoirement.

Une mise en route en toute simplicité

La première initialisation du DH4300 Plus peut être réalisée, au choix, depuis un navigateur web ou depuis l’application mobile dédiée aux NAS de la marque. Sur ce point, UGREEN marque une différence notable avec son principal concurrent Synology, qui se contente uniquement du setup via le web.

UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Après avoir créé le premier compte, qui deviendra l’administrateur principal du NAS, nous sommes invités à initialiser les disques durs et le pool de stockage associé. Le système UGOS Pro propose pour cela une interface très claire et laisse le choix du type de RAID à utiliser tout en apportant des conseils pertinents pour faire le bon choix.

Un NAS très capable

Une sélection d’applications très complète

Les habitués des systèmes Synology ne seront pas perdus, tant le système UGOS Pro semble s’en être inspiré. Nous retrouvons ainsi une interface type « bureau », composée d’une barre de statut supérieure et d’un espace principal accueillant les icônes des différents modules et des applications installés sur le NAS. Un choix pertinent qui permet également aux néophytes de s’y retrouver sans difficultés.

Le panneau de configuration donne accès aux paramètres principaux du NAS : gestion des utilisateurs, services de partage, intégration à un domaine, gestion du matériel et du réseau. Là encore, l’inspiration prise chez Synology est flagrante et nous y retrouvons tous les réglages indispensables au fonctionnement d’un NAS digne de ce nom. Notons néanmoins l’absence de certaines fonctionnalités avancées telles que le chiffrement des volumes, l’iSCSI ou encore la possibilité de créer des machines virtuelles (limitation technique ici, par l’utilisation d’un processeur ARM).

Pour aller plus loin, un centre d’applications est disponible. Applications qui permettent d’étendre les capacités du NAS en proposant notamment un gestionnaire de fichiers vidéos, un autre dédié à la musique ou encore une application assurant la gestion des photos. L’idée ici est donc de remplacer toutes les applications multimédias habituellement utilisées chez les GAFAM.

Et UGREEN y parvient magistralement. Ces trois applications proposent des interfaces soignées et toutes les fonctionnalités que nous sommes en droit d’attendre de ce genre de solution. À titre d’exemple, l’application « Photos » supporte parfaitement les photos (et Live Photos) d’un iPhone tout en assurant une reconnaissance des visages et la création d’albums partagés. « Théâtre » permet de créer un Netflix personnel et va automatiquement récupérer toutes les informations sur les films et séries importés pour les présenter dans une interface moderne et très réussie. Enfin « Musique » assure un affichage complet et pratique d’une bibliothèque musicale.

Pour aller plus loin, le centre d’applications donne accès à d’autres extensions intéressantes et plutôt axées sur la gestion de données. On y trouve notamment un gestionnaire de sauvegarde (qui permet également de sauvegarder les données d’un ordinateur). Le DH4300 est aussi capable de se connecter à Google Drive et Microsoft OneDrive pour les synchroniser. Ne proposant pas de chiffrement complet des volumes, la solution UGREEN se contente en revanche d’une application dédiée qui permettra de créer un coffre-fort chiffré au sein du système de fichiers.

Enfin, notons la présence de Docker parmi les paquets qu’il est possible d’installer. Le système de conteneurisation étend donc les capacités du NAS qui pourra ainsi accueillir de très nombreux autres services. À noter que Jellyfin, Home Assistant ou encore Firefox peuvent être installés directement depuis le centre d’application.

Une utilisation sur mobile très pratique

Déjà très complet dans ses fonctionnalités, le DH4300 Plus a un autre avantage de taille : son application mobile. Là où les concurrents proposent généralement une application mobile pour chaque fonctionnalité de leurs NAS, UGREEN fait le choix d’une application unique. En plus de permettre un accès optimisé aux différents modules, elle assure un accès complet (et à distance) à tous les paramètres du NAS. En clair, le DH4300 Plus peut entièrement être configuré depuis un smartphone.

Nous y retrouvons logiquement l’excellent trio Photos, Théâtre et Musique dont les interfaces sont parfaitement adaptées à l’usage sur mobile. Surtout, l’application apporte le téléchargement local des fichiers et la synchronisation automatique des photos issues de la galerie du téléphone, à l’instar de Google Photos ou iCloud. La navigation dans l’application Musique manque en revanche encore de praticité et mériterait une mise à jour pour la rendre aussi agréable que Spotify ou Apple Musique.

Une sortie HDMI limitée

Toute la gamme de NAS UGREEN dispose en bonus d’une sortie HDMI (4K 60 FPS, sur le DH4300 Plus). Si nous pourrions nous attendre à profiter d’un véritable centre multimédia, les choses sont en réalité bien moins reluisantes. En effet, cette sortie fonctionne plutôt comme un pseudo récepteur Chromecast ou AirPlay.

Plutôt que de profiter d’une véritable interface, navigable via la télécommande du téléviseur ou avec un clavier, il faut ici se rendre dans l’application mobile UGREEN et sélectionner manuellement le contenu multimédia à diffuser. Cela dépanne, mais l’expérience utilisateur n’est pas suffisamment convaincante pour pouvoir transformer le DH4300 en véritable centre multimédia.

Des performances surprenantes

Pour l’ensemble de nos mesures, nous avons équipé le DH4300 Plus de quatre disques Seagate IronWolf de 4 To, configurés en RAID 5. Cela nous permet de profiter de performances accrues, tout en assurant une tolérance à la panne suffisante. Concrètement, l’espace de stockage effectif pour les utilisateurs est alors d’un peu plus de 10 To.

Sur un réseau 2,5 Gbps, les performances brutes en lecture et en écriture sont cohérentes. Le NAS permet d’atteindre un débit moyen de 215 Mo/s lors de l’écriture et d’environ 200 Mo/s lors de la lecture de fichiers volumineux. Il parvient donc à saturer sans difficulté la liaison réseau tout en conservant une charge CPU raisonnable de l’ordre de 20 % lors des transferts.

UGREEN NASync DH4300 Plus - Débits
Le NAS assure des débits tout à fait corrects // Source : Edouard Patout pour Frandroid

La lecture de fichiers vidéo depuis l’application Théâtre est agréablement surprenante avec le processeur Rockchip ARM 8 cœurs à 2 GHz. À titre d’exemple, un fichier 4K HDR est lancé immédiatement et sans réel impact sur la charge CPU du NAS. On remercie ici le VPU dédié, qui prend en charge le décodage des vidéos et permet au reste du CPU de se concentrer sur les autres tâches. Le transcodage, à la volée, de ce même fichier en 720p est lui aussi sans impact notable sur le CPU. Le paquet Jellyfin disponible à l’installation profite lui aussi du transcodage matériel, même si étonnamment, la charge globale sur le système est plus élevée qu’avec Théâtre.

UGREEN NASync DH4300 Plus - CPU
L’impact minime du transcodage d’un fichier 4K HDR sur le CPU // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Ugreen ne s’arrête pas et intègre des fonctionnalités IA (locales) à son application Photos qui lui permettent de reconnaitre les visages, le texte ou encore des objets dans les clichés stockés. Là encore, un coprocesseur dédié est intégré et aide à limiter fortement l’impact sur les performances générales du NAS. Ainsi, en continuant le transcodage de notre fichier vidéo et en activant les fonctionnalités liées à l’IA sur l’application Photos, la charge CPU ne dépasse pas les 20 % et le DH4300 continue à répondre parfaitement.

Nous avons même poussé le test un peu plus loin en chargeant en parallèle un fichier de 10 Go depuis l’interface web. Même dans ces conditions, le processeur ne dépasse pas les 40 % de charge et maintient une température tout à fait correcte de 40 °C. Sans parler de la mémoire vive, qui stagne à 2 Go d’utilisation (sur les 8 Go disponibles).

UGREEN NASync DH4300 Plus
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Enfin, la consommation électrique se veut raisonnable et oscille de 20 à 30 W, avec quatre disques installés et selon la sollicitation de ces derniers et du système.

DH2300 : un modèle 2 baies également disponible

À noter que Ugreen décline aussi la gamme DH avec un modèle deux baies encore plus accessible. Le DH2300 reprend le même design que son grand-frère, mais se contente donc de deux baies, intègre un processeur un peu moins capable et un simple port RJ45 1 Gbps. Les transferts plafonneront donc à environ 110 Mo/s et le processeur sera logiquement moins costaud pour assumer autant de tâches.

Source : UGREEN

Il est aussi un peu plus limité par son système en ne proposant, à l’heure actuelle, aucun accès direct à Docker. Les autres fonctionnalités de UGOS sont évidemment de la partie et lui permettent d’offrir une expérience très semblable à celle du DH4300, notamment grâce à l’excellente application mobile Ugreen Nas.

Prix et disponibilité des NAS Ugreen NASync DH4300 Plus et DH2300

Le NAS Ugreen NASync DH4300 Plus est proposé au prix conseillé de 430 euros. Son petit frère, le DH2300, est quant à lui disponible pour environ 230 euros.

Nous vous conseillons également de lire en parallèle le test de la version DXP4800 et DXP4800 Plus, sous Intel.

Pour aller plus loin
Test du Ugreen NASync DXP4800 Plus : Synology et QNAP ont clairement du souci à se faire

Vous pourrez retrouver notre guide d’achat NAS complet à cette adresse.

Pour aller plus loin
Quels sont les meilleurs serveurs NAS à acheter en 2025 ?


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Note finale du test
8 /10
Nous aurions pu nous attendre au pire avec ce NAS d’une marque encore jeune et doté d’un CPU ARM. Ugreen surprend positivement en proposant un modèle complet, performant et qui trouvera sa place sans difficulté sur le réseau des novices, mais également des experts.

Si la jeunesse du système UGOS ne lui permet pas d’égaler la complétude du DSM de Synology, il ne fait nul doute que Ugreen s’en est fortement inspiré. Certaines fonctionnalités sont encore absentes, mais le DH4300 compense en proposant une expérience utilisateur très convaincante via son interface web et surtout son application mobile particulièrement complète.

Le DH4300 Plus étonne aussi par ses performances honorables, malgré l’utilisation d’un processeur ARM. Le transcodage vidéo ne lui fait pas peur, de même que l’analyse d’images par IA (locale de surcroit). Surtout, tous ces usages sont possibles, simultanément, et sans impact notable sur les performances globales de la machine.

Disponible à moins de 350 euros lorsque nous rédigeons ces lignes, le NAS UGREEN NASync DH4300 Plus est donc un appareil très convaincant et particulièrement accessible. Synology n’a qu’à bien se tenir !

Points positifs
UGREEN NASync DH4300 Plus

  • Processeur très capable

  • 8 Go de RAM

  • Réseau à 2,5 Gbps

  • Fonctionnalités complètes

  • Expérience utilisateur très convaincante

Points négatifs
UGREEN NASync DH4300 Plus

  • Encore quelques fonctionnalités avancées manquantes

  • Sortie HDMI peu utile

  • Limitations techniques de l’architecture ARM

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