Test du Geekom A9 Max : le plus parfait équilibre puissance/coût pour un mini-PC ?

À côté d’autres sociétés chinoises comme Beelink ou NiPoGi, Geekom est incontestablement l’une des stars du monde du mini-PC avec des machines nombreuses, généralement bon marché et plutôt simples à trouver, notamment grâce à leur disponibilité sur une célèbre plateforme en ligne fondée par Jeff Bezos.

Exception faite de l’A9 Mega qui peine encore à se frayer un chemin jusqu’à nous, l’A9 Max est le modèle le plus puissant et le plus onéreux au catalogue de Geekom. Il faut dire qu’en plus du processeur AMD Ryzen AI 9 HX 370 évoqué en préambule, il dispose d’un minimum de 32 Go de mémoire vive et d’un SSD NVMe pour un stockage, évolutif, de 2 To. Une bien belle machine qui tient dans un volume de moins de 1 litre. Pas mal, non ?

Fiche technique

Le test a été réalisé à partir d’un produit prêté par Geekom.

Compact et intelligemment conçu

Autant le dire tout de suite, alors que plusieurs constructeurs ont été contraints de revoir un peu les dimensions de leurs machines pour intégrer l’AMD Ryzen AI 9 HX 370, nous nous attendions à ce que Geekom fasse de même et, c’est vrai, l’A9 Max est un peu plus gros que les précédents mini-PC de la marque, mais vraiment pas beaucoup : inférieur donc à un litre, le volume de la machine s’établit pour être tout à fait exact à 0,83 litre.

Comme souvent, Geekom s’appuie sur un châssis à base presque carrée de 135 millimètres de long pour 132 mm de large. C’est, là aussi, un tout petit peu plus que les précédentes machines comme le Geekom Mini IT15 (117 x 112 mm) que nous testions en septembre. L’épaisseur est également un peu plus importante, mais on parle ici de 46,9 mm contre 45,5 mm… autant dire rien et seul le poids des deux machines diffère véritablement : un poil moins de 750 grammes contre un peu plus de 620 g pour le Mini IT15, ça reste raisonnable.

Sinon, vous le voyez sur les photos, l’A9 Max adopte les codes les plus classiques de Geekom : pas question ici de robe noire comme sur le plus « innovant » Mini IT15, on garde un boîtier en partie en aluminium et une robe intégralement argentée. L’esthétique générale est d’ailleurs sobre avec, pour seule fantaisie concédée par la marque, son logo inscrit en lettres chromées sur le dessus du boîtier : rien de flashy, aucune LED pour égayer la bête.

Une connectique impressionnante, très complète

Au-delà de son processeur sur lequel nous aurons largement le temps de revenir, l’un des gros atouts de l’A9 Max réside dans sa connectique. Nous avons l’habitude de voir des mini-PC bien équipés à ce niveau, mais Geekom réalise ici un quasi sans-faute : à la rigueur, les plus exigeants regretteront l’absence de connecteur réseau 10 GbE, de ports USB-C en façade ou de connecteur OcuLink pour brancher une carte graphique externe… mais ce n’est pas la philosophie du produit.

En revanche, impossible de ne pas saluer, d’emblée, la ligne de ports USB-A visible en façade. Une ligne de quatre connecteurs bien pratiques pour toujours avoir le moyen de brancher un accessoire : à Frandroid, nous l’avons particulièrement appréciée pour connecter jusqu’à quatre manettes lors de nos essais jeu vidéo et, notamment, rétrogaming sur l’inénarrable Bomberman. Pratique de pouvoir brancher en façade, sans se prendre la tête !

Des ports en façade qui ont en plus le bon goût d’être en 3.2 Gen 2 (10 Gbps) et qui sont complétés par de l’USB-C en face arrière. Là, pas moins de deux ports sont en USB4 (40 Gpbs) et ils prennent en charge le DisplayPort. Ils sont épaulés par deux HDMI 2.1 pour un maximum de 4 écrans. Geekom a pensé au réseau avec deux RJ45 en 2,5 GbE et termine cet excellent bilan avec deux autres USB en Type-A cette fois : le premier est à la norme 3.2 Gen 2 quand le second est un simple 2.0.

Vous le voyez, il est difficile d’être vraiment déçu par ce que propose Geekom sur cette machine laquelle profite, enfin, d’une prise combo jack 3,5 mm pour l’audio en façade, d’un connecteur DC d’alimentation sur l’arrière et, cerise sur le gâteau, d’un lecteur de carte SD sur le côté droit de la machine alors qu’un verrouillage Kensington est présent sur le côté gauche. Notons qu’au contraire de certains concurrents, Geekom n’intègre pas de clear CMOS.

Accessoires : rien à se mettre sous la dent

Voilà un secteur sur lequel à peu près tous les fabricants de mini-PC sont d’accord : les accessoires ou, plutôt, leur absence. Dans le cas de l’A9 Max, Geekom n’a donc pas profité du tarif sensiblement plus élevé – d’aucuns diront plus haut de gamme – pour glisser quelques « cadeaux » et en dehors du mini-PC en lui-même, c’est calme… c’est même très calme.

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Un kit de fixation VESA est livré afin de pouvoir caler l’A9 Max sur un matériel compatible comme un moniteur. Geekom propose également un câble HDMI (1,8 mètre) et une succincte notice d’utilisation. Pour le reste, ben non, voilà, c’est terminé. Pas de câble réseau par exemple pour que le système soit d’emblée opérationnel et pas non plus de petits pieds en caoutchouc de rechange. Si, tout de même, on trouve évidemment la brique d’alimentation pour assouvir les besoins de l’A9 Max. Une brique très compacte d’à peine 260 g avec des dimensions de 101 mm de long pour 66 mm de large et seulement 24 mm d’épaisseur.

Windows 11 préinstallé… et c’est tout

Si vous suivez nos tests de mini-PC, vous le savez, la plupart des fabricants livrent une édition de Windows 11 pré-installée et Geekom ne déroge pas à la règle sur l’A9 Max qui dispose de la variante professionnelle du système d’exploitation de Microsoft. La pré-installation fait qu’il n’y a presque rien à faire au premier démarrage pour avoir une machine fonctionnelle.

Presque rien à faire certes, mais pas « rien du tout ». En effet, à l’allumage de l’A9 Max, on tombe sur l’écran de finalisation de l’installation. Là, nous vous conseillons d’éviter le branchement du câble réseau pour que Windows achève vite cette procédure… sans passer par l’installation des mises à jour qui ne manqueront de se déployer automatiquement. En quelques minutes et quelques rapides validations, le mini-PC est prêt à l’emploi.

Une fois arrivé sur le bureau de Windows, si le PC est fonctionnel, il est donc loin d’être à jour. Nous avons évoqué le cas des updates Microsoft pour Windows 11, il faut également souligner que les divers pilotes auront besoin d’être mis à niveau : c’est en particulier le cas pour les pilotes chipset et CPU/GPU d’AMD. Rien de bien compliqué, mais c’est une étape indispensable pour profiter des performances que l’on est en droit d’attendre.

Enfin, soulignons que Geekom ne livre aucun autre logiciel spécifique en plus de Windows 11. Aucun outil pour simplifier la sauvegarde des données, leur synchronisation ou la sécurité de la machine. À Frandroid, nous ne sommes pas forcément fans de l’ajout de tels logiciels, mais il reste important de le souligner : certains usagers ne pensent pas comme nous, évidemment.

Et à l’usage, ça tourne comment ?

Nous y sommes, après quelques paragraphes et quelques photos/diagrammes pour présenter les aspects les plus généraux de l’A9 Max, il convient d’entrer dans le vif du sujet et de ce que cette machine Geekom peut nous offrir. Rappelons une fois encore qu’au cœur de la bête trône une puce Ryzen AI 9 HX 370 de la gamme Strix Point signée AMD. Une puce qui à elle seule justifie le prix de près de 1000 euros de la machine. Oui, ça pique un peu pour un mini-PC.

Rappelons que le Ryzen AI 9 HX 370 est perçu comme l’un des plus puissants APU sur le marché : il dispose de 12 cœurs CPU en architecture Zen 5 pour 24 threads et une fréquence maximale de 5,1 GHz. La partie CPU est associée à un iGPU Radeon 890M doté de 16 cœurs RDNA 3.5 cadencés à un maximum de 2,9 GHz. Mieux, un NPU (Neural Processing Unit) en architecture XDNA 2 complète la puce pour offrir une puissance de calcul de 50 TOPS davantage pensée pour les travaux en intelligence artificielle. Encore mieux, AMD avance un TDP de 28 watts par défaut et paramétrable entre 15 et 54 watts. C’est très peu vu la puissance avancée.

Bien sûr, la configuration générale de la machine doit permettre à cet APU Ryzen AI 9 HX 370 de s’exprimer au mieux et, pour cela, Geekom a opté pour deux barrettes de 16 Go de DDR5-5600 pour un total de 32 Go constitués de puces DRAM Samsung. Les deux barrettes étant insérées dans des emplacements SO-DIMM, il sera possible d’augmenter facilement cette capacité, jusqu’à 128 Go. Côté stockage, Geekom a prévu un emplacement M.2 NVMe PCIe Gen 4 de libre, mais il n’est qu’au format 2230 : le plus compact, mais pas aussi simple à dénicher que le 2280. Heureusement, c’est bien un 2280 qui est présent, de base, dans le second port M.2 : il s’agit d’un Lexar NQ7A1, un modèle 2 To réservé aux intégrateurs.

Au moment d’évoquer le processeur Ryzen intégré à l’A9 Max, nous avons lourdement insisté sur la solution graphique intégrée : disons que c’est la promesse d’un comportement plus que confortable sans qu’il soit nécessaire d’avoir une carte graphique. De fait, nous avons tout de suite voulu voir ce que ce Radeon 890M est capable de faire sur 3DMark, avec nos trois scènes de choix : sur Fire Strike, on parle de 9327 points, sur Time Spy Extreme, de 1319 points et sur Steel Nomad de 489 points. Les performances sont bonnes, mais nous sommes surpris des résultats sur les deux dernières scènes : alors que sur la première, l’A9 Max est devant l’EVO-T1 testé récemment, ce n’est pas du tout le cas sur Time Spy Extreme et Steel Nomad.

Nos tests ludiques ont heureusement été plus rassurants, suggérant du même coup une meilleure optimisation des pilotes Intel de l’EVO-T1 pour 3DMark. En effet, que ce soit sur Forza Horizon 5 ou sur Shadow of the Tomb Raider, l’A9 Max est sensiblement devant l’EVO-T1 : 36 images par seconde contre 30 pour le premier et 40 contre 39 ips pour le second, en Full HD détails graphiques au maximum. Plus important, l’A9 Max est capable de mieux gérer l’augmentation du niveau de détails, point sur lequel nous avons décidé de mettre l’accent.

En effet, en Full HD (1920 x 1080) avec les détails graphiques au minimum, le Ryzen AI 9 HX 370 assure une excellente fluidité à, respectivement, 125 et 87 ips. En revanche, dès lors que l’on passe au niveau de détail le plus élevé, c’est moins convaincant : plus que 36 ips pour Forza Horizon 5 et 40 ips pour Shadow of the Tomb Raider. Le 1080p est donc tout à fait jouable sur une telle machine, mais qu’il faudra trouver le niveau de détails raisonnable.

Compte tenu des performances évoquées précédemment, il ne faisait guère de doutes que nos deux fidèles représentants du monde des jeux indépendants n’auraient aucune difficulté à tourner et que ce soit Unpacking ou Horizon Chase Turbo, c’est effectivement un vrai bonheur. Il est d’ailleurs bon de noter que le second tourne aussi parfaitement en écran partagé à quatre joueurs sans que le ventilateur ne se mette à tourner trop rapidement. La chauffe reste mesurée.

L’A9 Max est à l’aise sur des jeux « pas trop gourmands » à des définitions/détails « raisonnables », mais ce mini-PC n’est pas une console de jeux et nous avions aussi envie de voir ce que son CPU pouvait faire sur d’autres tâches. Nous avons ainsi fait tourner Cinebench 2024, le benchmark du célèbre logiciel de rendu 3D. Ses 1156 points en multi-thread et 120 points en single-thread le placent un peu devant le Core Ultra 9 285H / 64 Go de l’EVO-T1.

Nous enchaînons avec PCMark, un logiciel de mesure qui a le bon goût de reproduire de nombreux scénarios allant de la bureautique classique, à des travaux multimédias en passant par de la visioconférence ou des tâches de rendu. Nouvelle perspective ici car l’EVO-T1 fait mieux à tous les niveaux : 8220 contre 7419 points au général, 11469 contre 10555 points en essentials, 9651 contre 9199 points en productivity et 11747 contre 11414 points en digital content creation. L’explication est sans doute à chercher du côté des 64 Go de RAM, le double de ce que propose l’A9 Max.

Alors que ces mini-PC et leur processeur sont de plus en plus enclins à faire tourner des modèles d’intelligence artificielle, nous avons voulu vous proposer ici un premier test avec le module de génération de texte intégré à l’outil Procyon, conçu par les créateurs de 3DMark et PCMark. Nous n’avons pas encore beaucoup d’éléments de comparaison, mais les 292 points ici récoltés par l’A9 Max sont intéressants, même si nous aurons à cœur d’étoffer cette partie à l’avenir.

Enfin, nous terminons comme toujours l’évaluation des performances par une mesure liée au système de stockage. Lors de nos différents essais, nous n’avons pas noté de problème particulier avec le SSD qui, nous l’avons déjà précisé, est un modèle de grande marque, en l’occurrence un Lexar PCIe Gen 4. CrystalDiskMark confirme les débits avancés par le constructeur avec un très bon 6161 Mo/s en lecture séquentielle et 5449 Mo/s en écriture séquentielle. Les presque 650K IOPS en lecture aléatoire et 580K IOPS en écriture aléatoire constituent un autre bon point.

Consommation et chauffe

Alors que Geekom a choisi de ne pas fondamentalement revoir la conception de son mini-PC avec un châssis certes un peu plus volumineux, mais encore très compact, nous avions quelques craintes quant à l’échauffement du système dans son ensemble. Premier bon point, jamais nous n’avons pu constater de chauffe particulière au niveau du SSD ou des barrettes de mémoire vive : au moins, la compartimentation est bonne.

Pour la chauffe du Ryzen AI 9 HX 370 c’est, logiquement, plus compliqué. Geekom s’en sort très honorablement, mais sur les tâches les plus lourdes, nous avons malgré tout flirté avec les 89°C sur la seule puce AMD. C’est beaucoup, bien sûr, mais ça reste dans l’enveloppe prévue par la firme (100°C) et il n’est donc pas question de throttling. De base, on peut dire que Geekom a plutôt bien rempli le contrat et GMKtec faisait moins bien avec l’EVO-T1 et son processeur Intel Core Ultra 9 285H qui atteignait, lui, les 100°C.

Ce résultat, plutôt convaincant donc, Geekom le doit en grande partie à sa nouvelle solution de refroidissement baptisée IceBlast 2.0. Le système se repose sur deux larges caloducs en cuivre qui évacuent la chaleur du processeur pour l’emmener du côté des grilles de ventilation. Là, un ventilateur dit « à haut rendement » fait son office. Geekom qualifie ce dernier de « silencieux », mais nous ne partageons pas l’optimisme de la firme chinoise.

Entendons-nous bien – sans mauvais jeu de mots – grâce à son système de refroidissement, l’A9 Max parvient à rester très discret sur toutes les tâches « standards » que l’on peut faire avec une telle machine. En revanche, les travaux les plus lourds et nos sessions sur Cinebench 2024 ou Forza Horizon 5 par exemple, ont poussé le ventilateur dans les tours : il devient alors très sonore, plus que la ventilation de l’EVO-T1 notamment.

Prix et disponibilité

Geekom a lancé l’A9 Max il y a déjà quelques semaines et le mini-PC est à présent disponible sur le site officiel de la marque – où il est parfois à -5 % ou -10 % – mais aussi sur des plateformes comme Amazon qui référence généralement très bien les produits de la société chinoise.

En ce moment pour le Black Friday, le code code Promo: FRDA9MAX permet de bénéficier d’une réduction de 6%, valable à la fois sur site officiel et Amazon.

Attention cependant, contrairement à d’autres modèles Geekom, l’A9 Max semble plus n’exister qu’en une seule variante, celle que nous avons testée : elle est équipée du Ryzen AI 9 HX 370, de 32 Go de DDR5 et d’un SSD Lexar de 2 To.

Pas question de retrouver comme sur certaines autres références des variantes avec 16 Go de RAM ou un SSD de 1 To par exemple. Pas question donc de faire quelques économies à ce niveau et cette unique version de l’A9 Max est officiellement présentée à 1199 euros par Geekom. Relativisons tout de suite car nous n’avons jamais vu ce prix réellement pratiqué : il est à 999 euros partout où il est listé. L’investissement n’est pas négligeable, mais il convient de rappeler que RAM et SSD augmentent en ce moment.