The Phone, un téléphone sans Internet pour les ados : voici ce qu’il propose et pourquoi c’est un problème

 

The Phone, un smartphone sans Internet destiné aux collégiens, fait beaucoup parler de lui. Mais derrière les promesses de ses créateurs, se cachent de nombreux doutes et interrogations quant à son réel intérêt et sa sécurité.

The Phone // Source : Numerama

The Phone, le téléphone anti-dépendance numérique pour collégiens, a été lancé par trois entrepreneurs, dont une Française. L’article du Parisien a fait grand bruit sur X (Twitter), où il a été repris, moqué et partagé. Ils souhaitent vendre ces téléphones à des municipalités pour 100 euros.

Après une enquête menée par Numerama, on connaît désormais sa fiche technique et les limitations imposées à ce téléphone.

The Phone : un smartphone Android basique

Grâce à Numerama, on sait de quoi on parle : The Phone est un smartphone Android très basique, dépourvu de nombreuses fonctionnalités que l’on retrouve habituellement sur ce type d’appareil. Il fonctionne sous Android 11, avec une connexion 3G uniquement, et ne dispose pas de module Wi-Fi ni de Bluetooth. Seules quatre applications sont installées : téléphone, SMS, réglages et contacts.

Il est tout en plastique, et les caméras ont tout simplement été retirées.

The Phone // Source : Numerama

Pour éviter l’installation d’applications Android, les créateurs de The Phone ont développé une interface spécifique, ultra simple, et verrouillée. Notez que l’installation d’APK est sans doute possible, mais les applications seront limitées par la connexion cellulaire 3 G.

Le téléphone embarque 2 Go de mémoire vive, 16 Go de stockage (extensible par Micro SD) et un écran LCD 480p. Sa batterie de 2 500 mAh est plutôt petite, mais les fonctions du téléphone étant très limitées, cela ne devrait pas poser de problème.

Des doutes sur l’efficacité et la sécurité de The Phone

Si l’idée de proposer un téléphone sans accès à Internet pour lutter contre la dépendance numérique des jeunes peut sembler séduisante, plusieurs points posent question.

Tout d’abord, d’un point de vue technique, l’absence de 4G et de 5G risque de limiter l’utilisation de The Phone dans le temps. En effet, les opérateurs réseau finiront par déprécier la 3G pour libérer des bandes de fréquences, comme ils le font actuellement avec la 2G.

Ensuite, du point de vue de la sécurité, un téléphone non mis à jour et disposant d’un accès extérieur (USB, slot microSD et connexion cellulaire) peut être piraté, en particulier s’il fonctionne sous une ancienne version d’Android.

D’un point de vue fonctionnel, l’absence d’applications telles que Snapchat ou WhatsApp peut s’avérer frustrante pour les collégiens, mais aussi pour leurs parents qui devront se contenter des SMS pour communiquer avec leurs enfants.

Enfin, il semble plus logique de développer des filtres parentaux efficaces plutôt que de brider autant un téléphone. Le contrôle parental au niveau des couches basses du système pourrait être une solution plus adaptée pour lutter contre la dépendance numérique des jeunes.

Un objectif ambitieux

Malgré ces doutes, The Phone espère importer 50 000 téléphones d’ici cet été et convaincre les municipalités d’équiper les collégiens de son produit anti-dépendance numérique. Reste à savoir si ce téléphone bridé répondra réellement aux attentes des parents et des jeunes, et s’il sera en mesure de les protéger efficacement contre les risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies.


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