Les notifications sur smartphone « doublent le risque d’accident » au volant, selon une étude

 
Difficile de se concentrer sur la route quand notre smartphone clignote de toutes nos notifications reçues. C’est la découverte pas si étonnante d’une étude menée par un cabinet d’assurance.
Crédit : Assurance Prévention

Un simple petit « ting ! » et c’est l’accident ? C’est ce que suggère une récente étude menée par le cabinet d’analyse Calyxis pour le compte de l’association Assurance Prévention. On y apprend, sans grande surprise, que les notifications de nos smartphones sont des distractions particulièrement dangereuses lorsque nous sommes au volant.

Ces dernières multiplieraient par deux le risque d’accident et nous feraient détourner les yeux de la route pendant de trop précieuses secondes, détaille France Inter.

13 longues secondes d’inattention

Réalisée sur un simulateur de conduite « simulant un départ en vacances » et avec un système de suivi du regard pour identifier les moments de distraction, l’étude a mis en lumière les différentes manières dont les smartphones perturbent notre concentration.

Lors de la réception d’une notification, le conducteur ou la conductrice « a besoin de 12,7 secondes en moyenne pour la traiter ». Un laps de temps pendant lequel « le regard alterne entre route et écran » en négligeant au passage les contrôles de sécurité comme le regard dans le rétroviseur.

Crédit : Assurance Prévention

« 12,7 secondes de distraction, cela représente 176 mètres parcourus à l’aveugle à 50 km/h, 282 mètres à 80 km/h et 459 mètres à 130 km/h », indique Assurance Prévention. En plus de ça, « une interruption de tâche par la survenue d’une notification va demander jusqu’à 1 minute pour reprendre une concentration maximale sur la tâche initiale », note l’étude.

Sur une simulation avec smartphone éteint, 89 % de l’attention est portée sur la route tandis qu’avec un smartphone posé sur un support, l’attention baisse déjà à 79 %. La réception de notification sape encore plus la concentration. Lorsqu’un téléphone est visible pendant la conduite, « le conducteur porte son regard sur le smartphone 9 % du temps, soit presque 6 minutes sur 1 heure de conduite ». L’équivalent d’une heure de trajet sur un Paris-Nice, note Assurance Prévention.

Une distraction totale

Là où les notifications sont particulièrement vicieuses, c’est qu’elles cumulent « les 4 sources de distraction qui peuvent détourner l’attention d’un conducteur ». Elle augmente la distraction visuelle en obligeant le conducteur ou la conductrice à quitter la route des yeux, la distraction cognitive en happant notre attention, la distraction auditive en nous rendant moins attentifs au bruit extérieur et la distraction physique en poussant à lâcher le volant pour attraper son téléphone.

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Peu de personnes semblent en plus épargnées parce phénomène, puisqu’Assurance Prévention note que 76 % des conducteurs et conductrices utilisent un « distracteur » au volant. « Il est faux de dire que nous avons des capacités de multiactivité, en fait, elles sont toujours successives, ce qui est catastrophique pour la conduite », note Dominique Boullier, Chercheur au Centre d’Etudes Européennes et de Politique Comparée.


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