Panneaux solaires : pourquoi les décisions récentes du gouvernement refroidissent les particuliers en 2025

 
Un nouveau record pour la France en matière d’énergie solaire : plus de 4 000 mégawatts ont été installés sur les neuf premiers mois de l’année. Malgré cela, le segment résidentiel montre quelques signes d’essoufflement, ralenti par les récents changements réglementaires.
Source : Pixabay

La France poursuit activement sa course vers la décarbonation de son système électrique en multipliant ses capacités renouvelables. L’objectif ultime : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Concernant l’évolution du solaire en particulier, Enedis montre à travers ses nouvelles données que la dynamique s’est nettement renforcée au cours des trois premiers trimestres. À ce rythme, le pays devrait signer en 2025 un nouveau record annuel d’installations photovoltaïques.

En jaune, le solaire, en bleu, l’éolien

Une puissance record, mais une très faible quantité de stockage

Entre janvier et septembre, plus de 148 000 nouvelles installations ont été raccordées au réseau, pour une puissance totale de 4 272 mégawatts. Cela équivaut à quatre réacteurs nucléaires. Jamais la France n’avait atteint un tel niveau en seulement neuf mois. L’an dernier, la barre des 4 000 MW n’avait été franchie qu’au quatrième trimestre de l’année.

Dans le détail, la puissance installée s’est répartie ainsi :

  • 1 407 MW au premier trimestre,
  • 1 358 MW au deuxième,
  • 1 507 MW au troisième.

Mais sur ces données d’Enedis, on peut également observer que seulement 135 MW de ces nouvelles installations ont été couplées à des systèmes de stockage. Pourtant, les batteries sont considérées comme l’une des solutions principales censées faciliter l’intégration efficace du solaire dans le mix énergétique, compte tenu de sa nature intermittente.

Evolution de la puissance installée par an en France (9 mois sur 2025). // Source : Enedis

Un ralentissement dans le segment résidentiel

Malgré cette croissance générale, le secteur résidentiel connaît un ralentissement. Sur les trois premiers trimestres, 569 MW seulement ont été installés, contre 681 MW sur la même période en 2024. La faute à plusieurs évolutions réglementaires intervenues cette année.

En mars, pour rappel, un arrêté gouvernemental a réduit drastiquement le tarif de rachat de l’électricité produite en surplus par les nouvelles installations solaires. Ces coûts sont passés de 12,69 à 4 centimes d’euro par kilowattheure (kWh). Les primes à l’autoconsommation ont également été réduites à 80 euros par kilowatt-crête (kWc). Elles étaient pourtant à 220 € par kWc pour les installations d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc et 160 € pour celles comprises entre 3 et 9 kWc.

Pour aller plus loin
L’arrêté S21 : ce que ça change pour l’énergie solaire en France et comment s’adapter pour en profiter

Au mois d’août, le gouvernement a annoncé une baisse de TVA à 5,5 % applicable depuis le mois d’octobre, contre 10 % auparavant pour les installations inférieures à 3 kWc, et 20 % pour celles entre 3 et 9 kWc. Ce changement qui veut compenser les coupes budgétaires ne profitera pas cependant à tout le monde. Pour en bénéficier, il faut investir dans des panneaux dont les émissions CO2 lors de la fabrication ne dépassent pas les 540 kg équivalent CO2 (eqCO2) par kWc. Or, très peu de modèles répondant à ce critère sont disponibles sur le marché.

Source : Pixabay

Enfin, pour les logements de plus de deux ans équipés d’installations de moins de 3 kWc, la TVA à 10 % prend fin. Selon les cas, elle sera désormais remplacée par un taux réduit de 5,5 % ou, à défaut, majoré à 20 %.


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