« Un vélo, ça s’essaie » : on a visité la nouvelle boutique de vélos électriques reconditionnés lancée par Rutile à Paris

Reconditionné, le vélo électrique devient plus abordable et écologique. C’est exactement ce qui a motivé Thibaud Thomé à fonder Rutile en 2021. Vélotaffeur de la première heure, il a voulu mettre sa conviction écologique au coeur de ce projet, né après une mauvaise expérience sur un célèbre site de petites annonces.

Un nouveau showroom rutilant

En constatant l’absence totale de traçage des vélos électriques et de notion d’état, Thibaud Thomé a voulu proposer des VAE reconditionnés aux petits oignons pour les clients. Rejoint par Adrien Goxe, issu du monde de l’électronique de seconde main, Rutile a poussé pendant la phase Covid, puis a survécu au contrecoup du marché et à la grande domination d’Upway.

Mieux, la firme rhodanienne creuse désormais son sillon, car elle vient de lever 2 millions d’euros pour financer son développement.

Son ambition est de servir au mieux les cyclistes, en passant par le terrain. Suite à son premier site de Villeurbanne, Rutile lance ainsi une seconde « Rutilerie » à quelques mètres de Paris, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Au lieu de proposer des vélos électriques en livraison, même si cela représente toujours une partie de l’activité, c’est ici un showroom physique qui lui permet de se démarquer de ses concurrents, dont Mint Bikes, Loewi ou Boussole.

Des vélos électriques reconditionnés qualitatifs 

« Un vélo, ça s’essaie », estime Adrien Goxe. « De plus, nous voulons offrir une vraie durabilité avec des modèles qualitatifs ». Cela explique pourquoi, lorsque l’on entre sur le site, on retrouve des VAE principalement équipés de moteur Bosch, Shimano ou Yamaha.

Pour reconditionner un vélo, il faut pouvoir le diagnostiquer, le réparer et remplacer les composants critiques. Exemple : une batterie doit conserver au moins 85 % de sa capacité initiale, sans quoi elle doit être remplacée. Rutile se dit ouvert à d’autres assistances, mais à condition d’avoir des équipes en France afin d’entretenir une relation étroite.

Résultat, on trouve des vélos électriques haut de gamme, principalement urbains et tout-chemin. Citons les marques du groupe Accell (Lapierre, Winora, etc), les cargos Yuba, les VTC KTM, les pliants UTO, ou des VTTAE Scott.

Provenance sûre, prix qui rassurent

À la différence de certains concurrents, il est ici impossible de revendre son véhicule en tant que particulier. Rutile travaille directement avec les marques. « On récupère une partie des vélos de démonstration ou avec quelques défauts, que l’on remet à disposition sous la coupe ‘Seconde Chance‘ », précise Adrien. Ces VAE neufs reconditionnés sont à différencier de l’autre source, les « Seconde vie ». « Ceux-là proviennent en majorité du leasing, notamment d’Allemagne », ajoute-t-il, pays où plus de 2 millions de vélos électriques de fonction sont en circulation.

Toutefois, le prix reste raisonnable, en moyenne 2 000 euros – le panier moyen en France dans le neuf – pour un vélo d’origine qui coûte plus de 3 000 euros. Avec ce tarif, Rutile cible le primo-accédant, qu’il veut informer et guider grâce aux « Rutileries ».

Pour accompagner ses clients, la startup propose, en plus de son site officiel, des rendez-vous en visio puis en physique. Ceux-ci permettent de tester plusieurs modèles, de vérifier sa taille, de conseiller sur l’équipement et l’entretien. Pour que le cycle soit durable, il faut que son cycliste ait envie de l’utiliser et le bichonner pour durer de nombreuses années.

10 000 VAE à l’horizon 2027

Au travers d’une expérience client, Rutile espère faire son nid et multiplier les Rutileries. Après la région Parisienne, d’autres grandes villes sont dans son viseur comme Marseille. Souhaitant doubler l’effectif (de 30 à 60), elle nourrit l’objectif de vendre 10 000 vélos électriques à l’horizon 2027.