
Avec l’explosion du vélo électrique post Covid-19, une catégorie d’acteurs spécifiques s’est développée dans la filière du cycle : celle des entreprises spécialisées dans les VAE reconditionnés. Évidemment, Upway est la plus connue de toutes, avec des ambitions internationales vertigineuses, des investissements colossaux et un développement fulgurant comme on n’en a presque jamais vu dans l’industrie.
Mais une autre plateforme française mène sa barque avec brio, tout en maîtrise et d’une manière plus contrôlée : Loewi, que nous avons rencontré sur les Prodays 2025, organisés à Paris début juillet. Fondée en 2020 – le début de l’activité a débuté en 2022 – et derrière une équipe de 21 personnes, Loewi adopte une approche différente.
Une stratégie diversifiée
« Nous, ⅓ des vélos sourcés proviennent des particuliers, quand les ⅔ restants sont issus des professionnels, des fabricants, de loueurs, d’indépendants ou de chaînes de magasins via à un outil de reprise », nous explique Diego Level, CEO et cofondateur de la société.
Et de poursuivre : « On a développé une plateforme, Loewi Pro, où l’on agrège nos contacts et on automatise la reprise avec nos partenaires professionnels. Ils sont guidés pour établir l’état du vélo, afin que l’on évalue la dégradation et donc le prix de rachat. On sait qu’on a une marge de manœuvre en fonction de ce qu’on récupère ».

Là où Loewi se démarque, c’est dans la diversification de sa stratégie : « Nous, on met en vente les vélos reconditionnés sur plusieurs canaux de distribution. Le B2C [business to consumer, soit de la vente aux particuliers, NDLR], c’est un peu notre laboratoire qui nous permet de savoir ce qu’on va pousser chez les partenaires », analyse Diego Level.
En parallèle, Loewi a noué des liens avec une vingtaine de partenaires du secteur, lesquels achètent et mettent en vente des VAE reconditionnés par le groupe. « On est vraiment connecté à l’écosystème vélo, notamment avec Decathlon, Alltricks ou encore TrocVélo pour de la reprise, mais aussi avec les acteurs de ventes privées comme Backmarket et Veepe », afflue notre interlocuteur.
La location, un levier juteux
« On fournit ce que certains acteurs ne sont pas capables de faire, c’est-à-dire sourcer beaucoup de vélos de seconde main, les reconditionner et garantir une qualité au client final », poursuit Diego Level.
Outre la vente en direct ou via des intermédiaires, Loewi s’est aussi lancée dans la location : 12, 24 ou 36 mois. « Ça marche vraiment bien, car on est très peu cher par rapport à la location de vélos neufs. On commence à 40 euros par mois sur des modèles électriques, et avec des garanties intéressantes comme le remplacement du cycle en cas de vol ».

Là où Loewi frappe fort, c’est avec sa capacité à comprendre le marché et les aides nationales. « Nos vélos en location sont éligibles au Forfait Mobilités Durables, donc ton vélo peut être gratuit selon le montant alloué par ton entreprise ». En effet, le FDM – une aide facultative – propose jusqu’à 600 euros dans le secteur privé.
Si votre vélo électrique coûte la somme mensuelle de 40 euros – nous en comptabilisons actuellement 7 sur le site Loewi à ce prix -, alors le coût global annuel revient à 480 euros pour l’entreprise. Un montant qui rentre dans les clous financiers de l’aide.
Le retail à l’horizon
Sur le volet FMD, Loewi « travaille avec des partenaires comme Be To Green : ils font le lien avec les salariés et font le lien avec des acteurs. De notre côté, on propose toute une palette de vélos. Et vu qu’ils ne sont pas neufs, mais reconditionnés, on est compétitif », constate Diego Level.

Outre cette offre commerciale, Loewi cherche aussi à s’étendre sur le retail. « Il y a plus de 2000 magasins en France qui vendent des vélos, et ça représente 73 % de la valeur des VAE aujourd’hui dans notre pays. Tous les acteurs n’ont pas accès à ce canal de distribution. On bosse, nous, avec Citybike, une chaîne d’une dizaine de magasins ».
Diego Level poursuit : « L’idée, c’est de leur mettre à disposition notre palette de savoir-faire, dont la reprise de vélos avec nos outils. C’est certes de la reprise auprès de particuliers, mais c’est nous qui opérons et reconditionnons les cycles. Et lorsqu’ils veulent développer une offre de distribution, on leur met à disposition notre catalogue ».
Comment Loewi reconditionne-t-il ?
« On peut les pousser à prendre du vélo électrique Cube par exemple, ça peut leur permettre d’aller chercher une nouvelle clientèle, de générer des revenus et d’améliorer l’image de l’entreprise », note Diego Level. « L’idée aussi, c’est de capitaliser sur nos forces respectives : nous on a une flotte qu’on sait expertiser, eux ont une audience, on pense qu’il peut y avoir une bonne synergie ».

D’une manière plus pragmatique, comment procède Loewi pour reconditionner un vélo électrique ? Les cycles arrivent en entrepôt et sont confiés à une équipe diagnostic dans la zone d’arrivage : c’est ici qu’ils sont rentrés dans la base de données, après avoir validé que le vélo est bien fonctionnel.
Rares sont les cas où le prix initial estimé diffère de celui validé en amont. « Il y a 5 % des cas où l’on va venir négocier, par exemple quand l’esthétique n’est vraiment pas au rendez-vous. Mais c’est rare, car la logistique d’un retour est partagée entre le client et nous. Tout le monde est perdant » si la première évaluation tarifaire est mal faite.
Banc de test
« Ensuite, le vélo entre dans une zone pour être reconditionné : il y a un chef d’atelier, une équipe de mécaniciens et un chef des opérations. Vu qu’on a des produits très spécifiques, on va dispatcher tous les matins les vélos aux équipes, avec un objectif de qualité et de productivité », nous explique Diego Level.
Et d’enchaîner : « Une fois le vélo reconditionné, une équipe gère les tests de qualité, avec un chef d’atelier et un mécanicien expérimenté. On a un banc de test, où le vélo est branché pour simuler un vélo en fonctionnement. On a standardisé le test, et c’est surtout pour vérifier toute l’électronique, comme le capteur de freinage, le couple moteur, le capteur de pédalage ».

La dernière étape consiste à prendre en photo le vélo sur un plateau automatisé et sous tous les angles, avec des plans serrés sur les petits défauts esthétiques. « On le fait par purs soucis de transparence pour l’utilisateur final. On veut être un maximum transparent sur l’état visuel du produit », insiste Diego Level.
Le regard tourné vers le Bénélux
L’entrepôt de Loewi se trouve actuellement à la Courneuve, et sert la France ainsi que d’autres pays européens – Pays-Bas, Belgique, Autriche et Espagne – via des partenaires en ligne. Avec, en ligne de mire, un objectif clair et tracé : « Si on veut développer la partie retail, on a besoin d’ouvrir un autre entrepôt vers cette zone-là ».
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