Depuis septembre 2023, la Mairie de Paris interdit les trottinettes électriques en libre-service dans ses rues, suite à un vote citoyen. Cependant, une société a trouvé une parade pour permettre de louer un engin malgré l’interdiction, nous apprend Le Parisien.
Despii est une application mobile qui n’est apparue que depuis quelques jours, le 11 juin 2025 exactement, et fait déjà débat. Elle a percé notamment grâce à ses vidéos sur Tiktok, générant des centaines de milliers de vues.
Despii, c’est quoi ?
Dans les premières vidéos publiées en mars, la promesse était un service de location entre particuliers à Paris, montrant des trottinettes électriques lambda. Selon le site officiel, il faut avoir en théorie 16 ans et fournir une pièce d’identité.
« Despii ne possède aucune trottinette. Nous sommes une plateforme qui met en relation les propriétaires et les locataires. Les propriétaires fixent librement leurs tarifs, qu’ils soient à la minute, à l’heure ou à la journée« , peut-on lire dans le FAQ.
Chaque propriétaire peut aussi définir la zone de location. « Toutes les trottinettes sont assurées individuellement en nom propre par les propriétaires« , ajoute le cofondateur Yovann Pigenet au Parisien, et qui se défend d’être un opérateur en libre-service.
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Nous l’avions vu chez Lime, une flotte de trottinettes électriques nécessite une structure pour la maintenance. Chez Despii, le site fait mention de réparateurs sur la plateforme. Le service possèderait deux entrepôts à Saint-Ouen et à Ivry-sur-Seine avec une conciergerie pour la recharge, sans autre précision.
Quand et à quel prix ?
Pour l’utilisateur, il n’y a rien de très différent par rapport à avant, puisqu’il faut télécharger l’application, géolocaliser les trottinettes électriques autour de lui, et scanner le QR Code.
La différence est que la validation se fait, selon Despii, par le propriétaire et non le service, avant de pouvoir commencer le trajet. Le coût est de 1 euro par déverrouillage, avec ensuite un tarif selon le nombre de kilomètre parcouru, variable selon le locataire.
Despii n’indique pas de date de lancement. Même si l’application existe, il est impossible de louer une trottinette électrique pour le moment.
Une location entre particuliers à Paris… très professionnelle ?
Au lancement, cela se transformerait véritablement en mise en location de trottinettes électriques par des tiers, mais exploitées par Despii. En effet, pas question de soumettre votre trottinette électrique personnelle, ni celles que vous trouvez sur le marché. Car pour espérer louer une trottinette à Paris et générer des revenus, il faut respecter des règles : boîtier IOT (communication, géolocalisation), clignotants, plaque, etc.
Le service nécessite donc une trottinette professionnelle. Résultat, une vidéo sur le compte Tiktok de Despii montre un entrepôt avec des centaines de trottinettes identiques, un modèle commercial OKAI ES700 dédié au B2B. Ce type de modèle est impossible à acheter en tant que particulier après discussion auprès de la marque chinoise, qui demande une structure professionnelle ou un service tiers.
Le formulaire d’inscription indique, lui, accepter des modèles provenant de sociétés comme Avanss – elle-même fournie par OKAI – ou FissaFissa. Toutes deux ont été créées il y a plusieurs mois à Paris selon nos informations.
Stationnement des trottinettes : comment ça marche ?
Selon l’application Despii, il faut garer la trottinette électrique dans un des « points verts » soit un parking vélo public, soit chez un partenaire (parking souterrain ou un commerce type Franprix, O’Tacos ou G20 selon Le Parisien).
« On compte sur vous, vraiment, pour être responsables : mettre les trottinettes au bon endroit, conduire correctement, assure Yovann Pigenet sur Instagram, “toutes les trott’ sont immatriculées donc on aura un suivi à ce niveau-là”.
Concernant les règles de bonne conduite, lorsque l’on voit la vidéo la plus populaire où le cofondateur se montre au guidon en roulant sur un trottoir, on peut comprendre pourquoi Despii s’attire déjà les foudres.
Notamment, le groupe d’élus Union Capitale a réagi à l’article du Parisien avec un communiqué de presse. « Derrière une façade de l’économie collaborative, ce modèle reproduit les effets d’une flotte en libre-service », peut-on lire, reprochant aux trottinettes électriques d’être « garées sur des emplacements dédiés aux vélos des particuliers et non sur les espaces réservés aux vélos de free-floating ».
“Aucune remontée sur des problématiques d’emprise sur l’espace public n’a été faite”, selon La Ville de Paris contactée par Le Parisien, qui veut « s’assurer que l’activité de la plateforme ne se passe pas au détriment des usagers sur la voie publique ni des emplacements de stationnement« .
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