14,3 millions d’euros de pertes : les fameux vélos bleus de Swapfiets galèrent toujours autant, même s’il y a du mieux

En octobre 2023, Frandroid relatait déjà les difficultés financières de Swapfiets, spécialisé dans l’abonnement mensuel de vélo mécanique et vélo électrique. Un an plus tard, la situation s’est améliorée, sans toutefois permettre à l’entreprise de sortir du rouge.

Filiale du groupe néerlandais Pon — propriétaire notamment de Cannondale, Gazelle, Kalkhoff ou Cervélo — Swapfiets affiche pour l’exercice 2024 une perte nette de 14,3 millions d’euros, nous apprend Nieuwsfiets.

Son offre électrique séduit de plus en plus

Le chiffre reste élevé, mais marque un net recul par rapport aux pertes de 22,6 millions d’euros enregistrés en 2023, et aux quelque 30 millions d’euros de déficit évoqués en 2022. Dans le même temps, son actionnaire principal l’a de nouveau soutenu en injectant 9,4 millions d’euros l’an passé, après 34,5 millions d’euros investis en 2022.

Sur le plan commercial, Swapfiets enregistre une progression modeste de son chiffre d’affaires, qui passe de 85,3 millions d’euros en 2023 à 91,1 millions d’euros en 2024. Le nombre d’abonnés reste globalement stable autour de 270 000, mais l’évolution se joue désormais sur la répartition des abonnements : la demande s’oriente nettement vers les vélos à assistance électrique.

Les abonnements de VAE ont en effet bondi de 23 % pour dépasser les 52 000 membres, confirmant leur rôle crucial dans la structure de revenus de la société, d’autant qu’ils dégagent des marges plus importantes que les vélos mécaniques. Peut-on y voir ici un business model assaini et en passe d’être rentable d’ici plusieurs années ? On peut se poser la question.

Des vélos plus durables

Cette réorientation accompagne la stratégie de consolidation mise en avant par Swapfiets. L’entreprise privilégie une croissance plus durable après sa rapide implantation dans de nouvelles villes européennes. Elle investit aussi dans l’élargissement de sa gamme et l’usage de matériaux plus durables – ses vélos ont été touchés par beaucoup de problèmes techniques -, tout en cherchant à rationaliser ses processus opérationnels.

Les efforts semblent donc porter leurs premiers fruits, même si la perspective d’un équilibre financier reste incertaine. Swapfiets n’en demeure pas moins soutenu par son actionnaire, convaincu du potentiel d’un modèle d’abonnement qui continue d’attirer, surtout dans sa déclinaison électrique visiblement.