Pourquoi Peugeot et Citroën ont donné autant d’argent à ce constructeur chinois de voitures électriques

 
Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, DS, Jeep, etc.) vient officiellement d’annoncer un investissement de 1,5 milliard d’euros chez le constructeur chinois Leapmotor. Tout naturellement, des synergies vont être mises en place, à la fois en Europe et en Chine, pour les futures voitures électriques du groupe Stellantis et de Leapmotor. Mais à quoi devons-nous nous attendre ?
Grâce à Stellantis, Leapmotor va peut-être bientôt lancer sa berline C01 en Europe

C’est une annonce qui ne fait pas forcément l’effet d’une surprise, sauf si on se souvient bien des propos que tenait le patron de Stellantis, Carlos Tavares, il y a quelques années (voire même quelques mois…) concernant la voiture électrique et les constructeurs chinois.

En effet, le groupe américano-franco-italien vient d’annoncer officiellement un investissement de 1,5 milliard d’euros dans Leapmotor, ce qui lui confère une participation de 21,3 % dans cette jeune entreprise chinoise.

L’objectif est « d’accompagner l’offensive internationale de Leapmotor, avec l’Europe en ligne de mire« , mais aussi de permettre à Stellantis, certainement, de se redonner un peu d’allant sur le marché chinois.

Stellantis va aider Leapmotor à s’implanter en Europe

Le timing est un peu amusant, puisqu’à l’occasion de la journée de la filière automobile, Stellantis a rappelé l’importance qu’il accordait à la France et à son outil industriel. Quelques heures plus tard, le groupe annonce un partenariat avec une entreprise chinoise.

Ça n’aurait eu aucune importance s’il s’agissait d’un accord portant sur le marché chinois, mais en l’occurrence, le partenariat a pour objectif « d’utiliser la présence commerciale internationale de Stellantis pour accélérer de manière significative les ventes de la marque Leapmotor dans d’autres régions, en commençant par l’Europe ».

Les deux entreprises ont aussi officialisé la création d’une coentreprise dédiée à l’exportation, baptisée Leapmotor International. Stellantis y détiendra une majorité de 51 % des parts. Cette coentreprise sera chargée de la fabrication, de l’exportation et de la vente des modèles Leapmotor en dehors de la Chine, avec un plan d’expansion en Europe à partir du second semestre 2024.

Rappelons que Leapmotor, qui vend actuellement environ 10 000 véhicules électriques chaque mois en Chine, est l’un des constructeurs chinois ouverts à l’Europe, puisque la marque a réussi à écouler 200 véhicules en France de son modèle T03 que nous avons pu prendre en main il y a quelques mois.

Leapmotor T03 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Pour justifier ce partenariat, Carlos Tavares a annoncé préférer devenir « un acteur actif de cette offensive plutôt que d’en être la victime », en évoquant notamment en filigrane la percée des voitures électriques chinoises en Europe, et plus globalement dans le monde.

Quels impacts pour les futures voitures électriques de Stellantis ?

Face à des BYD ou des MG, Leapmotor est encore un petit Poucet en Chine, mais le constructeur est plein d’ambitions et a notamment présenté il y a peu une nouvelle plateforme baptisée « LEAP 3.0 » et développée pour des modèles 100 % électriques et hybrides rechargeables.

Leapmotor T03 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Stellantis pourrait en profiter et lancer des modèles en Chine (et pourquoi pas en Europe) avec cette structure. De quoi réaliser de sérieuses économies et profiter de technologies compétitives sur le marché chinois, particulièrement en avance dans ce domaine.

Pour le moment, les premiers fruits de ce partenariat ne seront pas forcément palpables en Europe, d’autant plus que Stellantis a déjà entamé sa course à la voiture électrique « pas chère », notamment avec la présentation de la Citroën ë-C3 il y a quelques jours, et des futures Opel et Fiat électriques à moins de 25 000 euros.


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