Cette batterie révolutionnaire promet des voitures électriques enfin abordables dès 2024

On est sur deux vraies bonnes nouvelles

 

Le feuilleton de la batterie au sodium (sans lithium, donc) continue d'un bon train. Deux nouvelles avancées viennent de nous être communiquées : l'annonce d'une nouvelle cellule créée par une entreprise européenne et la pose de la première pierre d'une usine totalement dédiée à cette technologie en Chine. Développons.

La BYD Seagull, qui devrait profiter de ces batteries au sodium

Les batteries au sodium font partie des avancées du secteur les plus prometteuses : dénuées de lithium, de nickel et de cobalt, elles promettent des coûts de production extrêmement réduits et un score environnemental de bien meilleure tenue par rapport aux équivalents lithium-ion.

C’est également un secteur en pleine effervescence : si on vous parlait hier de l’annonce d’une nouvelle usine de production dédiée à cette technologie signée BYD, deux nouvelles annonces viennent confirmer l’enthousiasme du secteur pour ce nouveau genre de packs.

La théorie…

Commençons par les laboratoires. Nous partons en Suède, chez Northvolt, qu’on connait déjà pour ses partenariats avec Volvo, BMW ou encore Volkswagen dans le domaine des batteries lithium-ion. Mais l’entreprise ne s’arrête pas là, puisqu’elle vient de dévoiler dans un communiqué les caractéristiques de ses nouvelles cellules sodium-ion ! Avec une donnée phare : sa densité énergétique, annoncée à 160 Wh/kg — un excellent score, digne d’une batterie LFP (lithium — fer — phosphate).

Une cellule de batterie sodium-ion // source : Northvolt

La batterie de Northvolt ne s’arrête pas là : l’anode en charbon (pardon, en « hard carbon ») et la cathode en Prussian White (qui s’avère être…bleu) permet de tirer les coûts encore plus bas. Seulement voilà : pour le moment, l’entreprise prévoit de destiner cette technologie uniquement au stockage d’énergie stationnaire et non à des usages de mobilité. Pour cela, il faudra encore attendre un peu.

Une différence bien concrète avec les acteurs chinois, qui annoncent d’ores et déjà des voitures électriques d’entrée de gamme dotées de ces batteries au sodium. La Chine, tiens.

…et la pratique

Zou, nous voilà quelques kilomètres plus à l’ouest ; à Guangde, plus précisément, à une centaine de kilomètres dans les terres par rapport à Shanghai. Là-bas, Zoolnasm, une startup créée en 2021, nous informe avoir posé la première pierre d’une gigafactory exclusivement dédiée aux batteries sodium-ion.

Petite pierre deviendra grande usine // source : Zoolnasm

Évidemment, on fait un lien immédiat avec l’annonce d’hier de BYD. Si l’investissement est identique pour les deux projets (on parle de 10 milliards de yuans, soit 1,3 milliard d’euros environ), deux différences sautent aux yeux : l’usine de Zoolnasm vise une capacité annuelle de 20 GWh contre 30 GWh pour celle de BYD… mais la première pierre est déjà posée, là où l’annonce d’hier s’arrête à la signature d’un partenariat.

Une première tranche est prévue pour être opérationnelle d’ici août 2024 à hauteur de 10 GWh de batteries par an. Des batteries dont on ne sait au final pas grand-chose, quand bien même Zhao Jianqing, le scientifique en chef de l’entreprise, annonce « quinze ans de recherches sur les batteries sodium-ion« . À voir ce qu’il en sortira.

La batterie au sodium, une révolution ?

Comme on l’a vu en introduction, la batterie au sodium possède d’indéniables atouts d’un point de vue environnemental et économique. Mais ça ne s’arrête pas là : ajoutons à cela une durée de vie bien supérieure (CATL, par exemple, n’hésite pas à garantir les siennes pendant 18 ans et 800 000 km !) et un niveau de sécurité accru, notamment en cas d’incendie. Ah, et les basses températures leur font moins peur, là où les batteries au lithium peuvent facilement dévisser.

BYD Seagull

Une technologie parfaite, donc ? N’allons pas trop loin. Les batteries au sodium, effectivement, n’atteignent pas la densité énergétique des batteries au lithium (même si l’annonce de Northvolt est prometteuse dans ce sens), tandis que la tension plus faible des packs pénalise fatalement les performances en charge rapide. Pas question, donc, d’égaler les temps records des Kia, Hyundai ou Porsche dotées d’une architecture 800 volts.

Reste que ces inconvénients ne sont pas forcément décisifs pour les marchés annoncés : les petites voitures (comme la BYD Seagull) et le stockage stationnaire. Deux bonnes nouvelles, donc, et on a hâte d’en savoir plus.

L’année 2024 s’annonce riche en arrivée de voitures électriques abordables, avec ou sans sodium. On pense tout naturellement à la Citroën ë-C3 pour la France, mais nul doute que d’autres constructeurs devraient venir occuper ce segment.


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