Cette nouvelle loi pourrait bien obliger Tesla à dire adieu à son élément de design le plus connu

 
Les poignées affleurantes, outre leur aspect esthétique indéniable, n’ont qu’un impact dérisoire sur l’aérodynamisme d’une auto. Pire encore, en cas de dysfonctionnement, cela peut devenir une vraie galère. La Chine a décidé de s’y attaquer avec des mesures draconiennes.

Les poignées de portes affleurantes, ce fut une mode il fut un temps du côté des constructeurs de voitures électriques, et notamment Tesla. Arguant un meilleur aérodynamisme et, par conséquent, une meilleure autonomie, il s’avère que l’impact est somme toute très confidentielle sur l’endurance.

En revanche, ces poignées étant gérées électroniquement pour se déployer et se rétracter, comme tout système électronique, il peut y avoir des problèmes. Et quand il y a des problèmes à ce niveau, cela peut vite devenir problématique.

Et une fois n’est pas coutume, la Chine pourrait prendre le pas sur l’Europe en matière de sécurité. Après les rumeurs, le ministère chinois de l’Industrie et de l’Information (MIIT) vient de publier sur son site internet un projet de normes nationales obligatoires qui pourrait redéfinir la conception des poignées de portes pour les voitures.

Ce projet, ouvert aux débats publics jusqu’au 22 novembre 2025, répond aux problèmes de sécurité soulevés par la généralisation des poignées électroniques rétractables.

Une réglementation née de l’urgence sécuritaire

L’émergence de ces standards n’est pas fortuite. Depuis que Tesla a démocratisé les poignées affleurantes à commande électronique avec la Model S en 2012, cette technologie s’est imposée comme un symbole de modernité. Pourtant, cette « innovation » esthétique révèle aujourd’hui ses failles : pannes électriques, blocages par gel hivernal, ou dysfonctionnements logiciels peuvent transformer l’habitacle en piège mortel.

Certains incidents ont impliqué parfois des situations pour le moins cocasses, comme le fait de devoir casser une vitre pour pouvoir ouvrir à nouveau son auto. Même Franz von Holzhausen, le designer en chef de Tesla, reconnaissait en septembre 2025 la nécessité de « reconcevoir » le système pour garantir une ouverture mécanique d’urgence fiable.

Des exigences techniques précises et contraignantes

Le projet chinois établit des spécifications rigoureuses. Chaque porte doit intégrer une poignée extérieure à déverrouillage mécanique, avec un espace de manipulation minimal de 60 mm x 20 mm x 25 mm. En cas d’incident thermique de la batterie, les portes non impactées par la collision doivent pouvoir s’ouvrir depuis l’extérieur sans outil.

Dans le même temps, les poignées intérieures mécaniques deviennent obligatoires, positionnées à moins de 300 mm du bord de porte et dans des zones précisément définies selon l’emplacement des sièges. Si des commandes électroniques sont installées, elles doivent impérativement cohabiter avec un système de secours mécanique.

Les portes du Ford Mustang Mach-E ne s’ouvrent qu’avec un bouton // Source : Frandroid

Rong Hui, directeur adjoint de l’Institut chinois de recherche sur les normes en matière d’automobile, souligne que ces standards résultent d’une analyse approfondie menée auprès de plus de 20 entreprises et 63 modèles de véhicules. L’étude a scruté les configurations de poignées sur plus de 230 modèles.

Globalement, le projet chinois pourrait créer un effet domino réglementaire. En imposant des standards de sécurité stricts sur un marché automobile, la Chine force potentiellement les constructeurs à repenser leurs choix de conception. Cette normalisation technique, centrée sur la fiabilité mécanique plutôt que l’innovation esthétique, marque peut-être la fin d’une ère où la technologie primait sur la sécurité. Il était temps.


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