Adieu le lithium ? Les batteries sodium-ion sur le point d’envahir l’industrie dès 2026 selon les experts

 
Portées par la flambée du lithium en 2021 puis par un soutien politique appuyé, les batteries au sodium passent d’un rôle de curiosité à celui de véritable alternative. Plus sûres, moins chères et plus résistantes au froid, elles n’entendent pas détrôner le lithium, mais s’imposer dans des usages ciblés.

C’est une avancée qui peut paraître insignifiante, mais à l’échelle industrielle, ça veut dire beaucoup. Lors du forum 2025 sur la filière et les standards des batteries au sodium, plusieurs experts ont annoncé que cette technologie sortait enfin du stade expérimental pour aborder la phase décisive de son industrialisation.

Les deux à trois prochaines années seront cruciales pour savoir si elle saura s’imposer face à l’hégémonie des batteries au lithium.

Pas une remplaçante, mais une alternative ciblée

Pour Li Jinghong, professeur à l’université Tsinghua et membre de l’Académie chinoise des sciences, le sodium n’a pas vocation à chasser le lithium de ses terres. « La clé, c’est la différenciation », a-t-il martelé. Puissance instantanée, tolérance aux basses températures, meilleure sécurité et coûts plus bas sont ses atouts technologiques.

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L’engouement initial autour de cette technologie est arrivé en 2021, nourri par la flambée des prix du lithium. Cet engouement avait fait croire à une revanche du sodium sur le terrain des prix. Mais le secteur a depuis changé de cap.

La stratégie mise en avant lors du forum repose désormais sur les économies d’échelle, la réduction progressive des coûts, l’amélioration de la densité énergétique et l’adaptation aux besoins concrets des marchés. Plusieurs voix s’accordent à dire qu’en 2026, ce sera le véritable démarrage commercial pour ce type de technologie, quand la valeur d’usage deviendra indiscutable.

Un champ d’application bien défini

Si leur densité énergétique reste inférieure à celle des batteries lithium, les batteries au sodium affichent une conductivité ionique supérieure et des capacités de charge / décharge rapides.

Leur performance par grand froid les destine aux secteurs à forte demande de puissance et de courant : véhicules industriels, engins miniers ou agricoles, machines de chantier, mais aussi systèmes hybrides couplant moteur thermique et batterie.

Le géant chinois ont évidemment déjà pris les devants. En avril dernier, CATL a présenté la première batterie au sodium produite en masse, destinée aussi bien aux voitures particulières qu’aux poids lourds. Avec une densité énergétique annoncée à 175 Wh/kg et une autonomie possible de plus de 500 km, l’entreprise estime couvrir plus de 40 % de la demande du marché automobile chinois.

Selon Li Shujun, directeur général de Beijing Zhongke Haina Technology, les batteries sodium ont quitté la phase de validation pour entrer dans l’ère précommerciale. Actuellement autour de 0,4–0,5 yuan/Wh (environ 0,060 euro/Wh), les coûts de production pourraient tomber à 0,3 yuan/Wh (environ 0,036 euro/Wh) d’ici deux à trois ans, soit l’équivalent des batteries lithium-fer-phosphate. La durée de vie annoncée dépasse 10 000 cycles, avec une plage de fonctionnement allant de –40 °C à +45 °C.

Les autorités chinoises considèrent d’ailleurs le sodium comme une filière prioritaire du stockage d’énergie. Le ministère de l’Industrie et de l’Information ainsi que l’Administration nationale de l’énergie accompagnent son développement, avec pour objectif une industrialisation « de haute qualité ».


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