Ventes en chute libre : l’inexorable déclin des voitures à hydrogène dans le monde

 
Si les ventes de voitures électriques progressent doucement, ce n’est pas le cas pour les modèles à hydrogène. Les immatriculations ne cessent de dégringoler dans le monde entier, et ce n’est pas encore terminé.
Toyota Mirai // Source : Toyota

À l’heure actuelle, il existe un très large choix de motorisations sur le marché. Les voitures essence et diesel poursuivent leur carrière, tandis que d’autres alternatives se développent. On pense bien sûr à l’électrique, mais une autre demeure quant à elle un peu plus discrète. Il s’agit de l’hydrogène, qui reste tout de même marginale.

Des ventes en chute libre

En effet, les modèles disponibles avec cette motorisation se comptent quasiment sur les doigts de la main. On pense à la Toyota Mirai ainsi qu’au Hyundai Nexo, et c’est à peu près tout. La société française Hopium, qui prévoyait de lancer une voiture à hydrogène, a finalement abandonné ses plans. De son côté, le groupe Stellantis ne croit plus non plus à cette alternative. À vrai dire, c’est un peu la soupe à la grimace pour l’hydrogène, qui peine à s’imposer sur le marché. Pire encore, les ventes sont en chute libre.

C’est ce que confirme un rapport tout juste publié par la société sud-coréenne SNE Research. On apprend que seulement 4 102 voitures à hydrogène ont été vendues dans le monde entier entre janvier et juin 2025. Ce qui correspond à une grosse dégringolade de 27,2 % en comparaison avec la même période en 2024. Et malheureusement, aucun marché n’est épargné par cette situation, pas même la Chine, gros consommateur de voitures à pile à combustible (FCEV).

L’Empire du Milieu a en effet connu une chute de 18,4 % sur les six premiers mois de 2025, en comparaison avec 2024. Seulement un peu plus de 2 000 voitures ont été vendues sur ce territoire en un semestre. Et c’est la même chose en Corée du Sud et au Japon, des pays normalement connus pour apprécier cette motorisation. Bien plus que l’Europe, où elle n’a jamais réellement réussi à s’imposer. À tel point que Hype, l’entreprise de taxis spécialisés dans les voitures à hydrogène à Paris, a décidé de passer au 100 % électrique.

Sans grande surprise, c’est Hyundai qui reste le leader du marché de l’hydrogène, avec son Nexo. Ce dernier a été vendu à 1 252 exemplaires depuis le début de l’année 2025. Cependant, les ventes sont en baisse de 31,9 % par rapport à la même période en 2024. Certes, il subsistait un petit espoir avec le lancement d’une nouvelle génération au mois d’avril, mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance et les ventes ont été inférieures aux attentes.

Une situation très difficile

Sur la 2ème marche du podium, nous retrouvons Toyota, qui a de son côté écoulé seulement 698 voitures à hydrogène dans le monde. Ce qui équivaut à une baisse de 46,1 % par rapport à 2024. Enfin, Honda arrive en 3ème position, avec 112 autos. Une première pour la marque japonaise, qui a lancé sa première auto à pile à combustible cette année. Il s’agit du CR-V e:FCEV, commercialisé au Japon et aux États-Unis. Ce dernier affiche une autonomie maximale de 435 kilomètres selon le cycle américain EPA et a le droit à une batterie de 17,7 kWh.

En Europe, la chute est aussi très rude, puisqu’elle est de l’ordre de 19,8 %, avec seulement 485 voitures vendues. Il faut cependant garder en tête que l’hydrogène n’a jamais vraiment réussi à séduire sur le Vieux Continent. En 2024, seulement 605 autos avaient été écoulées. Ce qui n’empêche pas certains constructeurs de continuer à y croire. C’est par exemple le cas de BMW, avec son iX5 à hydrogène. Pourtant, d’autres marques historiques comme Toyota n’y croient quant à elles plus.

La firme nippone avait admis ne plus être réellement sûre que « l’avenir de l’hydrogène est prometteur ». Il faut dire que cette motorisation n’a pas que des atouts. Si elle ne rejette en théorie aucun gaz polluant en pratique, elle reste nocive pour l’environnement. Déjà, car la production de l’hydrogène est très énergivore, et qu’elle n’est pas toujours verte. De plus, en cas de fuite, cela engendrerait une pollution très élevée. Ainsi, de nombreux scientifiques avaient signé une pétition contre Toyota lors des Jeux Olympiques de 2024.


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