Orange et Bouygues, le rachat retardé pour régler les derniers « détails »

 

Les négociations pour le rachat de Bouygues Telecom par Orange piétinent. C’est ce que révèle le Journal du Dimanche dans son édition du 31 janvier 2016. Finalement, l’opération devrait être officialisée le 24 février, avec un retard d’une semaine, lors de l’annonce des résultats de Bouygues Telecom. Il reste encore à négocier de nombreux éléments : la participation de Bouygues dans Orange ou encore le rachat des fréquences et des clients par Free et SFR.

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La semaine dernière, Le Monde avait réussi à obtenir des informations très intéressantes sur le rachat de Bouygues Telecom par Orange. Il se murmurait alors que l’opération allait être annoncée lors des résultats financiers d’Orange le 16 février prochain.

Finalement, l’opération prend un peu plus de temps que prévu. En effet, la question de la participation de l’entreprise de Martin Bouygues au sein d’Orange coince encore un peu. L’État souhaite conserver au moins 20 % au sein d’Orange, pour garder « une minorité de blocage » avec 38 % des droits de vote et trois sièges au conseil d’administration. Pour cela, il faudrait alors que Bouygues se contente de détenir 11 % du capital d’Orange et non pas 15 %, comme souhaité.

De plus, la participation de l’État pourrait bien diminuer dans le futur par le biais d’un hypothétique rapprochement avec Telecom Italia. Le Journal du Dimanche croit savoir qu’Olivier Roussat, actuel patron de Bouygues Telecom, resterait chez Bouygues et qu’il pourrait hériter, à terme, de sa direction générale, à la place de Martin Bouygues.

 

SFR et Free Mobile : 4,5 milliards d’euros sur la table

Du côté de SFR et Free Mobile, de nombreuses informations ont également fait surface. Ainsi, SFR devrait reprendre les clients B&You ainsi que les clients Internet de Bouygues Telecom pour environ 1,5 milliard d’euros. L’opérateur au carré rouge repartirait également avec une partie des fréquences pour 500 millions d’euros. Iliad mettrait sur la table 2,5 milliards d’euros pour reprendre des fréquences, l’ensemble des antennes, des clients mobiles et Internet, « la majorité des 550 boutiques de Bouygues Telecom » avec les 2 500 à 3 000 salariés concernés. Pour ne pas faire peur à l’autorité de la concurrence, SFR et Free Mobile s’engageraient à conserver les emplois sur trois ans.

 

Free Mobile pourrait être protégé

L’autorité de la concurrence et l’ARCEP pourraient imposer des conditions à Orange, vis-à-vis de Free Mobile avec un co-investissement, mais aussi la possibilité pour la filiale d’Iliad de fixer des prix plus bas sur le marché des entreprises où SFR et Orange dominent clairement, ce qui leur a valu quelques amendes. Le gendarme des télécoms pourrait également mettre fin à la mutualisation des réseaux entre Bouygues et SFR, puisque Free garderait pour lui les antennes qu’il récupérerait de Bouygues Telecom.

 

Vers une hausse des prix ?

Au final, les trois opérateurs devraient ressortir gagnants de l’éviction de Bouygues Telecom du marché de la téléphonie mobile. Free Mobile devrait recevoir un joli coup de pouce, que ce soit avec les boutiques, les fréquences et les antennes afin de ne plus le voir comme le dernier entrant. On espère toutefois que les prix ne remonteront pas trop – même si cela semble être l’objectif inavoué d’Orange – pour les consommateurs. Orange s’apprête en effet dépenser une somme élevée – on parle de 8 milliards d’euros – pour peu de retombées à court terme, si ce n’est la revente de pratiquement l’ensemble des actifs pour moitié moins.


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