« Nous pensons que le slop est une menace existentielle pour Internet » : comment Kagi veut nous débarrasser du pire de l’IA

 
Depuis l’avènement de ChatGPT, Mijourney et autres, il y a de fortes chances pour que vous vous soyez retrouvé sur un site 100 % généré par IA qui n’est là que pour attirer des clics. Le moteur de recherche Kagi veut lutter contre ce phénomène.
Les outils de détection de slop par Kagi // Crédit : Kagi

Si vous n’êtes pas encore familier avec le « slop », vous avez beaucoup de chance. Derrière ce terme étrange se cachent tous les contenus générés par IA dont le seul but est d’attirer l’attention et de créer de l’engagement, voire de la désinformation. Il s’agit en quelque sorte du spam, mais à l’ère de l’IA.

Conscient que le web « est noyé sous le vacarme de l’IA », au grand dam des internautes qui recherchent des résultats de qualité, le moteur de recherche Kagi a donc déclaré la guerre au slop avec son outil « SlopStop ».

« Éliminer le slop »

Voulant éviter que le web devienne « un espace inutile et dangereux », Kagi a donc construit « SlopStop » comme un outil collaboratif où chaque utilisateur et utilisatrice peut signaler les sites remplis de contenu IA, que ce soit sur la page de résultats classiques ou pour la recherche d’image. Ces remontées alimenteront une immense base de données qui fera baisser le référencement des sites les plus nocifs.

À terme, Kagi espère que chaque site héritera d’un « slop score » destiné à informer le grand public sur la qualité des contenus hébergés. « Nous pensons que le slop est une menace existentielle pour Internet […] Il s’agit là d’une première étape vers notre but ultime : éliminer le slop » déclare, bravache, le PDG de Kagi.

Les fiches de site chez Kagi donneront des infos sur l’usage de l’IA // Crédit : Kagi

Le but pour l’entreprise est de construire « la plus grande base de données de sites de slop » qui sera ensuite partagée librement, promet l’entreprise. Pour compléter les signalements des utilisateurs et utilisatrices, l’entreprise emploiera également des algorithmes d’intelligence artificielle spécialisés. « En substance, on utilise l’IA pour éradiquer le slop des IA », détaille Kagi.

Vers une base de données libre ?

Le moteur de recherche dispose déjà d’un système robuste de filtre et de notations des sites, il est même possible d’exclure les images d’IA lors d’une recherche. Il s’agit cependant de la première fois que l’entreprise déploie un effort de cette ampleur pour lutter contre le pire des IA génératives. Si l’entreprise respecte sa promesse de rendre sa base de données libre d’accès, il pourrait s’agir d’un outil intéressant pour nettoyer un peu le web.

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Rappelons tout de même que Kagi est un moteur de recherche payant (à partir de 5 € par mois) et que ses parts de marché sont infinitésimales par rapport à celle de Google. Mais l’effort reste néanmoins intéressant.


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