Ecrans borderless : pourquoi les smartphones prennent-ils de la hauteur ?

 
Avec le borderless, une diagonale de 5,8 pouces est-elle en train de devenir un petit format ? L’évolution est naturelle, mais ajoute son lot de contraintes.

5,8 pouces : bientôt la nouvelle norme ?

Il y a deux ans encore, penser que la taille standard d’un smartphone attendrait 5,8 pouces était une folie. Même en tenant compte de l’évolution des goûts des utilisateurs vers de grands formats, on atteignait là, avec les tailles d’écran et les ratios de l’époque, des gabarits assez clivants, qui avaient déjà leur place dans la gamme des constructeurs, mais seulement aux côtés de modèles plus « standard », entre 4,8 et 5,2 pouces.

La victoire de l’orientation portrait

Comment en arrive-t-on, du coup, à une diagonale d’écran par défaut qui avoisinerait les 6 pouces ? Par l’adoption de ratios d’aspect qui permettent d’obtenir des écrans plus hauts, tout en gardant une largeur similaire. Et quelque part, c’est une évolution naturelle de l’usage des smartphones, qui vient rompre une norme du 16:9 bien installée. Mais qui a dit que les smartphones devaient désormais se cantonner à ce format 16:9 ?

Certes, il a l’avantage d’être pratique, car pas franchement casse-tête. Presque tous les écrans ont adopté ce ratio d’aspect. Mais à quoi était-il destiné à l’origine, ce format ? À la télévision, et à l’orientation paysage. Progressivement, les constructeurs de smartphone l’ont adopté et il faut dire qu’il correspondait bien aux contraintes de l’époque en matière d’intégration de l’écran.

Le contenu que l’on consomme sur un smartphone est essentiellement vertical. Des pages web, des fils d’actu de réseaux sociaux, des listes de mails… Les jeux et les vidéos peuvent être une exception, mais parmi les jeux les plus populaires sur mobile, nombre d’entre eux adoptent une orientation portrait, et si les séries TV et films sont évidemment en orientation paysage, ce n’est plus le cas de nombre de vidéos visualisées sur mobile. Les « stories » sur Snapchat ou Facebook sont verticales, de nombreuses vidéos « virales » adoptent le carré. Si aucun contenu sur Netflix n’a encore fait ce pari, le fournisseur a déjà avoué que ses séries étaient optimisées pour que tout se passe au centre de l’image. Le 16:9 n’est donc pas du tout une fin en soi.

Un gain en confort… et de nouvelles contraintes

En pratique, passer d’un « grand » 16:9 à un « petit » 18:9 est une expérience un peu déroutante, selon son usage : pour ceux qui utilisaient fréquemment le mode paysage, ça peut apparaître comme une régression. Mais à vrai dire, en est-ce vraiment une ? En orientation portrait, on ne perd rien, on gagnerait même un tweet ou deux messages en plus. Et en contrepartie, on retrouve un clavier plus agréable à utiliser, puisque moins large, et surtout, on retrouve un téléphone que l’on peut mettre dans sa poche, sans la largeur forcément problématique des « phablettes » à cet effet.

Ce qui ne signifie pas que ces nouveaux formats n’introduisent pas de nouvelles contraintes. Avoir un écran sans bordures ou presque, c’est bien, mais cela signifie qu’il peut être plus difficile, voire douloureux pour certains utilisateurs, d’atteindre des éléments en bas de l’écran, et ne parlons même pas du haut. « Pour revenir à l’écran d’accueil, il suffit d’effectuer un geste depuis le bas de l’écran ». Facile ? Oui, à condition d’avoir de grands pouces.

Alors, le 18:9 est-il le format magique ? Disons qu’il est sans doute supérieur dans certains usages et probablement ceux qui ont une importance pour le plus grand nombre. Pour autant, les formats tels que l’iPhone X ou le Galaxy S8 ne sont pas pour toutes les mains, et on espère que d’autres, par exemple de vrais compacts borderless, verront le jour.


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