Test du Google TV Streamer 4K : la fin du Chromecast méritait mieux que ça

Box multimedia • 2024

Adieu Chromecast, bonjour Google TV Streamer : Google muscle enfin son jeu avec un véritable boîtier premium prêt à devenir le chef d'orchestre incontournable de votre maison connectée.
Google Streamer TV 4K  – Frandroid – P1112648
 

C’est fini. Le petit dongle qui pendouillait lamentablement derrière votre téléviseur depuis une décennie a tiré sa révérence. Le Chromecast est mort, vive le Google TV Streamer. Google a décidé qu’il était temps de devenir adulte, de poser ses valises sur le meuble TV et de nous regarder droit dans les yeux. La promesse ? Un boîtier qui ne se contente pas de diffuser Netflix, mais qui veut être le cerveau domotique de votre salon.

Sur le papier, c’est l’évolution qu’on attendait tous : plus de puissance, plus de connectique, et une intelligence artificielle partout.

Mais voilà, entre la promesse et la réalité de mon salon, il y a un monde. Est-ce que ce galet blanc justifie de payer le double du prix de l’ancien modèle ? Est-ce qu’on a vraiment besoin d’un hub Matter sous la télé ? Testons-ça.

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Fiche technique

CaractéristiqueGoogle TV Streamer (4K)
ProcesseurMediaTek MT8696 (similaire Fire TV Stick 4K Max)
RAM / Stockage4 Go / 32 Go
Vidéo4K HDR, Dolby Vision, HDR10+, HLG
AudioDolby Atmos (Pass-through), Dolby Digital Plus
ConnectivitéWi-Fi 5 (ac), Bluetooth 5.1, Ethernet (1 Gbps)
Ports1x HDMI 2.1, 1x USB-C (alim + data), 1x Ethernet
OSGoogle TV (Android 14)
Dimensions161 x 76 x 27 mm
Prix119 €

Regardez bien la ligne « Connectivité ». Vous ne rêvez pas. En 2024/2025, Google nous sort un appareil « premium » avec du Wi-Fi 5. C’est techniquement incompréhensible, surtout pour un produit censé streamer de la 4K HDR.

C’est du recyclage de composants, ni plus ni moins. Le stockage de 32 Go est une bouffée d’air frais par rapport aux ridicules 8 Go du Chromecast, mais le processeur MediaTek est le même que celui d’une clé Amazon vendue deux fois moins cher.

L’exemplaire de ce test a été acheté par nos soins.

Design et ergonomie

Fini la discrétion. Le Google TV Streamer est fait pour être vu. Il ressemble à une sorte de galet écrasé, très fin, très large, avec une pente douce. C’est le style « Porcelaine » (blanc cassé) typique de la gamme Nest. C’est minimaliste, c’est propre, ça ne prend pas les traces de doigts, mais ça prend de la place.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Contrairement au Chromecast qui se cachait, celui-ci doit trôner devant la TV. Pourquoi ? Parce qu’il agit comme un routeur de bordure Thread pour la domotique, et le signal passe mieux s’il n’est pas coincé derrière une dalle Oled blindée de métal. Logique, mais si vous aimez les setups épurés sans câbles visibles, c’est raté.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

À l’arrière, c’est la fête (enfin presque). On trouve enfin un port Ethernet Gigabit. Plus besoin d’acheter un adaptateur secteur douteux pour avoir une connexion stable. C’est le gros point fort de ce design pour ceux qui, comme moi, ne font pas confiance au Wi-Fi pour le cloud gaming.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Juste à côté, un port USB-C sert à l’alimentation. Attention, il gère aussi les données, mais Google n’a pas jugé bon de mettre un port USB-A classique. Si vous voulez brancher une clé USB ou un disque dur externe rempli de vos rips de vacances (hum), il faudra passer par un hub USB-C.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

D’ailleurs, parlons de mesquinerie : il n’y a pas de câble HDMI dans la boîte. Un appareil vidéo à 120 euros vendu sans le câble essentiel pour l’utiliser. C’est pas fou du tout. Assurez-vous d’avoir un câble HDMI 2.1 sous la main avant de déballer la bête.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Passons à la télécommande. Elle a grandi, elle s’est allongée. Google a enfin écouté les critiques. Les boutons de volume ne sont plus sur la tranche, mais bien en façade. La prise en main est excellente, le plastique est rugueux juste ce qu’il faut pour ne pas glisser.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Il y a un bouton magique « étoile » personnalisable. Vous pouvez le configurer pour lancer Plex, ouvrir le panneau domotique ou changer la source de la TV. C’est simple, c’est génial. Pourquoi tout le monde ne fait pas ça ?

La fonctionnalité « killeuse » ? Le bouton au dos du boîtier. Vous appuyez dessus, et la télécommande se met à biper. Fini la chasse au trésor entre les coussins du canapé. Le son est assez fort pour être entendu même si votre chat est couché dessus.

Globalement, la qualité de fabrication est là. C’est sérieux, c’est bien assemblé, ça ne fait pas « jouet ». Mais ce design forcé en forme de rampe de lancement pour Hot Wheels, on aime ou on déteste.

Logiciel

Ici, vous êtes en terrain connu. C’est Google TV, basé sur Android 14. L’interface est toujours aussi chargée visuellement. Google ne veut pas que vous lanciez une application, Google veut que vous cliquiez sur du contenu. Les recommandations sont partout. Parfois c’est pertinent, souvent c’est de la pub déguisée pour Disney+ ou Prime Video.

Google TV Streamer 4K // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

La grande nouveauté, c’est le panneau Google Home. Un appui long sur le bouton accueil et un volet latéral s’ouvre. Vous pouvez voir vos caméras Nest, éteindre les lumières Philips Hue ou régler le thermostat, le tout sans arrêter votre film.

C’est super fluide et franchement pratique. Si quelqu’un sonne à la porte (avec une sonnette Nest), le flux vidéo apparaît automatiquement en PiP (Picture in Picture). C’est là que le Streamer prend tout son sens : c’est le chef d’orchestre de la maison.

Côté mises à jour, Google promet un suivi, mais on reste prudent. L’historique de la marque sur Android TV n’est pas immaculé. Cependant, l’OS est solide. On sent que les 4 Go de RAM font du bien. Les applications restent en mémoire plus longtemps, on bascule de YouTube à Netflix sans que l’appli ne redémarre de zéro.

Par contre, le Play Store est devenu un fantôme. Il n’y a plus d’icône directe. Il faut passer par la recherche vocale ou fouiller dans les paramètres pour trouver la boutique. Google veut contrôler votre expérience de A à Z. Pour les bidouilleurs qui aiment le sideloading, c’est toujours possible, mais c’est moins accueillant.

Bémol : l’interface est devenue un immense panneau publicitaire. Dès l’allumage, la moitié supérieure de l’écran est mangée par une bannière géante en lecture automatique. On vous vend la dernière série Disney+ ou le blockbuster Prime Video du moment, et ce, même si vous n’êtes abonné ni à l’un, ni à l’autre. À 40 € le stick, on tolérait, à 120 € la box « premium », avoir l’impression d’être le produit plutôt que le client, ça passe mal.

Comment nettoyer l’interface des pubs

Voici comment transformer le Google TV Streamer en une box propre et rapide.

L’arme secrète : Projectivy Launcher. C’est une interface alternative gratuite (avec une version payante dérisoire) qui supprime toutes les pubs, affiche uniquement vos applis, et permet même de changer les fonds d’écran.

  1. Installez l’appli : cherchez « Projectivy Launcher » via la recherche vocale ou sur le Play Store.
  2. Activez l’accessibilité : Google bloque le changement de launcher par défaut (évidemment…). Dans les Paramètres > Système > Accessibilité, activez Projectivy. Cela lui permet de détecter quand vous appuyez sur le bouton « Maison » pour s’afficher par-dessus l’interface Google.
  3. Configurez : eésactivez les chaînes sponsorisées, mettez vos applis favorites en gros, et profitez d’une interface sobre, sans pub, et deux fois plus rapide.
  4. Bonus : cela libère de la RAM et du processeur, cela rend la box encore plus fluide. De rien.

Performances

Alors, qu’est-ce qu’il a dans le ventre ce galet ? Le processeur offre soi-disant 22 % de puissance en plus que le Chromecast. Dans la vraie vie, ça donne quoi ? C’est fluide, mais ça ne décoiffe pas.

L’interface navigue sans accroc, les animations sont propres. Mais dès qu’on lance un contenu lourd en 4K Dolby Vision à haut débit (via Plex ou Kodi par exemple), on sent que la puce MediaTek est au maximum de ses capacités. Ça passe, mais on n’a pas la marge de manœuvre « industrielle » d’une Nvidia Shield ou la fluidité insolente d’une Apple TV 4K.

Côté image, rien à dire. Le support HDR10+, Dolby Vision et Dolby Atmos est complet. L’image est belle, le piqué est bon. Attention aux audiophiles : pas de pass-through pour les formats audio HD lossless (TrueHD Atmos) comme sur la Shield. Pour le streaming (Netflix, Disney), c’est parfait. Pour vos rips Blu-Ray 4K stockés sur un NAS, ça coincera sur l’audio.

Le gaming ? Oubliez les jeux natifs Android un peu gourmands, le GPU est à la ramasse. Par contre, pour le cloud gaming (GeForce Now, Xbox Game Pass via sideload), c’est très correct grâce au port Ethernet. Le décodage du flux vidéo est rapide, la latence est minime.

La chauffe ? C’est tiède. La large surface permet de mieux dissiper la chaleur que sur le petit dongle Chromecast qui devenait brûlant. Je n’ai noté aucun throttling (baisse de performance) même après 3 heures de série.

Enfin, je reviens sur ce scandale du Wi-Fi 5. Si vous avez un routeur Wi-Fi 6E ou 7 dernier cri, ce boîtier ne pourra pas en profiter. Pour l’instant, ça suffit pour du streaming, mais dans 2 ou 3 ans ? C’est de l’obsolescence programmée par l’économie de bouts de chandelle.

Prix

Le Google TV Streamer est disponible dès maintenant au prix de 119 €. Il existe en couleur « Porcelaine » (blanc) et « Hazel » (gris, mais souvent exclu au Google Store).

Surveillez les promotions, elle descend sous les 100 euros de temps en temps.

Alternatives

Si votre budget est serré, la Xiaomi TV Box S (3nd Gen) fait 90% du travail pour la moitié du prix (environ 70 €). C’est aussi du Google TV, c’est aussi de la 4K, et c’est aussi rempli de pubs. Certes, c’est plus « plastique », le processeur est moins véloce et il n’y a pas de hub Thread, mais pour juste lancer Netflix et YouTube, la différence de prix de 50 € est impossible à ignorer. C’est le choix de la raison pour équiper une TV secondaire. Nous l’avons testé d’ailleurs.

À l’inverse, si vous êtes un puriste de l’image et du son, la Nvidia Shield TV Pro (ou Shield TV) reste le roi indétrônable, même 5 ans après sa sortie.

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C’est la seule qui gère le Pass-through audio lossless (TrueHD, DTS-HD MA) pour vos rips Blu-ray 4K via Plex. Elle a des ports USB-A pour vos disques durs et une IA d’upscaling qui met une claque à celle de Google.

Enfin, si vous n’êtes pas allergique à la Pomme, l’Apple TV 4K (2022) est une humiliation technique pour Google : puce surpuissante (A15), interface sans aucune publicité, Wi-Fi 6 et HDMI 2.1 complet. C’est plus cher, mais c’est le jour et la nuit en termes d’expérience utilisateur.

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Note finale du test
7 /10
Le Google TV Streamer est un produit frustrant. À l'usage, c'est agréable : l'interface est réactive, la gestion de la maison connectée est un vrai plus, et la nouvelle télécommande est une réussite ergonomique. Si vous vivez dans l'écosystème Google (Nest, Pixel, etc.), c'est le compagnon idéal et confortable. C'est une box qui fait le job, et qui le fait bien.

Mais quand on regarde l'étiquette, la pilule ne passe pas. Google nous vend une technologie de 2021 au prix de 2025. L'absence de Wi-Fi 6, le processeur "juste assez bon", la publicité trop présente et l'avarice sur le câble HDMI sont des fautes de goût impardonnables pour un produit qui se veut être le successeur "premium" du Chromecast.

Points positifs du Google TV Streamer

  • L'intégration Google Home (Matter/Thread) est top

  • La télécommande est enfin ergonomique (et on peut la faire sonner !)

  • Port Ethernet natif (adieu les adaptateurs)

  • Interface fluide et gestion multitâche

  • Support complet Dolby Vision / Atmos pour le streaming

Points négatifs du Google TV Streamer

  • Prix trop élevé pour le hardware embarqué

  • Wi-Fi 5 en 2025, c'est une blague

  • Processeur moyen (gaming natif impossible)

  • Pas de port USB-A ni de lecteur micro-SD facile d'accès

  • De la publicité intrusive

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