Je suis monté à bord de l’Aito 8 : pourquoi cette impressionnante voiture électrique chinoise sera privée de son plus gros avantage une fois en Europe

Des équipements assez fous, mais bridés en Europe

 
J’ai pu monter à bord de l’Aito 8 lors du Salon IAA de Munich. Cette voiture électrique chinoise m’a impressionné par son confort, même si elle sera malheureusement privée de son plus grand point fort une fois en Europe : son partenariat avec Huawei.
Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Le récent Salon IAA de Munich n’a pas échappé à la tendance des derniers salons automobiles européens : la présence massive de marques chinoises, comme Xpeng, Leapmotor ou GAC.

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N’oublions cependant pas le stand Seres, qui y présentait sa marque de voitures électriques de luxe : Aito. Déjà présent au Mondial de Paris, nous avons cependant pu découvrir une nouveauté de la marque à Munich : l’Aito 8. L’occasion de s’en faire une première idée avant l’arrivée de la marque en Europe en 2026.

Un style dans la lignée des autres Aito

Cet Aito 8 n’est que le nom « occidental » de l’Aito M8, lancé en avril 2025 en Chine ; de fait, son style ne nous est pas inconnu. On pourrait même dire que l’Aito 8 poursuit le style qu’on retrouve sur le M9, porte-drapeau de la marque.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Certes, les dimensions sont un peu moins hors-norme, avec « seulement » 5,19 m de long (dont 3,10 m d’empattement) pour 2,0 m de large et 1,80 m de haut, mais cela suffit pour placer ce « 8 » dans le très haut du panier européen, face aux Mercedes-Benz EQS SUV ou Tesla Model X.

N’empêche qu’on retrouve certaines similitudes, notamment au niveau des optiques. Les phares avant, aux incrustations faisant penser à la Voie Lactée, sont matriciels… et profitent de cette fonction pour pouvoir se transformer en vidéoprojecteur, capable de projeter un film en noir et blanc sur un mur.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

À l’arrière, les LED contrôlés individuellement peuvent quant à eux afficher des petites animations. Comme sur la face avant, ils sont reliés par un jonc lumineux. Le profil est très massif, tandis que les jantes peuvent atteindre les 21 pouces.

Un habitacle-cocon

Aito parle de l’habitacle de son « 8 » comme d’un « luxe traditionnel et innovant ». Pour le côté traditionnel, la marque nous présente le cuir Nappa, couvrant de larges mètres carrés de cet intérieur (sièges, tableau de bord, etc), mais aussi les placages en bois véritable.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Le confort est loin d’être mis de côté, avec la possibilité d’accueillir deux sièges indépendants au deuxième rang. Chauffants, massants et ventilés, ils peuvent également s’allonger à la manière d’un fauteuil d’une première classe en avion – un équipement étonnant en Europe, mais assez courant dans ce genre de voitures en Chine. Deux sièges à l’arrière font de cet Aito 8 un 6 places.

Le côté « innovant », quant à lui, est surreprésenté dès l’ouverture des portes, assistée électroniquement et qui s’accompagne du déploiement d’un marchepied.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

La planche de bord est constituée d’une immense dalle, cachant trois écrans séparés (12,3 pouces pour le conducteur, 15,6 pouces au centre et 16 pouces pour le passager) – rappelant ce que propose le Mercedes-Benz GLC, présenté sur le stand d’à côté.

Notons que les écrans de l’Aito M8 (subtilité capitale) sont alimentés par HarmonyOS, le système d’Huawei. Il faut rappeler qu’Aito fait partie de HIMA, l’alliance entre le géant de la tech et de plusieurs constructeurs auto ; à l’inverse de Xiaomi, Huawei préfère ne pas se lancer seul dans le marché automobile.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Notons en parallèle d’autres curiosités, comme un rétroprojecteur pour les places arrière, éclairant un écran de 32 pouces de déployant du plafond, ou encore un système son de 25 haut-parleurs, notamment un tweeter au sommet de la planche de bord.

Deux motorisations, le confort avant tout

Côté motorisation, l’Aito 8 existe en deux déclinaisons. Une version 100 % électrique fait appel à une batterie de 100 kWh pouvant fournir jusqu’à 705 km d’autonomie selon l’optimiste cycle chinois CLTC ; il faudrait compter autour des 620 km une fois converti aux normes européennes WLTP. La recharge demande 15 minutes pour passer de 30 à 80 %.

Pour les accrocs aux longs voyage, Aito propose également une version à prolongateur d’autonomie, où un moteur essence rechargera la batterie de 53,4 kWh une fois cette dernière à plat pour atteindre jusqu’à 1 526 km d’autonomie totale CLTC (environ 1 340 km en WLTP).

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Et le confort cité plus haut devrait également se prolonger une fois l’Aito 8 en mouvement, puisque les vitres sont à double vitrage et qu’un système d’annulation active du bruit devraient plonger l’habitacle dans le silence ; le LiDAR placé sur le toit scanne la route et permet de préconditionner les suspensions pour annuler les cahots.

Le LiDAR sert également à proposer un système de conduite semi-autonome ; le M8 (ici aussi, précision importante) reçoit le système Huawei ADS, que nous avons déjà testé, capable en Chine de naviguer en ville et sur autoroute de façon (quasi) autonome.

Une arrivée en Europe en 2026… mais sans Huawei

La présence de Seres et d’Aito à Munich n’avait rien d’anodin : la marque était là pour annoncer son arrivée aux Émirats Arabes Unis, première étape d’une expansion internationale.

L’Europe est naturellement dans les cartons, mais la date reste assez floue ; tout juste obtiendra-t-on un « courant 2026 » de la bouche des porte-paroles.

Aito 8 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Reste que cet Aito 8, comme le reste de la gamme Aito, arrivera en Europe… sans la suite Huawei. L’interface des écrans et le système d’aide à la conduite seront donc intégralement développés par Seres. L’exemplaire présenté disposait d’ailleurs de cette interface, mais dans une version encore en développement – l’absence d’app dans le Store en était un bon exemple.

Reste à connaître son prix. En Chine, l’Aito M8 est disponible à partir de 359 800 yuans, aussi bien pour la version 100 % électrique que celle à prolongateur. C’est l’équivalent de 42 700 euros, mais il faudra compter bien plus chez nous – on constate généralement un doublement des prix une fois en Europe, notamment à cause de la logistique et des surtaxes douanières mises en place par l’UE.

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