Les voitures électriques chinoises Aito arrivent en Europe, mais avec un gros manque

 
Aito, la marque chinoise de voiture électrique en collaboration avec Huawei, a confirmé son arrivée en Europe dans les prochains mois. Mais attention, tout n’est pas encore très clair.
Aito M8 // Source : Jean-Baptiste Passieux pour Frandroid

Au salon de Munich, les stands rivalisent d’électrique et de promesses. Parmi les surprises du jour, Aito a réaffirmé son intention de poser ses roues en Europe.

Pas de précipitation toutefois : la marque chinoise vise en premier lieu Dubaï, et n’arrivera chez nous qu’à l’horizon 2026. Et encore, si les réglementations et les droits de douane facilitent la chose.

De Dubaï à Munich, en attendant l’Europe

Le premier pas à l’international sera doncaux Émirats arabes unis. Aito profite désormais de la vitrine européenne pour montrer ses modèles, mais le calendrier reste flou. “Courant 2026” est la seule échéance communiquée à Munich, sans garantie. On sent bien que la marque navigue au rythme des barrières commerciales que Bruxelles pourrait ériger face aux véhicules chinois.

Aito M5

Nous l’avions déjà évoqué fin 2024 : Aito, marque issue du groupe Seres et longtemps portée par la technologie Huawei, nourrit de vraies ambitions mondiales. À l’époque, Huawei jouait un rôle central, avec HarmonyOS comme interface embarquée et des capteurs maison pour la conduite assistée.

Mais en Europe, ce partenariat est effacé de la communication. Pas de logo Huawei, pas de logiciel propriétaire : une manière d’éviter les tensions réglementaires, mais qui prive les modèles de leur principal argument différenciant, notamment la conduite semi-autonome du géant chinois.

Une gamme de SUV bien remplie

En Chine, Aito propose déjà plusieurs modèles électriques et hybrides à prolongateur d’autonomie :

  • Aito M5, un SUV compact, disponible en 100 % électrique (BEV) ou en EREV (prolongateur d’autonomie), avec cockpit numérique sous HarmonyOS.
  • Aito M7, SUV familial, disponible en cinq ou six places, également décliné en hybride rechargeable avec des puissances jusqu’à 449 ch. Une nouvelle génération est prévue dans les prochains mois.
  • Aito M9, le vaisseau amiral, un grand SUV premium qui coche toutes les cases du luxe technologique : triple écran, affichage tête haute en réalité augmentée, système audio 25 haut-parleurs, autonomie jusqu’à 630 km (CLTC) en électrique pur, et jusqu’à 1 474 km en version prolongateur.
  • Plus récemment, le Aito M8, lancé en Chine en 2025, se positionne sur le segment des grands SUV full-size avec plus de 1 500 km d’autonomie combinée en EREV.

Tous étaient exposés à Munich, preuve qu’Aito ne cache plus ses ambitions internationales.

Sans Huawei, l’équation change

C’est peut-être le point le plus délicat : en Chine, Aito tire son attractivité de l’écosystème Huawei. Systèmes embarqués, interface logicielle, pilotage semi-autonome… autant d’éléments qui séduisent un public habitué aux smartphones de la marque.

Aito M7

En Europe, tout cela disparaît pour des raisons réglementaires et d’image. Résultat : les SUV perdent une partie de leur originalité, se retrouvant face à une concurrence déjà bien implantée (BYD, Nio, Xpeng) et à des constructeurs européens qui musclent leur offre.

Si Aito arrive effectivement en 2026, ce sera dans un contexte compliqué : taxes européennes renforcées contre les véhicules chinois, arrivée d’usines locales pour BYD ou Chery, et une bataille féroce sur le rapport qualité-prix. Reste que les ambitions mondiales sont claires, et que la présence de la marque à Munich en est la preuve éclatante.


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