Test de l’Antigravity A1 : le drone qui filme tout, pour que vous n’ayez plus Ă  cadrer

Drones ‱ 2026

Insta360, pardon, Antigravity, se lance sur le marchĂ© des drones de loisir avec l’A1, le tout premier drone Ă  filmer Ă  360°. Le fabricant grille ainsi la politesse Ă  DJI et chamboule un marchĂ© innovant, mais lĂ©gĂšrement ronronnant. Ce drone grand public offre une expĂ©rience immersive rĂ©volutionnaire qui permet de capturer des images depuis le ciel comme jamais auparavant.
Antigravity A1
 
Antigravity A1
Le drone 360° Antigravity A1 // Source : Tristan Jacquel

Depuis prĂšs d’une dĂ©cennie, le marchĂ© des drones grand public est verrouillĂ© par un acteur quasi hĂ©gĂ©monique : DJI. La firme chinoise a mĂ©thodiquement construit son empire sur un concept simple, mais efficace : des drones compacts, avec camĂ©ra stabilisĂ©e par gimbal, qui produisent des images d’une qualitĂ© Ă©patante. Le Mini 5 Pro, l’Air 3S, le Mavic 4 Pro sont devenus des rĂ©fĂ©rences pour qui aime photographier ou filmer puis le ciel.

Pourtant, ces drones partagent une limitation fondamentale : ils filment dans une direction. Chacun offre un cadrage fixe qui oblige Ă  repositionner sa camĂ©ra pour capturer diffĂ©rents angles. Rien de sorcier, c’est le principe mĂȘme de l’appareil photo, mais il faut dĂ©cider quand et comment cadrer. En somme, le droniste est un chef opĂ©rateur, qui jongle entre trajectoire et composition, quitte Ă  devoir multiplier les passages pour obtenir la sĂ©quence vidĂ©o ou la photo idĂ©ale. Mais ça, c’était avant l’A1.

Antigravity A1

Les camĂ©ras 360°, notamment celles d’Insta360, ont fissurĂ© ce modĂšle et ouvert le champ de possibles. Le fabricant a dĂ©montrĂ© qu’il Ă©tait possible de capturer la totalitĂ© de l’environnement en une seule prise, puis de recadrer aprĂšs l’enregistrement. Avec l’Antigravity A1, il transpose son savoir-faire de l’action-cam au drone. On va le voir, ce galop d’essai relĂšve du coup de maĂźtre.

Antigravity A1Fiche technique

Le drone de ce test nous a été fourni par le constructeur.

Antigravity A1Un binÎme de caméras fish-eye

L’Antigravity A1 joue la carte de la robe blanche, Ă  l’opposĂ© des drones gris clair ou anthracites de son concurrent. Pour le reste, c’est un aĂ©ronef assez conventionnel, avec ses bras repliables dotĂ©s de moteurs et d’hĂ©lices.

PremiĂšre particularitĂ©, l’objectif n’est pas installĂ© dans une nacelle sur le museau du drone, mais dans une tĂȘte Ă  double lentille fish-eye, simplement suspendue par une paire de ressorts pour rĂ©duire les vibrations. Il n’y a donc pas de gimbal Ă©lectrique pour corriger l’horizontalitĂ© du bloc optique en vol, cette compensation Ă©tant rĂ©alisĂ©e par voie logicielle au moment du montage des vidĂ©os capturĂ©es.

La nacelle intĂšgre Ă©galement deux camĂ©ras frontales de dĂ©tection d’obstacles et un bloc LED de couleur assez imposant. En le regardant de plus prĂšs, on se demande s’il n’Ă©tait pas initialement prĂ©vu d’y installer un capteur Lidar pour dĂ©tecter les obstacles en conditions de faible luminositĂ©.

Antigravity A1

À l’arriĂšre se trouve le logement de la batterie, un port microSD et une prise USB-C. Le drone est d’ailleurs Ă©quipĂ© d’un stockage interne de 30 Go, qui Ă©vite de se retrouver le bec dans l’eau en cas d’oubli de sa carte mĂ©moire. On note l’absence de capteurs de dĂ©tection d’obstacle Ă  l’arriĂšre, qui s’explique par le fait que l’A1 ne vole que vers l’avant.

Sur le ventre, on trouve une bardĂ©e de capteurs optiques, pour dĂ©tecter les obstacles et gĂ©rer l’atterrissage, avec une LED d’éclairage lorsqu’il fait sombre.

Antigravity A1
L’Antigravity A1 est Ă©quipĂ© d’un train d’atterrissage pour protĂ©ger son optique infĂ©rieure // Source : Tristan Jacquel

DĂ©tail intĂ©ressant, une Ă©tiquette indique que le drone produit seulement 75 dB de niveau sonore, lĂ  oĂč les DJI Mini dĂ©gagent au moins 80 dB, ce qui suppose que l’A1 serait quasiment deux fois plus silencieux. On le verra plus loin, il est discret, mais il faut nuancer ces chiffres.

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L’objectif antĂ©rieur et les capteurs optiques de dĂ©tection d’obstacles infĂ©rieurs // Source : Tristan Jacquel

Enfin, le ventre de l’A1 est Ă©quipĂ© d’un train d’atterrissage Ă©lectrique, qui se dĂ©ploie Ă  l’allumage, se rĂ©tracte en vol et se dĂ©ploie Ă  nouveau avant d’atterrir. Ce train a un usage bien prĂ©cis : protĂ©ger l’objectif infĂ©rieur de tout contact avec le sol, qui pourrait l’endommager. C’est un point sensible, car les optiques fish-eye sont trĂšs sensibles aux accros sur leurs verres, qui se voient comme le nez au milieu de la figure sur les images. D’ailleurs, comme pour l’Insta 360 X5 particuliĂšrement sensible Ă  ce phĂ©nomĂšne, des verres de rechanges sont proposĂ©s.

Les lunettes Vision Goggles

L’Antigravity A1 se contrĂŽle obligatoirement avec des lunettes de pilotage et une tĂ©lĂ©commande Ă  gyroscope.

Ces lunettes, appelĂ©es Vision Goggles, sont Ă©quipĂ©es de trois Ă©crans, deux Ă  l’intĂ©rieur pour le pilotage et un externe circulaire. Ce dernier sert Ă  afficher un retour vidĂ©o de ce que voit l’utilisateur, ainsi que les informations de maintenance, par exemple la mise Ă  jour du firmware. Une bonne idĂ©e qui permet d’ĂŽter si besoin le casque lorsque le drone est en vol stationnaire, sans perdre de vue ce qu’il filme.

Sur le dessus, on trouve deux antennes radio et une grille d’aĂ©ration, pour limiter la buĂ©e sur les Ă©crans internes. Un petit ventilateur peut d’ailleurs ĂȘtre activĂ© pour dĂ©sembuer les verres.

Antigravity A1
La correction dioptrique est précise et efficace // Source : Tristan Jacquel

Sur le dessous sont logĂ©es deux molettes pour ajuster l’écartement des verres internes, et corriger la dioptrie pour que l’image soit parfaitement nette, quelle que soit la vue de l’utilisateur. Se trouvent Ă©galement un port USB-C de transfert de donnĂ©es et une prise d’alimentation.

Il n’y a pas de batterie intĂ©grĂ©e, en toute logique pour allĂ©ger le poids des lunettes (340 g) qui sont agrĂ©ables Ă  porter. La batterie est externe et Ă©quipĂ©e d’une dragonne Ă  passer autour du cou.

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Les lunettes Antigravity Vision Goggles // Source : Tristan Jacquel

À l’intĂ©rieur, on trouve deux lentilles positionnĂ©es devant des Ă©crans OLED d’une qualitĂ© remarquable. Chaque Ă©cran affiche une rĂ©solution de 2560 x 2560 pixels, avec un champ de vision de 90°. L’image proposĂ©e est ainsi immense.

Enfin, un lecteur microSD est intégré pour enregistrer la vidéo reçue par le casque ou bien insérer la carte du drone et revoir les films réalisés.

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L’Ă©cran de contrĂŽle externe les lunettes // Source : Tristan Jacquel

La télécommande Grip Motion Controller

Au lieu d’une tĂ©lĂ©commande traditionnelle Ă  joysticks, l’Antigravity A1 utilise un Grip Motion Controller. Ce contrĂŽleur, comparable Ă  celui livrĂ© avec le DJI Avata 2, permet de piloter le drone par simple mouvements de la main, comme si l’on pointait un laser. Ce mode, appelĂ© FreeMotion, rend l’expĂ©rience de vol intuitive, mĂȘme pour ceux qui n’ont jamais pilotĂ© de drone auparavant. Il suffit de viser et d’appuyer sur la dĂ©tente pour faire avancer le drone. Le Motion Controller est bardĂ© de rien de moins que 10 boutons en plus de la gĂąchette.

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Le motion controller Antigravity A1 // Source : Tristan Jacquel

On ne va pas se mentir, la prise en main nĂ©cessite un temps d’adaptation, mais le tutoriel proposĂ© par le casque est bien fait et peut ĂȘtre regardĂ© autant de fois que nĂ©cessaire.

Antigravity A1Une image 8K à 360°

L’argument massue de l’Antigravity A1 tient en deux caractĂšres : 8K. Mais attention, ces pixels sont rĂ©partis sur toute la sphĂšre et au moment de recadrer pour exporter sa vidĂ©o, la rĂ©solution finale est ramenĂ©e Ă  4K au maximum. De plus, l’A1 filme en 8K Ă  30 images par seconde au maximum et si l’on souhaite une captation 60p plus fluide, il faut se contenter d’une rĂ©solution sphĂ©rique 5,7 K.

Quel que soit le mode choisi, l’A1 permet :

  • Un recadrage totalement libre : Ă  partir d’un seul fichier vidĂ©o, vous pouvez extraire une sĂ©quence standard en 16:9 montrant le paysage devant vous, puis une sĂ©quence verticale (9:16) pour Instagram, et enfin une vue arriĂšre. Tout cela sans jamais avoir eu Ă  orienter le drone pendant le vol.
  • Une stabilisation redoutable : puisque l’image couvre 360 degrĂ©s, la stabilisation numĂ©rique (type FlowState) fonctionne Ă  merveille. Vous pouvez tourner brutalement, l’horizon restera parfaitement verrouillĂ©.
  • Des mouvements de camĂ©ra acrobatiques : en post-production, vous pouvez rĂ©aliser des mouvements de camĂ©ra virtuelle, des rotations, des travellings, ou des basculements de l’horizon, le tout avec une fluiditĂ© que mĂȘme la meilleure nacelle mĂ©canique ne pourrait offrir.

Le seul bĂ©mol tient Ă  l’angle de captation ultra-large : on peut difficilement zoomer dans l’image sans perte de qualitĂ©.

Antigravity A1Un pilotage immersif et à portée de tous

Antigravity a rĂ©ussi Ă  maintenir le poids de l’appareil sous la barre des 249 g . Ce chiffre n’est pas anodin. Il place l’A1 dans la catĂ©gorie rĂ©glementaire la plus souple (C0). ConcrĂštement, cela signifie que vous pouvez voler presque partout (hors zones d’exclusion aĂ©rienne strictes comme les aĂ©roports ou les sites nuclĂ©aires), et mĂȘme survoler des personnes, sans avoir besoin de passer des certifications.

Cependant, le fabricant propose des batteries de haute capacitĂ© (39 minutes de vol max contre 24 minutes avec la batterie standard), plus lourdes et qui propulsent l’A1 en catĂ©gorie C1. Si vous optez pour ces batteries optionnelles, il faudra passer (et rĂ©ussir) un petit examen thĂ©orique sur le site Alphatango (et par ailleurs ne plus voler juste au-dessus du public).

Premier vol

Antigravity a bien fait les choses et, pour un premier drone, l’expĂ©rience utilisateur est rĂ©ussie. Enfiler les lunettes est intimidant, mais les consignes qui s’affichent ont tĂŽt fait de rassurer le dĂ©butant. Le tutoriel d’utilisation de l’interface ou celui de la tĂ©lĂ©commande Ă  gyroscope sont vraiment bien faits. AprĂšs 5 minutes d’apprentissage, on peut se lancer. Une double pression du pouce sur le bouton curseur et les moteurs dĂ©marrent, une pression prolongĂ©e et le drone dĂ©colle Ă  1m20. Le bruit de fonctionnement est effectivement modĂ©rĂ© en vol stationnaire et encore plus discret Ă  pleine vitesse. Un excellent point.

IdĂ©alement, il faut attendre que l’écran affiche que la position GPS de dĂ©collage est bien enregistrĂ©e, pour permettre le retour automatique en cas de coupure de liaison radio.

DĂšs les premiers instants, l’immersion est tout simplement phĂ©nomĂ©nale. On peut tourner la tĂȘte dans tous les sens et voir tout autour du drone. Il y a un gros effet « whaouh ». On presse la gĂąchette et le drone avance, l’image affichant le pointeur du Motion ContrĂŽler pour fixer le cap. Pendant le vol, on peut continuer Ă  regarder partout autour du drone, qui continue Ă  avancer dans la direction fixĂ©e. Il ne faut pas hĂ©siter Ă  le faire et Ă  figer son attention sur certaines zones, car le casque enregistre des informations qui serviront ensuite au montage vidĂ©o sur smartphone ou ordinateur.

Les assistants de vol

Pour amĂ©liorer les images facilement, l’A1 possĂšde des routines automatiques. :

Sky Genie : D’un clic, le drone exĂ©cute des figures comme une orbite ou une montĂ©e en spirale. Ce sont un peu les mastershots de DJI, mais leur utilitĂ© n’est pas si Ă©vidente, dĂšs lors que la plupart des mouvements crĂ©atifs peuvent ĂȘtre créés en post-production avec l’app ou le logiciel Antigravity. Pour l’orbite, il suffit de voler grosso-modo autour du sujet puis d’affiner la trajectoire au montage.

Antigravity A1
L’objectif fish-eye supĂ©rieur de l’Antigravity A1 // Source : Tristan Jacquel

Sky Path : On dĂ©finit des points de passage, et le drone suit cette route de maniĂšre autonome. LĂ  encore c’est une fonction qui existe chez DJI (Waypoints) et qui permet de filmer un mĂȘme trajet Ă  diffĂ©rents moments de la journĂ©e, voire Ă  diffĂ©rentes saisons.

Deep Track : On sĂ©lectionne une cible (voiture, personne), et le drone la suit ou essaie de la suivre. En pratique, ça rate pas mal, car il faut ĂȘtre trĂšs prĂšs du sujet. Mais lĂ  encore, ce tracking peut ĂȘtre effectuĂ© en postproduction.

Timelapse : Un classique, le drone réalise des photos à intervalles réguliers et crée automatiquement une vidéo façon stop-motion.

Transmission vidéo et portée radio

La liaison 360 OmniLink assure un retour vidĂ©o stable lorsqu’il n’y a pas d’obstacles. La rĂ©solution vidĂ©o entre le drone et le casque est limitĂ©e Ă  la rĂ©solution 2K, mĂȘme si l’on filme en 8K. C’est une limitation comprĂ©hensible qui Ă©vite les saccades pendant la transmission et libĂšre de la bande passante pour transmettre les commandes de vol. En thĂ©orie, l’A1 peut communiquer avec le casque jusqu’à plusieurs kilomĂštres de distance. En pratique, les obstacles provoquent frĂ©quemment des coupures de transmission, mĂȘme lorsque le drone n’est qu’à 200 ou 300 mĂštres.

Comme toujours, cette limitation vient des normes europĂ©ennes sur la puissance des ondes radio. De ce point de vue, les performances sont similaires Ă  celles des drones DJI pilotĂ©s par casque (Avata 2 par exemple). N’imaginez pas passer derriĂšre un gros rocher ou massif boisĂ©, la communication coupera Ă  coup sĂ»r. Ce n’est pas bien grave dans la mesure oĂč le drone entame alors automatiquement un retour au point de dĂ©collage — en s’élevant Ă  110 mĂštres d’altitude par dĂ©faut — et que la liaison radio se rĂ©tablit rapidement. 

Le RTH (Return to Home) est avec la version initiale du firmware de l’A1 d’une prĂ©cision toute relative. Le drone revient Ă  bon port, mais il cherche Ă  se poser plusieurs dizaines de centimĂštres trop loin. Il y a des progrĂšs Ă  faire sur ce point : espĂ©rons qu’un futur firmware rĂšglera ce petit souci. Pour une prĂ©cision chirurgicale, l’utilisation du tapis de dĂ©collage officiel (Landing Pad) est recommandĂ©e, car le drone peut le reconnaĂźtre visuellement et s’y verrouiller.

Lorsque le champ est libre, l’A1 peut voler jusqu’à 2-3 kilomĂštres sans difficultĂ©. Son altitude de vol maximale est de 500 m, ce qui est bienvenu, mais Ă©tonnant, car la limite dans la plupart des pays europĂ©ens est fixĂ©e Ă  120 m. Soit dit en passant, le champ ultra-large des objectifs permet de donner l’impression de filmer de trĂšs haut tout en Ă©tant relativement bas. Si le fabricant venait Ă  brider l’altitude de vol Ă  120 m, cela ne serait objectivement pas gĂȘnant.

Vitesse de pointe et tenue au vent

CĂŽtĂ© vitesse, l’Antigravity A1 peut flirter avec les 50 km/h en mode sport et 40 km/h en mode normal Ă  l’horizontale et jusqu’à 20 km/h Ă  la verticale. Ses performances n’ont rien Ă  envier Ă  un DJI Mini 5 Pro, par exemple. La rĂ©sistance au vent est plutĂŽt bonne, mĂȘme si les 249 grammes restent un handicap en comparaison de drones plus lourds. Lors de mes tests sur la cĂŽte atlantique, je n’ai pas rencontrĂ© de problĂšmes, mais, face Ă  un vent modĂ©rĂ©, l’A1 ralentit un peu. Comme toujours, mieux vaut vĂ©rifier Ă  mi-chemin s’il n’y aura pas de vent au retour pour Ă©viter qu’il ne tombe en panne de batterie. Sur ce point, la gestion est intelligente : le retour automatique au point de dĂ©part est corrĂ©lĂ© Ă  la distance et au niveau de batterie.

Antigravity A1Deux capacités de batteries

L’Antigravity A1 propose deux options de batteries. La batterie standard permet jusqu’à 24 minutes de vol, tandis que celle de haute capacitĂ© offre jusqu’à 39 minutes thĂ©oriques. Bien qu’une autonomie de 24 minutes puisse paraĂźtre limitĂ©e, la capture Ă  360° Ă©limine le besoin de plusieurs passes pour obtenir le bon cadrage. On ne consulte pas la vidĂ©o en se disant « j’aurais dĂ» faire ça, je vais recommencer Â» mais « j’ai regardĂ© Ă  cet endroit, mais de l’autre cĂŽtĂ© c’était plus intĂ©ressant, je vais simplement recadrer plus tard Â». Ceci dit, mieux vaut opter pour l’un des deux bundles oĂč trois batteries sont fournies, au lieu d’une pour la version de base.

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Curieusement, les batteries ne sont pas blanches // Source : Tristan Jacquel

En tout cas, on peut se rĂ©jouir qu’une batterie haute capacitĂ© soit disponible, car c’est prĂ©cisĂ©ment un bĂ©mol chez DJI qui rĂ©serve ces batteries spĂ©ciales au marchĂ© extra-europĂ©en.

Si l’on excepte le pack basique qui ne contient qu’une batterie de capacitĂ© normale, l’Antigravity A1 est livrĂ© avec 3 batteries pour les packs Explorer (capacitĂ© normale) et Infinity (haute capacitĂ©) et un hub de charge rapide (PD 30 W). Le hub de chargement prend en charge une fonction appelĂ©e Power Pooling. Le systĂšme redistribue l’énergie entre les batteries connectĂ©es pour garantir qu’au moins une batterie soit toujours prĂȘte Ă  voler.

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Le chargeur de batteries de l’Antigravity A1 (disponibles avec les bundles Explorer et Infinity) // Source : Tristan Jacquel

Antigravity A1VidĂ©o : l’IA pour des montages facilitĂ©s

Comme avec l’Insta 360 X5, l’Antigravity A1 rĂ©ussit le tour de force de filmer Ă  360° sans apparaĂźtre Ă  l’image. Le processeur embarquĂ© gomme ainsi le corps du drone, ses bras ainsi que les hĂ©lices qui tournent. Un sacrĂ© tout de force.

CĂŽtĂ© formats vidĂ©o, l’A1 peut filmer en 8K30p ou 5,7K60p, avec un dĂ©bit de donnĂ©es maximum de 170 Mbps (HEVC). C’est amplement suffisant pour obtenir des vidĂ©os exemptes du moindre artĂ©fact de compression, puis procĂ©der Ă  un montage et un export de haute qualitĂ© en 4K 16:9 par exemple. Pas de mode Log, ni de HDR donc, mais, avec un iPhone, les vidĂ©os peuvent ĂȘtre exportĂ©es en HDR Dolby Vision.

Antigravity a construit un Ă©cosystĂšme logiciel complet — ou plutĂŽt utilisĂ© celui d’Insta360 — pour rendre l’étape du montage ludique ou automatique.

Pour le grand public, l’application mobile Antigravity intĂšgre un module Auto Edit propulsĂ© par l’IA . Vous sĂ©lectionnez vos clips, et l’algorithme analyse le contenu. Il repĂšre les moments d’action, les paysages qui valent le coup, choisit les meilleurs angles de vue, applique des transitions cinĂ©matiques et cale le tout sur de la musique. C’est la promesse d’une vidĂ©o prĂȘte Ă  partager sur TikTok quelques minutes aprĂšs l’atterrissage, sans avoir touchĂ© Ă  un logiciel de montage complexe. On peut bien entendu sĂ©lectionner soi-mĂȘme les angles de cadrage et ajuster la durĂ©e de la vidĂ©o.

Antigravity Studio : le montage manuel ou tout auto

Pour les crĂ©ateurs sur Mac et PC, le logiciel de bureau Antigravity Studio apporte une innovation majeure : l’Adaptive Keyframe. Comment ça marche ? Pendant le vol, le drone enregistre la vidĂ©o, mais le casque enregistre aussi les mouvements de votre tĂȘte. De retour sur l’ordinateur, le logiciel peut utiliser ces donnĂ©es pour placer automatiquement des points clĂ©s (keyframes). ConcrĂštement, la vidĂ©o exportĂ©e reproduira ce que vous regardiez pendant le vol avec, bien entendu, la possibilitĂ© de dĂ©vier manuellement de ce qui est proposĂ©. Enfin, un module d’importation directe pour Adobe Premiere Pro est proposĂ©.

Antigravity A1Une qualité photo acceptable

Le mode photo de l’Antigravity A1 fonctionne Ă©galement Ă  360°. GrĂące Ă  sa capacitĂ© Ă  capturer des images sphĂ©riques de haute dĂ©finition, on peut choisir de recadrer ses photos aprĂšs coup, pour crĂ©er des images adaptĂ©es Ă  diffĂ©rents formats (horizontaux, verticaux, panoramiques, etc.).

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Des déformations optiques apparaissent rapidement au moment de cadrer les photos // Source : Tristan Jacquel

Une seule prise Ă  360° peut ĂȘtre utilisĂ©e pour gĂ©nĂ©rer plusieurs types de photos. Ce principe, « piloter d’abord, cadrer ensuite », encourage l’expĂ©rimentation et la crĂ©ativitĂ©, mĂȘme si en mode photo l’image se dĂ©forme rapidement et qu’il est impĂ©ratif de zoomer pour conserver une bonne gĂ©omĂ©trie. Et alors, on touche aux limites de l’utilisation d’une optique fish-eye : la dĂ©finition s’Ă©croule.

En termes de qualitĂ© pure, l’A1 reste donc en deçà de ce que propose DJI avec ses drones Ă  optiques conventionnelles et ses plus grands capteurs. On peut exporter les photos au format RAW, mais on se retrouve alors avec une image Ă  deux cercles qu’il est trĂšs difficile Ă  exploiter avec les outils de dĂ©veloppement classiques, tels que Lightroom.

Toutefois, la possibilitĂ© d’enregistrer des photos en HDR est un plus pour les rĂ©seaux sociaux.

Antigravity A1

Antigravity A1Prix et disponibilité

L’Antigravity A1 est proposĂ© en trois bundles :

Standard bundle, 1399 euros : l’essentiel pour dĂ©buter. Comprend le Drone A1, le casque Vision Goggles, le Grip Motion Controller, 1 batterie de vol standard, des hĂ©lices de rechange et des verres de rechange.

Explorer bundle, 1599 euros : le choix de la raison. Il ajoute 2 batteries standard supplĂ©mentaires (soit 3 au total), le Hub de charge intelligent et un sac de transport. C’est le pack recommandĂ© pour ne pas ĂȘtre frustrĂ© par l’autonomie.

Infinity Bundle, 1699 euros : il remplace les batteries standard par 3 batteries haute capacitĂ©, inclut le hub de charge, le sac, ainsi qu’un lecteur de carte rapide pour transfĂ©rer les rushes sans allumer le drone.

Notre avis sur L' Antigravity A1

Design
8
Une conception audacieuse, mais vulnĂ©rable. Avec l'A1, Antigravity signe un drone au look distinctif. Il a le bon goĂ»t de rester sous la barre fatidique des 250 grammes (classe C0) et facilite ainsi son utilisation lĂ©gale. On salue l'ingĂ©niositĂ© du train d'atterrissage rĂ©tractable et la relative discrĂ©tion sonore de l'appareil. Cependant, l'absence de protection sur les optiques proĂ©minentes crĂ©e une angoisse constante : ici, le moindre crash pourrait ĂȘtre fatal aux lentilles et la moindre rayure se voit Ă  l'image.
Logiciel
9
Pour un premier produit, Antigravity a accompli un travail de titan et livre une copie d'une maturitĂ© bluffante. L'expĂ©rience commence dans les lunettes Vision Goggles : leur interface limpide et bien pensĂ©e met le pilote en confiance dĂšs le premier dĂ©collage. Cette maĂźtrise se confirme une fois au sol, au moment du montage, oĂč la marque rĂ©ussit le tour de force de tout simplifier. L’application mobile comme le logiciel de bureau transforment le recadrage en un jeu d'enfant. Extraire une sĂ©quence dynamique, au format vertical pour les rĂ©seaux ou horizontal pour le web, se fait en quelques clics.
Vidéo
8
La véritable force de l'A1 réside dans sa stabilisation numérique : peu importe les turbulences, l'horizon reste imperturbable. Cette solidité autorise la création de mouvements complexes en postproduction sans le moindre tremblement. En revanche, le suivi automatique du sujet (tracking) montre vite ses limites en vol et décroche fréquemment. L'utilisateur devra donc souvent reprendre la main sur le logiciel de montage pour recentrer l'action correctement. Enfin, la qualité d'image 8K assure des exports 4K détaillés, mais le rendu conserve une esthétique "ultra grand-angle" trÚs marquée, idéale pour l'immersion, mais éloignée des standards cinématographiques classiques.
Photo
6
L'approche photographique de l'A1 bouleverse les habitudes. On ne se soucie plus du cadrage en vol, mais on compose l'image une fois au sol, à partir de la sphÚre capturée. Cette flexibilité offre des perspectives originales, des panoramas étendus aux effets "Tiny Planet". Cependant, il ne faut pas espérer égaler la finesse d'un drone de prise de vue conventionnel. La forte distorsion de l'optique fish-eye confine l'A1 à un usage créatif ou ludique, loin de la rigueur exigée par la photographie de paysage traditionnelle ou d'architecture.
Autonomie
8
Sur le papier, les 24 minutes de la batterie standard peuvent sembler justes. En pratique, la philosophie du drone change la perception du temps de vol. Puisque la caméra capture l'intégralité de la scÚne en une seule fois, on ne gaspille plus de précieuses minutes à ajuster un cadrage ou à recommencer une prise. Cette efficacité rend l'autonomie de base tout à fait pertinente pour la majorité des sessions. Les utilisateurs intensifs pourront se tourner vers les batteries haute capacité, quitte à basculer en catégorie C1.
Note finale du test
8 /10
Antigravity ne se contente pas de proposer un nouveau drone ; le constructeur bouscule un marchĂ© figĂ© depuis des annĂ©es par une domination sans partage. Avec l’A1, il transpose enfin la philosophie de la camĂ©ra 360° dans les airs et change radicalement l'expĂ©rience de vol. Le stress du cadrage disparaĂźt totalement. On se concentre dĂ©sormais uniquement sur sa trajectoire, avec la certitude absolue de ne jamais rater l'action. Cette libertĂ©, couplĂ©e Ă  un gabarit plume de moins de 250 grammes (classe C0), rend l'appareil particuliĂšrement attachant et ludique, et pilotable sans formation.

La grande force de l'A1 repose sur la maturité de son écosystÚme. Le fabricant a compris que le matériel ne suffit pas et livre une copie logicielle exemplaire. L'interface dans les lunettes, l'application mobile et le logiciel de bureau rendent le traitement des fichiers 360° accessible à tous. Transformer une sphÚre vidéo brute en un contenu dynamique, stabilisé et parfaitement cadré devient un jeu d'enfant. L'efficacité du tournage "tout-en-un" compense d'ailleurs largement une autonomie théorique qui pourrait sembler juste sur le papier.

Cependant, il faut garder Ă  l'esprit la nature spĂ©cifique de cet appareil. L'Antigravity A1 ne remplace pas un drone de prise de vue conventionnel type DJI Mini ou Mavic. Son optique fish-eye impose une signature visuelle trĂšs typĂ©e "action cam". Impossible ici de compresser les perspectives, d'obtenir un flou d'arriĂšre-plan ou de rĂ©aliser des plans serrĂ©s cinĂ©matographiques. De mĂȘme, la transmission radio montre ses limites dĂšs qu'un obstacle s'interpose, et les lentilles proĂ©minentes demandent une vigilance de tous les instants.

Au final, l'A1 s'impose comme le "second drone" idéal. Il est au vidéaste ce que l'objectif ultra grand-angle est au photographe : un outil spécialisé, incapable de tout faire, mais irremplaçable pour créer des images immersives et spectaculaires. Si vous cherchez la rigueur d'une image classique, il vous décevra. Mais si vous souhaitez libérer votre créativité et produire des contenus verticaux ou horizontaux impossibles à réaliser autrement, c'est une réussite incontestable.

Points positifs de l'Antigravity A1

  • La crĂ©ativitĂ© offerte par la capture 360°

  • Le concept "Shooter d'abord, cadrer ensuite"

  • Les lunettes de pilotage et leur image gĂ©ante

  • Le pilotage au Motion Controller, fun et accessible

  • La stabilisation numĂ©rique impĂ©riale

  • Le poids plume (classe C0) pour voler sans certification

  • La vitesse en vol et la rĂ©sistance au vent correcte

  • L'autonomie adaptĂ©e Ă  l'usage et la disponibilitĂ© de batteries haute capacitĂ©

  • L'Ă©cosystĂšme logiciel qui facilite le montage

Points négatifs de l'Antigravity A1

  • Des vidĂ©os typĂ©es action-cam et pas cinĂ©matographiques

  • La liaison radio qui craque un peu facile avec les obstacles

  • Passage par une phase d'export / montage obligatoire

  • Le retour au point de dĂ©part lĂ©gĂšrement imprĂ©cis

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