On est monté à bord de la nouvelle Nissan Micra : pourquoi la R5 électrique risque de lui faire du mal en France

 
La Nissan Micra est de retour pour une sixième génération, 100 % électrique. La citadine japonaise devient très européenne et se rapproche de la Renault 5 E-Tech. Nous avons pu monter à bord en avant-première. Voici nos impressions.
Nissan Micra 2025 // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Voici une nouvelle génération de celle qu’on appelle Nissan March au Japon : la Nissan Micra ! Mais cette fois-ci, il n’y aura pas de March, seulement la Micra. En effet, cette sixième génération 100 % électrique est réservée au marché européen. Nous avons pu découvrir cette citadine, bien plus européenne que japonaise, en avant-première.

Vous voyez une Renault 5 ? Pas moi !

En voyant la silhouette divulguée par Nissan pour annoncer l’arrivée du nouveau modèle de Micra, je pensais qu’il s’agirait simplement d’une Renault 5 rebadgée, dans la même veine que les Mitsubishi Colt et ASX, qui n’ont de différent avec les Clio et Captur que le logo. Mais il faut avouer que Nissan a fait un travail de design plus important, qui permet de différencier clairement la Micra d’une R5.

Car tout est en rondeur sur la Nissan, quand tout est rectangulaire sur la Renault. Capot, boucliers, ailes, portières, portes, hayon, phares et même les bas de caisse sont différents. Tous les panneaux de carrosserie sont spécifiques à la Micra. Dommage, ça veut dire que la Micra perd l’indicateur de charge sur le capot… En revanche, il y a toujours le petit coq sur le pare-brise. Quand on a posé la question à Nissan : « Pourquoi l’avoir gardé ? », le constructeur nous a répondu que c’était certes un coq, mais représenté sous forme d’origami, symbole de la France avec une technique japonaise.

Nissan compte lancer la Micra avec six teintes de carrosserie, plusieurs combinaisons bi-ton avec un toit noir ou gris, et trois designs de roues : deux jeux de jantes alliage et des roues en acier avec enjoliveurs, toujours de 18 pouces.

Nissan Micra // Source : Paul-Emile CASSORET pour Frandroid

Quand on découvre la Micra pour la première fois, on ne distingue pas immédiatement la Renault 5, et tant mieux. Un peu de diversité dans le design ne fait pas de mal et permettra certainement d’aller chercher une clientèle fatiguée du néo-rétro.

Même au chapitre des dimensions, c’est légèrement différent : la Micra est 5 cm plus longue que la Renault 5, pour atteindre 3,97 m. Ce qui, malheureusement, n’améliore pas l’habitabilité.

Les mêmes défauts à bord que la Renault 5

En récupérant la plateforme AmpR Small de Renault, Nissan doit composer avec le même défaut que la R5 : l’habitabilité. Avec moins de 4 mètres, la citadine n’est pas très accueillante, surtout à l’arrière. Les passagers dépassant 1,80 m ne seront pas confortablement installés, la tête encastrée dans le plafonnier, les genoux dans le siège et les caves à pieds trop petites. La banquette arrière est clairement faite pour des enfants, ou des adultes que vous souhaitez punir…

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

À l’avant, on est mieux installé. Heureusement, on profite des sièges enveloppants de la Renault 5, avec simplement une sellerie différente, laissant place ici à du similicuir. On apprécie pouvoir régler le siège conducteur en hauteur, inclinaison et longueur, tandis que le volant bouge lui en hauteur et en profondeur. Résultat : on peut trouver une position de conduite excellente.

Nissan Micra // Source : Paul-Emile Cassoret pour Frandroid

Puisqu’on parle du confort à bord, continuons avec les équipements en ce sens. La Nissan Micra embarque de série une pompe à chaleur. Elle propose aussi les sièges et le volant chauffants. Selon la finition, il est possible d’avoir un système audio Harman Kardon, qui devrait s’apprécier correctement, profitant de l’insonorisation poussée annoncée par Nissan.

Nissan Micra // Source : Paul-Emile Cassoret pour Frandroid

Le coffre reste de 326 litres, soit la même capacité que la R5, avec la possibilité d’aller jusqu’à 1 106 litres en rabattant la banquette 60/40. Il sera possible de charger des objets volumineux. D’expérience, un vélo peut entrer à condition de démonter une ou deux roues et de rabattre la banquette. Je l’avais expérimenté lors de mon essai de la Renault 5 Autonomie Urbaine.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Technologies et infodivertissement : tout d’une Renault 5

Si vous avez déjà eu un contact avec le Renault 5 vous remarquerez que la Nissan Micra fait confiance aux mêmes technologies. Deux écrans de 10 pouces garnissent la planche de bord, l’un est dédié aux informations de conduite (7 pouces en entrée de gamme), l’autre est relatif au système d’infodivertissement fonctionnant sous Android Automotive.

On fera alors les mêmes éloges que pour la Renault 5, l’écran tactile est fluide et réactif, très agréable au toucher, Android Automotive pemet de profiter des applications du Play Store compatibles avec la conduite tandis que la navigation utilisée Maps, elle est donc connectée et permet de planifier son trajet avec le borne de charge et de préconditionner la batterie en fonction.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

L’application My Nissan Connect permet quelques interactions avec la voiture depuis le smartphone, comme le lieu de stationnement, lancer la climatisation ou le chauffage dans l’habitacle ou encore lancer la charge de manière différée.

L’habitacle embarque la fonctionnalité V2L permettant de se servir du courant présent dans la batterie pour charger vos appareils électriques. 4 modes de conduite sont présents : Comfort, Eco, Sport et Perso.

Une ambiance légèrement différente

Bien que le design de l’habitacle soit le même, Nissan a fait des choix permettant de distinguer légèrement les ambiances à bord. On pense notamment à cette sellerie en similicuir que l’on retrouve sur les sièges, tableau de bord et intérieur de porte. Ça donne un aspect un peu moins chaleureux à la Micra, mais tout aussi premium. C’est en revanche agréable au toucher puisque rembourré.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Les designers du bureau londonien de Nissan n’ont pas eu la liberté de redessiner l’habitacle, ce qui explique notamment que le volant soit le même que la française. Tout comme le ciel de toit qui est gauffré comme la Renault 5. Ce n’est absolument pas un défaut, mais on aurait aimé un habitacle aussi différenciant que le design extérieur. C’est un peu dommage car on dirait que Nissan n’a pas eu le budget nécessaire pour redessiner l’intérieur. À la place, il faut se contenter d’un easter-egg représentant le Mont Fuji avec un soleil levant dans le vide poche central, dessin que l’on retrouve aussi sur le phare arrière gauche, visible lorsque l’on ouvre le hayon.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Nissan veut jouer sur ses origines japonaises pour séduire ? C’est amusant quand on sait que cette citadine n’est pas prévue sur le marché nippon, est produite en France en collaboration avec Renault, et que son design est le fruit d’un bureau britannique. Certains constructeurs d’origine italienne ont été embêté par les autorités du pays pour avoir revendiqué cette origine pour des voitures produites en Pologne …

Deux motorisations et deux batteries

Nissan nous a présenté la gamme de la Micra. Elle arrivera à la rentrée avec deux motorisations et deux batteries. La petite batterie de 40 kWh sera associée au moteur de 120 chevaux, tandis que la plus grosse batterie de 52 kWh accompagnera le moteur de 150 chevaux. Ce qui donne des autonomies WLTP allant de 310 à 408 km (données en cours d’homologation). Des choix que l’on retrouve également sur la Renault 5, ce qui place la Micra au cœur du marché des citadines électriques.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

En revanche, pas de motorisation de 95 chevaux, comme ce que prévoit Renault pour la R5. Nissan semble laisser l’avantage du prix d’accès plus bas à son partenaire français.

Concernant la recharge de cette citadine franco-anglo-nippone, elle accepte jusqu’à 80 kW de puissance maximale avec la petite batterie, et jusqu’à 100 kW avec la grande. Ce qui permet, dans les deux cas, une recharge de 10 à 80 % en 30 minutes. Pour la recharge à domicile en courant alternatif, elle accepte jusqu’à 11 kW, permettant une recharge complète de 10 à 100 % entre 3h45 et 4h45 selon la batterie.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Bonne nouvelle : cette Nissan Micra est livrée de série, dès le lancement, avec quatre niveaux de freinage régénératif, dont le plus puissant correspond à un mode de conduite dit « One-Pedal », permettant d’aller jusqu’à l’arrêt complet sans toucher à la pédale de frein.

Concernant une éventuelle version sportive Nismo de la Micra, l’équipe de Nissan n’a ni confirmé ni écarté la possibilité. Il faudra encore patienter.

Notre avis : l’existence risque d’être difficile

En toute logique cette Nissan Micra s’annonce aussi convaincante que le Renault 5, mais pour se prononcer totalement il faut attendre les annonces des tarifs de la Micra, que l’on estime proche de la Renault 5 avec un départ à 27 990 euros.

Nissan Micra // Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid

Mais si Nissan n’arrive pas a se différencier sur le tarif, l’existence de la Micra risque d’être difficile. Son design, aussi travaillé soit-il n’est pas aussi fort que celui de la Renault 5 jouant clairement sur la nostalgie pour convaincre. Finalement ce n’est peut-être pas la France que vise Nissan avec cette Micra, mais plutôt tous les autres marchés européens où l’histoire du modèle de Renault n’est pas aussi populaire. Si la Renault 5 n’évoque rien à certains automobilistes alors les deux modèles seront sur un pied d’égalité mais en France, l’existence de cette Micra électrique risque d’être difficile et dans l’ombre de sa cousine tricolore.

La commercialisation de cette sixième génération de Nissan Micra produite en France dans l’usine de Douai, est prévue pour la rentrée prochaine. Elle devrait vraisemblablement être éligible au bonus écologique.

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