« Un impact négatif d’environ 5,1 milliards d’euros » : Porsche fait un immense retour en arrière sur la voiture électrique, et cela aura des conséquences

La situation n’est pas vraiment rose pour le marché de la voiture électrique, même si les ventes mondiales continuent d’augmenter. En fait, il faut savoir que tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne, bien au contraire. Certains s’en sortent très bien, comme BYD notamment. Pour d’autres en revanche, c’est un peu plus compliqué.

Porsche fait machine arrière

C’est par exemple le cas pour Porsche, qui subit de plein fouet une forte baisse de la demande. Si au départ, sa Taycan s’était plutôt bien vendue, les chiffes sont aujourd’hui au plus bas. La berline électrique a vu ses immatriculations chuter de 49 % entre 2023 et 2024. Et ce n’est pas tout, car le constructeur allemand commercialise aussi le Macan, qui ne semble pas non plus rencontrer le succès attendu. Et ce alors que le constructeur avait prévu de vendre 80 % de voitures électrifiées d’ici à 2030.

Mais faute de demande, la firme de Stuttgart a décidé de changer de stratégie et de faire machine arrière sur ses projets. Ainsi, nous avions annoncé en août 2025 qu’elle allait mettre fin à sa division dédiée à la conception de batteries. Ce qui va résulter au licenciement de 200 salariés sous peu. Déjà, en mars de cette même année, Porsche avait décidé de réajuster sa stratégie, afin de faire face à la dégringolade des ventes de voitures électriques. Et la marque va désormais encore plus loin, comme elle l’annonce dans un communiqué de presse.

Car cette dernière vise un chiffre d’affaires en baisse, avec des estimations comprises entre 37 et 38 milliards d’euros en 2025, contre 39 à 40 milliards initialement prévus. La marge opérationnelle devrait être de seulement 2 % en 2025, contre 7 à 9 % initialement prévus. Et tout cela aura des conséquences très concrètes. En effet, Porsche va reporter le lancement de modèles électriques, comme le confirme Oliver Blume, président du directoire de Volkswagen et de Porsche. Ce dernier veut tenter de sauver les meubles, dans une période très délicate.

Il affirme que « nous réorientons Porsche dans son ensemble pour répondre aux nouvelles réalités du marché et aux attentes des clients ». Concrètement, cela va se matérialiser par le report indéterminé d’un nouveau SUV électrique au-dessus du Cayenne, qui sera finalement lancé en versions thermique et hybride seulement – la version électrique pourrait cependant arriver plus tard, selon la demande du marché. La Panamera et le nouveau Cayenne, qui a été montré au salon de Munich seront aussi concernés par cette nouvelle stratégie.

Une grande réorganisation

De plus, on se rappelle que le constructeur avait prévu de concevoir une plateforme inédite, dédiée aux véhicules électriques. Cette dernière sera finalement reportée, et son design sera « technologiquement repensé en coordination avec d’autres marques du groupe Volkswagen ». Il est donc tout à fait probable qu’elle soit partagée avec d’autres modèles de la firme de Wolfsburg. Oliver Blume indique que « nous assistons actuellement à des bouleversements massifs dans le secteur automobile, c’est pourquoi nous réorganisons Porsche de fond en comble ».

Mais cette nouvelle stratégie pourrait peser fortement dans les finances du constructeur, et notamment sur ses marges. En revanche, le chiffre d’affaires devrait rester stable selon les estimations. Cependant, cela se soldera par la suppression de 35 000 postes en Allemagne, comme cela avait été annoncé à la fin de l’année 2024. Quant au groupe Volkswagen, les répercussions seront très concrètes : un communiqué de presse prévoit « un impact négatif d’environ 5,1 milliards d’euros sur le résultat d’exploitation du groupe Volkswagen pour l’exercice 2025″.

Mais au fait, qu’est-ce qui a causé ces grandes difficultés pour la firme allemande ? À vrai dire, il y a plusieurs raisons à cette situation très compliquée.

D’abord, la concurrence des constructeurs chinois, mais aussi la baisse du marché du luxe dans ce pays, sur lequel Porsche compte beaucoup. En parallèle, la montée en puissance de l’électrique est nettement moins rapide que prévu. Sans parler des droits de douane mis en place par le gouvernement américain, qui plombe également le constructeur allemand. Ainsi, c’est la quatrième fois cette année que ce dernier revoit ses prévisions à la baisse. Et 2025 n’est pas encore terminée pour le moment…