La situation est critique pour Porsche, qui annule un projet d’envergure pour ses voitures électriques

 
Alors que les ventes de voitures électriques restent timides chez Porsche, le constructeur annonce des mesures fortes. Il va ainsi mettre fin à sa division spécialisée dans la conception de batteries et licencier environ 200 salariés.

Le marché automobile est particulièrement instable au cours de ces dernières années. Les ventes de voitures neuves peinent à remonter, tandis que celles des autos électriques n’affichent pas les croissances espérées, même si elles ont tout de même bien augmenté dans le monde en un an seulement.

Porsche en difficulté

Toutefois, tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne. Si BYD cartonne, au point de dépasser Tesla, tout comme Renault qui connaît un grand succès avec sa R5, d’autres marques sont à la peine. C’est le cas du groupe Volkswagen, même si les choses commencent à rentrer dans l’ordre après une année 2024 très difficile. Mais une marque en particulier peine à relever la tête. Il s’agit de Porsche, qui rencontre de nombreux obstacles. À la fin du mois d’avril 2025, la firme allemande faisait déjà part de ses difficultés.

Elle annonçait un changement radical de sa stratégie, avec une réduction de ses dépenses sur le développement de ses voitures électriques. Le constructeur de Stuttgart veut à nouveau miser sur le thermique. Un tournant qui rappelle celui aussi annoncé par Ford et Volvo, qui ne veulent plus devenir des marques 100 % électriques. C’est donc dans ce contexte que Porsche avait annoncé la fin de sa filiale Cellforce, dédiée à la production de batteries.

Porsche Macan // Source : Tibo / Porsche France

Face au « ralentissement de la croissance de l’électromobilité », Porsche a donc décidé de revoir ses plans. C’est ce que confirme le quotidien allemand Der Spiegel, qui annonce que la firme prévoit de faire disparaître sa division. Résultat, pas moins de 200 salariés devraient être licenciés, sur un total de 286. Cela signifie que seul une petite partie de l’équipe serait maintenue, dans le meilleur des cas.

Pour le moment, Porsche n’a pas fait de commentaires sur la situation, mais on sait que les employés de Cellforce ont été convoqués à une réunion qui se déroulera le 25 août prochain. Et selon une source interne, sauver cette filiale est comme « croire au Père Noël ». Car il ne faut pas moins de 295 millions d’euros pour espérer amortir les coûts des installations de production de l’entreprise. Ainsi, selon le média allemand, une liquidation de ces dernières serait aussi au programme.

Notons tout de même que V4Smart, sa coentreprise avec Varta, est toujours fonctionnelle, et vient même de présenter sa deuxième génération de cellules.

Une situation très tendue

Contrairement à Volkswagen, Porsche n’offre aucune garantie sur l’emploi et les 200 salariés licenciés pourraient donc bel et bien se retrouver au chômage pur et simple. Et ce alors que le gouvernement du Bade-Wurtemberg avait accordé une injection financière de plusieurs dizaines de millions d’euros pour soutenir Cellforce. Il se dit que le constructeur pourrait désormais devoir rembourser cette somme, ce qui le plongerait dans des difficultés encore plus grandes. Car déjà, la fermeture de sa filiale est perçue comme une honte pour Porsche.

Selon Der Spiegel, cette dernière « symbolise l’échec de toute sa stratégie électrique ». Le média rappelle que dès 2025, une voiture sur deux vendue par la marque devait être dotée de cette motorisation. Et d’ici 2030, ce chiffre devait atteindre les 100 %. Or, sur l’ensemble du premier trimestre, seulement un véhicule sur quatre était électrique. Toutefois, le constructeur avait annoncé que les autos électrifiées avaient représenté 38,5 % des livraisons au premier trimestre 2025, dont 25,9 % rien que pour les électriques.

Porsche Taycan GTS. Crédit Porsche

Cela notamment grâce au bon démarrage du Macan, même si une déclinaison thermique semble être en cours de développement. De plus, la firme allemande doit faire face à la concurrence grandissante, venue notamment de Chine. Là-bas, les marques sont nombreuses et bien décidées à ne pas se laisser faire. On pense par exemple à Xiaomi avec sa nouvelle SU7 Ultra, qui rivalise frontalement avec la Taycan. En avril dernier, le patron de Porsche avait affirmé « ne pas savoir s’il y aurait un jour beaucoup d’acheteurs de voitures électriques de luxe en Chine ».


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