18,4 milliards d’euros en moins : ce géant japonais de l’automobile fait une grosse marche arrière sur la voiture électrique

 
Honda n’était déjà pas vraiment en avance sur la voiture électrique, et il a décidé de ralentir encore le rythme. La firme japonaise préfère se concentrer sur l’hybride, mais n’abandonne cependant pas totalement le 100 % électrique.

Tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne sur l’électrique. Si certains, comme BYD, Tesla ou même Volkswagen sont déjà bien avancés, d’autres sont encore un peu à la traîne. C’est notamment le cas des marques japonaises, qui ont du mal à croire à cette alternative. Et ce même si l’Union européenne va interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035.

Un retour en arrière chez Honda

On pense par exemple à Toyota, dont l’ancien patron Akio Toyoda ne cesse de rappeler sa défiance vis à vis de cette motorisation. C’est aussi le cas de Honda. La firme avait pourtant lancé en 2019 sa petite citadine, la Honda e, qui avait disparu en 2023 faute de demande. Aujourd’hui, sa gamme électrique est assez peu fournie, puisqu’elle ne propose que le e:Ny1 en France. Mais nous avions ensuite eu une petite lueur d’espoir lors du CES 2025.

Là bas, la firme basée à Tokyo avait levé le voile sur deux concept-cars annonçant une berline et un SUV. De quoi nous mettre l’eau à la bouche. Cependant, la joie aura été de courte durée, car l’entreprise a finalement décidé de faire machine arrière sur la voiture électrique. C’est en effet ce qu’elle vient d’annoncer dans un communiqué tout juste publié. Elle a décidé de réduire drastiquement ses investissements dans l’électrique. Ces derniers passeront de 61,4 milliards d’euros prévus à seulement 43 milliards d’ici à 2030.

Cela représente une baisse d’environ 30 %, ce qui n’est évidemment pas négligeable. Quelle est la raison de ce revirement de situation, à l’heure où les pouvoirs publics font tout pour pousser les marques à développer leur gamme électrique ? Et bien le patron de la marque Toshihiro Mibe s’est exprimé sur la question. Il explique que ce changement est dû à « l’incertitude de l’environnement commercial en raison du ralentissement de l’expansion du marché des voitures électriques ». En somme, il déplore que la demande est en baisse, ce qui se confirme dans les chiffres de vente.

Pour lui, la cause est à chercher du côté des réglementations environnementales et des « changements dans les politiques commerciales de différents pays ». Il vise alors clairement les droits de douane imposés par Donald Trump pour les voitures venues du Japon. Et forcément, cette nouvelle stratégie de la part de Honda va se traduire par des prévisions de ventes en baisse pour les autos électriques. Pour mémoire, la marque visait 40 % d’immatriculations de modèles de ce type et à pile à combustible d’ici à 2030. Ce chiffre passera sous les 30 %.

Des ambitions en baisse

Pire encore, il pourrait même plutôt avoisiner les 20 %, soit environ 700 000 à 750 000 unités vendues. À vrai dire, Honda n’est pas la seule marque à faire machine arrière sur la voiture électrique. C’est notamment le cas du groupe Stellantis, de Ford et de Volvo, qui ont revu leurs ambitions. Ces constructeurs ont en effet renoncé à ne vendre que des autos zéro-émission (à l’échappement) à partir de 2030. Néanmoins, la firme nippone n’abandonne pas entièrement l’électrique.

Le patron de l’entreprise rappelle en effet que « les véhicules électriques constituent la solution optimale pour atteindre la neutralité carbone dans le secteur des véhicules de tourisme ». Il vise à ne commercialiser que cette motorisation ainsi que des modèles à hydrogène à partir de 2040. En attendant, Honda veut d’abord se concentrer sur les autos hybrides, avec un objectif de 2,2 millions d’immatriculations dans le monde d’ici à 2031. Selon Toshihiro Mibe, la demande pour cette alternative devrait augmenter jusqu’en 2030.

Honda 0 Saloon

Sur le papier, cette dernière possède de nombreux avantages, puisqu’elle permet de rouler sans avoir à se soucier de la recharge. Or, c’est justement ce point qui pose problème, car de nombreux automobilistes ne pensent pas à brancher leur auto. C’est sur ce point que l’ONG Transport & Environment avait tiré la sonnette d’alarme. Elle dénonçait une consommation de carburant excessive, en raison de l’absence de recharge de la part des utilisateurs. Dans ce cas, le moteur thermique doit alors tracter en plus le poids de la batterie vide, sans l’assistance du bloc électrique. D’ailleurs, cette motorisation sera aussi interdite en Europe en 2035.


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