« Aussi rapide qu’un plein d’essence » : la patronne de BYD annonce l’arrivée de la recharge en 5 minutes en Europe

 
On a pu discuter avec Stella Li, la Vice-Présidence de BYD. Recharge en 5 minutes en Europe, fabrication des voitures électriques sur le Vieux-Continent, futurs modèles. La patronne de BYD nous a lâché quelques informations très intéressante sur l’avenir de la marque en Europe.

Comme nouvelle la recharge rapide en 5 minutes des voitures électriques, la montée en puissance de BYD impressionne. Une nouvelle visite à Shenzhen, au siège de la marque nous a permis de faire un état des lieux.

Production en Europe, déploiement de gammes, technologies, attention tout va très vite ! En bonus : nous avons eu droit à des démos de la recharge en 5 minutes et de vol de drone DJI intégré au toit d’une voiture électrique. Et tout cela n’est pas si loin d’arriver en Europe.

Au rythme du développement de BYD, premier constructeur chinois, une petite visite sur place est toujours riches d’enseignements. Le siège de la marque en forme de pentagone, un froid building géant tout en marbre et hauts plafonds, semble ne pas avoir bougé.

Mais il suffit de relire ses notes de l’époque (il y a juste un an) et les comparer aux chiffres actuels pour comprendre le chemin parcouru : la marque est passée de 3 à 4,3 millions de voitures produites annuellement (6e rang mondial des constructeurs de voitures particulières), de 700 000 salariés à 1 million et de 90 000 à 120 000 ingénieurs (45 brevets déposés chaque jour ouvré). En un an !

D’ailleurs, BYD vient de dépasser Tesla sur la vente de voitures électriques au cours du premier semestre 2025. Avec plus de 300 000 voitures vendus en plus sur la même période. Le vent souffle, et fort.

100 points de vente en France et une gamme en peine croissance

Et le développement en Europe n’est pas en reste. En France, BYD compte désormais 74 employés au siège et à 60 points de vente (une centaine en fin d’année). Le plan produit en électrique comme en hybride rechargeable continue de se dérouler à rythme soutenu.

Après le lancement de la très compétitive Dolphin Surf électrique (prix d’attaque à 20 000 euros), le petit SUV Atto 2 va avoir droit à une version à grande autonomie à l’automne.

BYD va accélérer le développement de l’offre en hybride série DM-i (PHEV hybride rechargeable avec batterie de presque 20 kWh selon le modèle), dont la Seal 6 qui devrait venir en septembre (potentiellement en berline et en break) et un nouveau SUV compact PHEV attendu plus tard cette année.

Enfin, la marque premium Denza sera lancée avant la fin de l’année avec les spectaculaires Z9 et Z9 GT, que nous avons pu tester, avec un positionnement et des show-rooms spécifiques. 

Pour rappel, les hybrides rechargeables comme les BYD DM-i pâtissent d’un malus au poids en France à partir d’une masse de 1 600 kg mais au moins, ils évitent les droits de douane réservés aux voitures électriques chinoises (environ 27 % pour BYD).

Des surtaxes européennes que Mme Li trouve très injuste en tant qu’entreprise privée et non d’état. “Nous ne pouvons pas contrôler les tensions géopolitiques. Mais il n’est pas juste de faire payer les consommateurs européens. Il est également injuste de dire que nous recevons une sorte de subvention du gouvernement. En Europe, tous les pays ont accordé des subventions pour l’électrique, de même que la Chine.

Si nous investissons dans n’importe quel pays et que nous créons des emplois, en fonction de cette contribution, toutes les villes nous accorderont des incitations. Il est donc injuste de considérer que les entreprises chinoises, parce qu’elles travaillent dur et qu’elles ont beaucoup d’innovations et de technologies, reçoivent des subventions spéciales de la part du gouvernement pour atteindre ce résultat« .

Bientôt made in Europe

Mais il y a une autre parade aux droits de douane : la fabrication en Europe, qui fait de toute façon partie des plans de la marque. “BYD a une vision à long terme, rappelle Mme Li. Nous ne prenons pas de décisions basées sur le court terme, comme une raison géopolitique, ou un souci de droits de douane.

Je pense que le principe de BYD est toujours le suivant : nous devons produire dans les régions où se trouve un marché pour nos voitures”. 

Ainsi l’usine en construction en Hongrie débutera sa production dès la fin de l’année avec les Dolphin Surf puis Atto 2, avec une capacité de production de 150 000 véhicules dans la première phase (probablement le double à terme) et 10 000 employés, y compris des ingénieurs dans un nouveau centre de R&D.

Une deuxième usine est attendue en Turquie l’an prochain, et une troisième devrait suivre. Les ambitions ? Le top des constructeurs, pas moins… Des modèles spécifiques à notre marché devraient finir par arriver, potentiellement dessinés dans un centre de design européen. Parions sur l’Italie, cœur du style dans le Vieux Continent. 

Le Flash Charging en Europe

Nous avons pu assister à une session de Megawatt Flash Charging dans une concession modèle de BYD à Shenzhen avec une BYD Tang L, la version mégawatt du grand SUV avec la Super e-Platform.

Il intègre une batterie LFP Blade spécifique de 100,5 kWh net, 1 000 ampères, 1 000 volts et capable d’encaisser une recharge de 1 000 kW… Partant de 5 % de SOC, il n’aura fallu qu’une minute pour arriver à 17 %, passant de 30 à 103 km d’autonomie CLTC. Soit un km gagné chaque seconde et le chiffre magique de 1001 kW de puissance de charge affiché au tableau de bord.

En tout, nous avons atteint 50 % et 300 km d’autonomie (270 km gagnés) en environ… 4 minutes. Dingue !

Nous avions déjà assisté à une démonstration de ce type il y a quelques mois, avec un 10 à 70 % réalisé en seulement 6 minutes. Ou 400 km d’autonomie récupéré en 5 minutes.

La station est en partie alimentée par une batterie stationnaire pour ne pas avoir trop d’impact sur le réseau et deux prises sont branchées sur l’auto. Aujourd’hui, 500 points de mégacharge sont installés dans 200 villes, et dans les 12 mois, ils seront 15 000. 

Un système qui ne va tarder tarder à rejoindre nos contrées ! “Nous prévoyons d’installer ce type de chargeurs en Europe d’ici la fin de l’année. Nous préférerions les installer dans le réseau BYD, mais ils pourront aussi se trouver sur les autoroutes, en partenariat avec un réseau de recharge. Des modèles compatibles seront introduits l’année prochaine,” explique Stella Li. Ce qui signifie que les BYD Tang L et Han L pourraient être commercialisés en Europe également.

Avant de souligner : “Le temps de charge est désormais aussi rapide quun plein d’essence, ce qui constitue un changement psychologique. Cela contribuera donc grandement à accélérer l’adoption par les utilisateurs”.

Enfin, à la question du développement des batteries à électrolytes solides (SSB), Mme Li avance une date. “BYD est toujours en position de leader dans le domaine des batteries à électrolytes solides. Il ne s’agit donc pas seulement de la formule chimique, mais aussi de la mise en place de la ligne de production expérimentale. Le calendrier est repoussé à 2030 maintenant.”

Entre charge ultra-rapide et batteries solides à forte densité pour plus d’autonomie, l’innovation est donc motrice pour un spécialiste de l’électrique comme BYD. Avec 45 brevets déposés chaque jour, le rythme est méchamment élevé et un point dans un an devrait réserver encore des surprises…

Bonus : un drône DJI à bord

Sur le parking de la concession témoin de Shenzhen, un des SUV Tang L porte un coffre de toit intégrant le fameux drone commercialisé en collaboration avec DJI.

Si l’employé ici le commande avec une télécommande smartphone classique, il est aussi possible de le contrôler depuis l’habitacle, en roulant avec la vue du drone sur l’écran central (il peut suivre l’auto automatiquement), puis d’y éditer la vidéo et la partager facilement. Le décollage et l’atterrissage sont faisables en roulant à moins de 25 km/h… Une offre moins évidente dans nos contrées qu’en Chine avec une réglementation différente. 


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