
Le marché de l’électrique réserve parfois des surprises. Aujourd’hui, il est possible d’acquérir une Porsche Taycan d’occasion pour le même prix qu’une Tesla Model 3 neuve, soit environ 50 000 euros. Une situation inédite qui bouleverse les repères habituels et pose une question légitime : vaut-il mieux opter pour le prestige allemand d’occasion ou la technologie américaine sortie d’usine ?
Pour y répondre, j’ai conduit pendant plusieurs jours une Porsche Taycan 2024 (la version restylée) tout en la comparant systématiquement à ma Tesla Model 3 de 2020, modèle propulsion (SR+) avec un seul moteur de 300 chevaux et la batterie de 50 kWh. Une voiture achetée plus de 50 000 euros il y a maintenant cinq ans.
Une confrontation qui révèle des différences bien plus profondes qu’une simple question de badge.
Pour aller plus loin
Une Porsche au prix d’une Tesla Model 3 : pourquoi les prix de la Porsche électrique s’effondrent autant en occasion
Avant toute chose, précisons que la Porsche Taycan a perdu énormément de sa valeur sur le marché de l’occasion. Les raisons sont nombreuses, et nous avons déjà abordé cette situation dans un article dédié.
Design : la ligne allemande face au minimalisme californien
La Porsche Taycan affirme d’emblée son appartenance à la lignée sportive du constructeur de Stuttgart. Avec ses 4,90 mètres de long contre 4,69 mètres pour la Model 3, la berline électrique allemande impose une présence indéniable. Son profil évoque à la fois la Panamera et la mythique 911, une filiation assumée qui ne laisse personne indifférent.

La grande bande LED arrière constitue l’un des éléments de série les plus réussis, présente sur toutes les versions de la Taycan. Sur le modèle restylé 2024, Porsche a même ajouté un logo rétroéclairé à l’arrière, une option absente de l’ancienne génération mais qui illustre l’évolution du design.

La Tesla Model 3 de 2020, elle, affiche désormais un certain âge face à sa rivale. Son design minimaliste, qui semblait révolutionnaire à son lancement, a pris un coup de vieux, surtout comparé aux versions restylées récentes. Mais cette simplicité des lignes facilite aussi le stationnement et la circulation en ville grâce à des dimensions plus compactes.
Habitabilité : deux philosophies d’aménagement
À bord de la Taycan, on se sent immédiatement enveloppé par la console centrale et les écrans qui créent un véritable poste de pilotage. La position de conduite, légèrement plus basse que dans la Tesla, renforce cette sensation sportive.
L’espace de rangement sous la console centrale flottante offre une solution pratique, avec deux porte-gobelets et un accoudoir contenant d’autres compartiments ainsi que des prises USB-C et 12V.

La Tesla Model 3 propose une approche différente avec un grand espace de rangement central très profond, supérieur à celui de la Porsche. Elle intègre également deux chargeurs à induction pour smartphones, une fonctionnalité absente de série sur la Taycan.

Une différence majeure réside dans la présence d’un combiné d’instrumentation derrière le volant de la Porsche, légèrement courbé comme sur la Lucid Air. Cet écran permet au conducteur de garder les yeux sur la route tout en consultant les informations essentielles, là où la Tesla oblige à tourner la tête vers l’écran central de 15 pouces.
Places arrière : l’avantage inattendu de la Porsche
Contre toute attente, la Porsche Taycan offre davantage d’espace aux jambes que la Tesla Model 3. Pour un gabarit d’1,84 mètre, on dispose de 5 à 10 centimètres devant les genoux dans la Taycan, contre un peu moins dans la Model 3. La possibilité de glisser les pieds sous les sièges avant améliore encore le confort de la berline allemande.

Le toit panoramique apporte une excellente luminosité dans les deux véhicules, mais attention : sur la Taycan, il s’agit d’une option (parfois photochromatique à 5 000 euros sur les versions haut de gamme), alors qu’il est de série sur la Tesla.
Point noir de la Porsche : le tunnel de transmission central, qui n’en est pas vraiment un, mais qui est rendu nécessaire par la taille de la batterie, et le fait d’avoir les « foot garage », un creusement dans la batterie pour mettre les pieds des passagers arrière. Cela n’a rien à voir avec la boîte de vitesse, directement placée sur l’essieu.
Cette boîte automatique change de rapport autour de 100 km/h pour réduire la consommation autoroutière et permettre des vitesses de pointe très élevées, mais elle pénalise le confort de la cinquième place centrale. D’ailleurs, cette cinquième place est… une option chez Porsche, transformant la voiture en quatre places de série.
La Tesla se révèle finalement plus accueillante pour cinq adultes, même si son siège central reste ferme.
Coffres : la Tesla prend l’avantage
Le coffre arrière de la Taycan oscille entre 400 et 450 litres selon la présence ou non d’un caisson de basse pour les options audio Bose ou Burmester. La Tesla Model 3 dispose de 594 litres, auxquels s’ajoutent 100 litres de sous-coffre.

À l’avant, les deux véhicules proposent un frunk d’environ 85 litres. Celui de la Taycan est plus profond, tandis que celui de la Tesla s’avère plus large. Une option sympathique de la Porsche : l’ouverture automatique du port de recharge en passant simplement la main devant, contre une ouverture manuelle de série.

Limitation importante : la Taycan ne peut pas recevoir de crochet d’attelage pour tracter, contrairement à la Model 3 qui peut tracter 1 tonne. Un accessoire peut néanmoins être installé sur le diffuseur arrière pour transporter des vélos.
Pour davantage d’espace de chargement, il faudra se tourner vers les versions Cross Turismo ou Sport Turismo, qui remplacent la malle par un hayon et gagnent en praticité.
Infotainment : entre sophistication et simplicité
La Porsche Taycan embarque jusqu’à quatre écrans dans l’habitacle : le combiné d’instrumentation derrière le volant, l’écran central d’infodivertissement, un écran passager optionnel, et un écran tactile vertical pour gérer la climatisation et les raccourcis.

Le modèle 2024 fonctionne désormais avec un App Store, avec en plus une meilleure fluidité de la cartographie par rapport aux anciennes versions. On retrouve Spotify et YouTube parmi les applications disponibles.
L’écran passager, masqué par un filtre physique pour ne pas distraire le conducteur, constitue une option de 8 000 euros dont on peut aisément se passer. La qualité d’affichage avec ce filtre reste étrange, et son utilité réelle apparaît limitée.
La Tesla Model 3 se contente d’un unique écran central de 15 pouces qui centralise toutes les fonctions : vitesse, GPS, aides à la conduite. Cette approche minimaliste divise : certains apprécient la simplicité, d’autres regrettent l’absence d’affichage face au conducteur.
Avantage notable de la Porsche : l’affichage tête haute en option, qui projette sur le pare-brise la vitesse, la cartographie GPS et les informations de conduite semi-autonome. Cette fonctionnalité améliore considérablement le confort de conduite en permettant de garder les yeux sur la route. Tesla ne propose pas cette technologie.
La Taycan intègre également Android Auto et Apple CarPlay, permettant d’utiliser Waze sur l’écran principal. Tesla refuse toujours cette compatibilité, obligeant à utiliser sa propre cartographie.
Planificateur d’itinéraire : des approches différentes
Les deux constructeurs proposent un planificateur d’itinéraire intégré, mais l’expérience de conduite longue distance s’avère très différente. Tesla bénéficie de son réseau propriétaire de Superchargeurs, garantissant disponibilité et fiabilité des bornes.
Porsche oriente vers les bornes rapides Ionity et autres réseaux 800 volts, qui permettent à la Taycan d’exprimer tout son potentiel de recharge. Le système de navigation prend en compte l’état de charge et suggère les arrêts optimaux, mais l’expérience utilisateur reste perfectible comparée à l’intégration Tesla.

En revanche, on peut aveuglement faire confiance aux deux systèmes, et c’est assez rare pour être souligné. La consommation prévisionnelle prise en compte est très juste, permettant d’être sûr d’arriver à destination avec le pourcentage de batterie prévu même quelques heures à l’avance sur autoroute.
Aides à la conduite : Tesla garde une longueur d’avance
Sur la Porsche Taycan d’occasion (2020-2024), les aides à la conduite constituent un véritable casse-tête, car presque tout est optionnel. Le régulateur adaptatif de vitesse nécessite un bouton spécifique au volant, facturé environ 1 300 euros. Sans cette option, impossible de maintenir une distance de sécurité automatiquement avec le véhicule qui précède.

Le centrage dans la voie est également une option séparée. Heureusement, Porsche permet d’acheter cette fonctionnalité après coup via l’application smartphone, même si la voiture ne disposait pas du bouton physique à l’origine. Ces « fonctions à la demande » offrent une certaine flexibilité aux acheteurs d’occasion.
En usage réel, après 700 à 800 kilomètres d’autoroute, le système fonctionne correctement mais inspire moins confiance que l’Autopilot Tesla. La Taycan ne donne pas cette impression d’être « sur des rails » que procure la Model 3. Surtout, en cas d’approche trop rapide d’un virage, le système se désactive sans vraiment alerter le conducteur, là où Tesla ralentirait fortement en multipliant les signaux sonores et visuels.

Point positif : la Porsche autorise la « conduite collaborative », permettant de se déporter légèrement pour laisser passer un motard ou une ambulance sans désactiver le centrage dans la voie. Sur Tesla, ce type de manœuvre désactive immédiatement l’Autopilot.
L’avertisseur d’angle mort, intégré dans les rétroviseurs comme sur la plupart des constructeurs, reste optionnel chez Porsche. Tesla l’a récemment amélioré avec une LED rouge dans les montants de porte, solution plus ergonomique que l’alerte sur écran central des anciennes versions.

Les phares matriciels, qui permettent de rester constamment en plein phare la nuit en occultant sélectivement les zones où se trouvent d’autres usagers, constituent une autre option Porsche. Tesla les intègre de série depuis 2021 via une mise à jour logicielle pour les véhicules compatibles matériellement.
Conduite : deux tempéraments opposés
Le test s’effectue avec une Taycan Turbo S de près de 1 000 chevaux, certes peu représentative des versions d’occasion autour de 50 000 euros. Mais même la version propulsion de base développe plus de 300 chevaux, tandis que la 4S en transmission intégrale, disponible d’occasion dans cette gamme de prix, culmine à environ 500 chevaux.
Au-delà de la puissance brute, c’est le châssis qui fait toute la différence. La Taycan bénéficie de tout le savoir-faire Porsche en matière de dynamique, avec une répartition des masses optimisée et un centre de gravité abaissé. L’ensemble du poste de conduite renforce cette impression : on se sent enveloppé par la console centrale, les écrans et le volant.

La Tesla Model 3 offre un ressenti différent, plus « vaisseau spatial » que voiture traditionnelle. Sur autoroute avec l’Autopilot activé, on a davantage l’impression de piloter une machine, alors que la Porsche conserve un lien plus direct avec la route.
Une différence majeure : l’absence de mode à une pédale sur la Taycan. Contrairement à Tesla où relâcher l’accélérateur freine la voiture jusqu’à l’arrêt complet, la Porsche nécessite d’utiliser la pédale de frein pour s’immobiliser. Porsche justifie ce choix par une meilleure efficience énergétique.

Excellente surprise : la sensation de freinage à la pédale de la Taycan se révèle exceptionnelle. Le feeling est très naturel et la transition entre freinage régénératif et freinage mécanique reste totalement imperceptible.
Le mode de freinage régénératif automatique module intelligemment la puissance selon l’environnement : freinage fort si une voiture proche ralentit devant, roue libre si la voie est dégagée. On s’habitue au final à l’absence de conduite à une pédale.
Confort et insonorisation
Les suspensions pneumatiques, en option sur l’ancienne génération de Taycan et de série sur le modèle 2024, transforment littéralement l’agrément de conduite. Le confort atteint des niveaux que même la Tesla Model S avec ses suspensions pneumatiques ne parvient pas à égaler. En mode normal, on se croirait presque dans une Mercedes confortable, tandis que le mode Sport raffermit l’ensemble pour une conduite plus dynamique.
La Tesla Model 3 de 2020 fabriquée aux États-Unis accuse son âge en matière d’insonorisation. Les modèles plus récents produits à Berlin et Shanghai ont corrigé une partie de ces défauts. La Porsche, elle, bénéficie d’une bien meilleure isolation phonique de série. En option, les vitres feuilletées sur l’intégralité du véhicule éliminent pratiquement tous les bruits d’air, créant une bulle de silence propice à l’écoute musicale ou aux conversations sans hausser le ton.
Options sonores et équipements
L’option audio Burmester à plus de 5 000 euros offre une qualité sonore épatante, avec une netteté, des basses et des aigus impressionnants. Pour un budget plus raisonnable, l’option Bose autour de 1 000 à 1 500 euros représente un bon compromis entre la qualité série et le très haut de gamme.
Une option amusante : le bruit de moteur artificiel, diffusé aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur via des haut-parleurs dédiés. Cette fonction peut être ajoutée en seconde monte si le premier propriétaire ne l’avait pas cochée, moyennant l’installation des haut-parleurs et l’activation logicielle en concession.
Le pack Chrono Sport Plus, reconnaissable à sa petite horloge centrale, ajoute un mode Sport Plus optimisé pour le circuit avec gestion thermique avancée de la batterie et réglages châssis spécifiques. Vendu autour de 1 000 euros, il reste dispensable pour un usage routier.

Les sièges chauffants, massants et ventilés ? En option. Le volant chauffant ? En option également. Porsche ne coche vraiment aucune case par défaut, d’où l’importance de vérifier la liste des équipements lors de l’achat d’un véhicule d’occasion.
Les roues arrière directrices constituent une option pratique qui réduit le rayon de braquage de 11,80 mètres (identique à la Model 3) à 11,20 mètres. Elles facilitent les créneaux et manœuvres en espaces réduits, mais restent peu courantes sur le marché de l’occasion.
La caméra 360° s’avère indispensable pour une voiture de près de 5 mètres. Sans cette option, seuls des radars de recul sont présents avec la caméra de recul.
Chez Tesla, le système offre plusieurs vues incluant une caméra avant, absente des anciennes Tesla Model 3 mais désormais présente sur le Model Y. Mais pas de vraie vue à 360 degrés.
Autonomie, recharge et consommation : des résultats contrastés
Les Porsche Taycan d’occasion (2020-2024) se déclinent en deux capacités de batterie : 79,2 kWh (71 kWh utiles) et 93,4 kWh (83,7 kWh utiles). La « grande batterie » est indispensable pour atteindre les 500 kilomètres d’autonomie théorique WLTP, là où la petite batterie se limite à 430 kilomètres.
En conditions réelles, la Taycan 4S avec grande batterie affiche une autonomie combinée d’environ 442 kilomètres selon le cycle WLTP, avec 535 kilomètres en cycle urbain.

La consommation moyenne se situe autour de 20 à 26 kWh/100 km selon les versions et conditions d’utilisation. Sur autoroute, comptez plutôt autour de 26, voire plus en hiver.
La Tesla Model 3 Propulsion de 2020 consomme moins (13 kWh / 100 km WLTP et 18 kWh / 100 km sur autoroute), ce qui lui confère une autonomie quasiment similaire malgré une batterie plus petite.
Les nouvelles versions 2025 de la Model 3 Grande Autonomie Propulsion affichent plus de 700 kilomètres d’autonomie WLTP, ce qui réduit les temps des longs trajets face à la Porsche.
Recharge rapide : l’atout majeur de la Porsche
C’est sur la recharge que la Taycan révèle tout son potentiel technologique. Grâce à son architecture 800 volts, elle maintient une puissance de charge entre 300 et 320 kW jusqu’à 50 % de batterie, puis conserve encore 200 kW à 75 %. Résultat : le passage de 10 à 80% s’effectue en 18 minutes, voire 16 minutes dans les meilleures conditions que nous avons relevées. Il s’agit ici de la nouvelle batterie de la version restylée.
Sur l’ancienne version, il faut plutôt compter 18 minutes sur le 10 à 80 % et une puissance maximale de 270 kW.

Revers de la médaille : sur les bornes 400 volts comme les Superchargeurs Tesla actuels, la puissance de la Taycan retombe à 150 kW maximum. Le temps de charge 10 à 80 % passe alors entre 30 et 35 minutes, soit un niveau comparable à la Tesla Model 3 qui affiche entre 25 et 35 minutes selon les générations et batteries.
La bonne nouvelle : la majorité des nouvelles bornes rapides installées sur autoroute fonctionnent en 800 volts permettant à la Taycan d’exploiter pleinement ses capacités.
Prix et coût d’usage : la réalité économique
Une Porsche Taycan neuve coûtait entre 86 254 euros (prix de lancement fin 2019) et bien plus de 100 000 euros une fois les options ajoutées. Les versions vendues entre 2020 et 2024 oscillaient généralement entre 100 000 et 150 000 euros.
Aujourd’hui, ces mêmes véhicules se négocient autour de 50 000 euros d’occasion. Sur Auto Scout 24, on trouve 618 annonces en Europe sous 75 000 euros, avec un prix plancher de 48 000 euros en Allemagne et 57 900 euros en France. Sur Le Bon Coin, 110 annonces affichent des prix inférieurs à 75 000 euros, démarrant à 50 000 euros.

Certaines annonces stagnent depuis des mois, contraignant les vendeurs à baisser leurs prix : une Taycan Cross Turismo affichée à 65 800 euros il y a quatre mois se retrouve désormais à 57 900 euros.
Face à cela, une Tesla Model 3 neuve s’affiche à partir de 39 990 euros pour la version Propulsion. Avec les remises actuelles proposées par Tesla France (jusqu’à 3 100 euros de bonus plus 350 euros de Prime CEE, voire 2 000 euros supplémentaires sur certains stocks), le prix peut descendre à 35 854 euros. La version Grande Autonomie Propulsion démarre à 44 990 euros, tandis que la Grande Autonomie à transmission intégrale coûte 49 490 euros.
Options et équipements
Sur la Porsche, chaque option se paie au prix fort : toit panoramique classique (plusieurs milliers d’euros), toit photochromatique (5 000 euros), système audio Burmester (plus de 5 000 euros), Bose (1 300 euros), sièges chauffants/massants/ventilés, volant chauffant, régulateur adaptatif, centrage dans la voie, caméra 360°, affichage tête haute, phares matriciels, verres feuilletés, suspensions pneumatiques…. La facture grimpe très vite.
Certains équipements peuvent être ajoutés a posteriori via les « fonctions à la demande » dans l’application Porsche, comme le centrage dans la voie ou la direction assistée variable. Cette flexibilité permet de compléter l’équipement d’un véhicule d’occasion insuffisamment doté.
Tesla adopte une philosophie inverse en incluant de série de nombreux équipements : toit panoramique vitré, régulateur adaptatif avec centrage dans la voie (Autopilot de base), phares LED (matriciels depuis 2021), avertisseur d’angle mort… Le prix annoncé correspond davantage à ce que vous obtenez réellement.
Entretien et assurance
L’entretien d’une Porsche coûte significativement plus cher qu’une Tesla. Heureusement, une voiture électrique nécessite peu d’interventions : changement d’huile de la boîte de vitesses tous les trois ou quatre ans sur la Taycan, puis essentiellement pneus et essuie-glaces.
La main d’œuvre Porsche en cas de problème reste élevée, d’où l’importance de souscrire une assurance tous risques. Tesla ne propose aucun plan d’entretien obligatoire, permettant de conserver la garantie même sans révisions annuelles en concession.
Attention toutefois : les Porsche sont garanties 2 ans, contre 4 ans pour une Tesla. Il est possible de souscrire à une extension de garantie chez Porsche, mais au prix fort.
Consommation et recharge
La Taycan consomme davantage que la Model 3, augmentant le coût au kilomètre. Sur autoroute, l’écart peut atteindre plusieurs kWh/100 km selon les versions et conditions.
Autre facteur : le réseau de recharge. Les Superchargeurs Tesla affichent généralement des tarifs inférieurs aux bornes publiques type Ionity utilisées par la Porsche. Cette différence amplifie l’écart de coût d’usage sur longue distance.
Points de vigilance sur une Porsche d’occasion
Porsche a lancé plusieurs campagnes de rappel concernant des anomalies dans les modules de batteries pouvant entraîner des risques d’incendie. Initialement 858 unités rappelées en janvier 2024, puis 2 936 autres berlines identifiées. Le remplacement de certains modules nécessite le démontage de la lourde batterie de 600 kilos, une opération complexe.

Problème : en Allemagne notamment, seuls sept centres étaient capables de gérer ces interventions haute tension début 2024, avec un objectif de vingt centres en 2025. Les délais de prise en charge peuvent atteindre plusieurs mois. Porsche ferait également face à des problèmes de disponibilité des cellules en cas de remplacement.
Avant tout achat d’occasion, vérifiez impérativement si le véhicule a fait l’objet de ces rappels et si les interventions ont été réalisées. Demandez les justificatifs de passage en concession.
Chargeur et équipements
Le chargeur en courant alternatif (AC) constitue l’un des points faibles connus de la Taycan. Des pannes ont été signalées, parfois coûteuses à réparer hors garantie. Testez impérativement la recharge AC avant l’achat.
Vérifiez également la présence et le fonctionnement du câble de recharge fourni avec le véhicule.
Garantie constructeur
Porsche propose une garantie constructeur de deux ans sans limite de kilométrage. Pour la batterie, comptez huit ans ou 160 000 kilomètres. Vérifiez la date de première mise en circulation et le kilométrage pour déterminer les garanties résiduelles.
Certains vendeurs professionnels proposent des extensions de garantie, à étudier en fonction de votre profil d’usage et de votre aversion au risque.
Options indispensables
Privilégiez les véhicules disposant au minimum de :
- La grande batterie de 93,4 kWh (et non la petite de 79,2 kWh)
- Le toit panoramique (améliore la luminosité et la garde au toit)
- Le régulateur adaptatif de vitesse avec bouton au volant
- Les suspensions pneumatiques (confort incomparable)
- La pompe à chaleur (réduit drastiquement la consommation du chauffage en hiver)
Options très appréciables si le budget le permet :
- Affichage tête haute
- Caméra 360°
- Sièges chauffants/massants/ventilés
- Volant chauffant
- Système audio Bose
- Phares matriciels
- Verres feuilletés
À éviter ou peu utiles :
- Écran passager (8 000 euros pour un confort discutable)
- Pack Sport Chrono (utile uniquement sur circuit)
- Toit photochromatique à 5 000 euros (gadget)
Notre verdict : raison contre passion
Cette comparaison révèle deux philosophies radicalement opposées. D’un côté, la Tesla Model 3 incarne la rationalité : prix maîtrisé, entretien minimal, réseau Superchargeur propriétaire, efficience énergétique, mises à jour logicielles régulières. De l’autre, la Porsche Taycan d’occasion propose une expérience haut de gamme à prix cassé : châssis exceptionnel, confort royal, prestige de la marque, recharge ultra-rapide en 800 volts.

Le choix de la raison penche clairement vers la Tesla Model 3 neuve. Pour 40 000 à 50 000 euros, vous obtenez un véhicule garanti, équipé de série, consommant moins, bénéficiant du réseau Superchargeur et ne nécessitant pratiquement aucun entretien. Les coûts d’usage resteront contenus sur la durée.
Le choix de la passion bascule vers la Porsche Taycan d’occasion. Pour 50 000 à 60 000 euros, vous accédez à une berline sportive qui valait le double ou le triple il y a trois ans. Le châssis, les suspensions pneumatiques, l’insonorisation et le prestige de l’écusson font la différence. Mais attention aux coûts cachés : options manquantes, entretien plus cher, consommation supérieure, recharge plus coûteuse hors réseau 800 volts.

La décote de 50 % en quelques années s’explique par plusieurs facteurs : retour massif de véhicules en fin de leasing, ventes forcées pour accéder à des modèles exclusifs, arrivée de la nouvelle génération mieux équipée et plus efficiente. Mais cette chute semble désormais se stabiliser autour de 50 000 euros, la Taycan rejoignant progressivement sur le long terme les standards de décote automobile classiques.
Le moment actuel constitue donc probablement une fenêtre d’opportunité pour acquérir une Porsche électrique d’occasion avant que les prix ne se stabilisent définitivement. À condition de prendre le temps de trouver le bon véhicule avec les bonnes options, de vérifier l’état de la batterie et l’historique des rappels, et d’accepter des coûts d’usage supérieurs à une Tesla.
Pour un premier véhicule électrique ou un usage quotidien rationnel, la Tesla Model 3 neuve s’impose. Pour un passionné d’automobile acceptant de payer le prix du prestige allemand, la Porsche Taycan d’occasion représente une affaire rarissime dans l’histoire de l’automobile : une sportive électrique haut de gamme au prix d’une berline routière neuve.





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