Samsung Micro LED : les 99 et 110 pouces sont disponibles en France et ils sont impressionnants

Plus de 1300 euros du pouce !

 

Ils portent les références de 99MS1A et 110MS1A et ce sont les tout premiers téléviseurs Micro LED enfin commercialisé par le constructeur Samsung. Il s'agit respectivement de modèles de 99 et 110 pouces, produisant un spectacle indiscutablement impressionnant... mais à prix. Ce n'était pas réellement une surprise, mais même si le 110 pouces est exposé dans un magasin Fnac, la petite étiquette apposée à côté indique 150 000 euros ! Comptez 130 000 euros pour le 99 pouces.

Une image de 110 pouces en 4K, mais déjà impressionnante / Source : David Nogueira

Ce n’était plus qu’une affaire de temps avant de voir débarquer sur le marché « grand public » les premiers téléviseurs Micro LED de Samsung. Après des annonces qui évoquaient des modèles de 99 et 110 pouces à venir pour un tarif de 1000 euros par pouce, le géant sud-coréen a affiné le tir en mars dernier à l’occasion de son évènement Unbox and Discover. Dans ce teasing régulièrement entretenu par la firme, le doute subsistait encore sur le prix, mais le suspense a pris fin ces jours-ci avec l’arrivée des premiers téléviseurs Micro LED dans le magasin Fnac des Ternes à Paris.

Inspirez… expirez… toussez : comptez 130 000 euros pour le modèle 99 pouces et 150 000 euros pour le modèle 110 pouces ! Une coquette somme pour un téléviseur hors norme qui, même si nous ne l’avons vu que quelques heures et avec des boucles des démonstrations, nous en a déjà mis plein les yeux.

Micro LED : comment est conçue la réelle techno concurrente de l’OLED

Si les téléviseurs Mini LED de la gamme NEO QLED devait apporter chez Samsung une réponse aux téléviseurs OLED qui séduisent le marché par leur taux de contraste infini, notre récent test du Samsung QE65QN95A nous a permis de noter que si la montée en puissance est impressionnante, le LCD reste pénalisé par son système de rétroéclairage. La véritable alternative à l’OLED pourrait donc se situer du côté de cette technologie Micro LED qui, rappelons-le, est conçu sensiblement de la même manière. Pour un téléviseur Ultra HD, dont la définition est de 3840 x 2160 pixels, il y a toujours 8,29 millions de pixels, mais aussi trois sous-pixels (rouge, vert et bleu), voire quatre dans le cadre de l’OLED qui intègre un quatrième sous-pixel blanc, c’est ce qu’on appelle le W (white) RGB.

La structure des sous-pixels du Micro LED / Source : David Nogueira

Voici ci-dessus une photo que nous avons prise de l’un des modules du téléviseur Micro LED de Samsung. On retrouve bien nos trois sous pixels RVB et, de la même manière que l’OLED, chacun de ces sous-pixels est autoémissif. En revanche, gros atout pour le Micro LED, il utilise des matériaux inorganique et ne craint donc pas le marquage, à la différence de l’OLED.

Contrairement à la technologie LCD Mini LED, chaque pixel produit sa propre lumière en fonction de l’éclairage piloté individuellement des sous-pixels.

La structure des sous-pixels du Micro LED sur une image noire/ Source : David Nogueira

Ci-dessus, une photo d’une portion de l’écran où l’image est noire. On remarque bien que les sous-pixels sont tous éteints et, petit détail amusant, on perçoit même le circuit imprimé permettant de relier les Micro LED entre-elles. Ainsi, si les Mini LED des Neo QLED se targuaient déjà d’être 40 fois plus petites que les LED conventionnelles des téléviseurs LCD Full LED, ici, Samsung indique que les Micro LED sont 99 % plus petites que les LED classiques. Une donnée qu’il nous est impossible de confirmer, mais sachez qu’il y en a ici 24 millions sur ce panneau de 110 pouces de diagonale.

Le modèle est composé de 192 modules / Source : David Nogueira

Vous le savez sans doute, mais une autre des grandes particularités du Micro LED, c’est qu’il permet de concevoir des téléviseurs de façon modulaire. Attention, ce n’est pas le cas ici de ces modèles 99 et 110 pouces qui sont assemblés en usine dans leur « plein format ». Et en l’occurrence, le 110 pouces est constitué de 192 modules d’environ 10 x 15 cm (selon Samsung), comme nous pouvons les identifier sur la photo ci-dessus. Rassurez-vous, ils ne sont plus visibles sitôt qu’on s’éloigne un peu ou que le module affiche de la couleur.

Il faut quasiment coller le nez à l’écran pour distinguer les modules / Source : David Nogueira

Pour l’heure, la conception est figée donc, mais Samsung envisage bel et bien d’offrir la possibilité aux clients de choisir la taille et la forme de leur écran. Aucune échéance n’est communiquée, mais on sait d’ores et déjà que le constructeur proposera des versions 76 et 88 pouces à la fin de l’année 2021. Aucun tarif n’est communiqué.

Le cadre mesure moins de 3 cm d’épaisseur / Source : David Nogueira

Enfin, pour en finir avec la conception, le MicroLED a aussi permis à Samsung de réaliser un téléviseur sans bordures. C’est encore plus impressionnant sur les dalles des téléviseurs haut de gamme 8K dit « infinity ». À noter que ce modèle 110 pouces mesure moins de 3 cm d’épaisseur. Dernier détail qui a aussi son importance : dans cette version 110 pouces, le 110MS1A consomme tout de même 950 watts au maximum !

Une immense image Ultra HD qui fait son petit effet

Si Samsung est LE constructeur qui pousse la 8K sur le marché des téléviseurs grand public, il est important de garder en tête que ces téléviseurs Micro LED se limitent à une définition Ultra HD — comme nous l’avions évoqué plus avant d’ailleurs. Un point difficile à accepter pour les technophiles que nous sommes, surtout aux prix prohibitifs de ces téléviseurs. Mais c’est aussi cette sensibilité pour la technologie qui nous fait reconnaître que créer un tel écran en 8K implique une miniaturisation encore plus impressionnante. D’autant que le prix serait alors encore plus stratosphérique.

Le Samsung MS1A, le modèle de 110 pouces de diagonale // Source : David Nogueira

Mais ne vous y trompez pas, la qualité d’image est au rendez-vous. Vraiment ! D’abord parce que la technologie Micro LED permet de créer des contrastes infinis, comme l’OLED. Alors avant d’être interpellé par le piqué de l’image, on est surtout séduit par son dynamisme et sa richesse colorimétrique. Nul doute qu’un tel modèle devrait reproduire quasiment l’intégralité de l’espace colorimétrique DCI-P3. Reste à savoir en revanche si Samsung a opté pour une calibration saturée des couleurs ou s’il s’est attardé à configurer une image fidèle — tout comme il l’a fait sur le QE65QN95A.

Malheureusement, les quelques contraintes de droits d’exploitation qui s’appliquent à la diffusion de contenus dans un magasin nous ont limités aux contenus prévus par Samsung, mais le spectacle était assuré. Les images du match de foot nous ont même très agréablement surpris. L’excellente latence de la technologie Micro LED — elle est sans doute quasi nulle, comme l’OLED — offre une fluidité visiblement impeccable à ce téléviseur.

Les angles de vision très large et quasiment aucun reflet / Source : David Nogueira

Quant aux angles de vision, ils sont tout simplement parfaits. Même en se positionnant très en biais, on ne note aucune perte de couleur ou de lisibilité. C’est d’autant plus impressionnant qu’à l’inverse de l’OLED, on ne souffre ici d’aucun (ou presque) reflet.

En revanche, nous nous attendions à ce que la technologie MicroLED batte des records en matière de luminosité, ce qui n’est pas le cas. Samsung annonce une puissance de 2000 nits, soit une valeur déjà accessible sur des téléviseurs LCD. Mais, là encore, à l’usage, c’est assez impressionnant, notamment parce que cette luminosité est très homogène sur la dalle et les contrastes infinis.
Les boucles semblaient toutes être en 8K ce qui limitait ici le travail d’upscaling du processeur. Processeur pour lequel Samsung ne donne aucun détail, si ce n’est le nom de la puce sur la fiche technique du produit : Micro AI Processor. On ignore s’il promet des performances dignes du Neo Quantum Processor ou s’il est encore meilleur.

Enfin, nous n’avons pas pu apprécier les qualités audio de ce téléviseur qui, même à ce niveau de prix, n’est pas livré avec un dispositif spéciale type  » barre de son ». Il faut se contenter d’un système 6.2.2 promettant néanmoins une puissance de 100 Watts RMS et le support de la technologie OTS (Object Tracking Sound) sensée reproduire le son là où il se situe dans les différentes zones de l’image.

Un super boîtier One Connect et les services de Tizen OS

Vous vous en doutiez, l’électronique est déportée dans un boîtier One Connect, relié au téléviseur par une fibre optique. Il s’agit donc d’un boîtier inédit, par sa forme également, mais surtout par la présence de six connecteurs HDMI 2.1 pouvant diffuser des images en 4K@120 Hz. De quoi jouer sur ce téléviseur géant !

La multitude de connecteurs et la conception modulaire de ces 99MS1A et 110MS1A leur permettent d’afficher jusqu’à quatre images différentes d’une taille équivalente à un 55 pouces. Une autre fonction que nous n’avons pas pu tester dans le cadre de l’installation à la Fnac.

Enfin, rien à signaler du côté de TizenOS qui tourne de manière très fluide selon nos premiers constats. Nous n’avons malheureusement pas pu aller plus loin dans nos essais, faute de pouvoir exploiter une connexion Internet et des contenus en ligne. Peut-être pourrons-nous y revenir au cours d’une utilisation dans notre salon, une fois les modèles 76 et 88 pouces disponibles.


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