Test Shure SM7dB : et pour quelques dB de plus

 

L’iconique Shure SM7B partage maintenant l’affiche avec le SM7dB, un jumeau en tous points, tant au niveau de construction que du son, mais qui intègre maintenant un préamplificateur réglable. Pour quoi ? Pour qui ? Réponse dans notre prise en main après quelques semaines à ses côtés.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Amateurs de musique ou professionnels du son connaissent parfaitement le Shure SM7B, véritable référence parmi les microphones dynamiques professionnels. Sans même être expert dans le domaine, vous avez forcément déjà croisé ce micro sur la captation vidéo d’un podcast, sur Twitch ou encore à la radio, tant il est adoubé dans le milieu de l’enregistrement.

Réputé pour sa qualité de captation et sa construction impeccable, le Shure SM7B a un « défaut » (entendons-nous, c’est un choix de conception) qui n’est autre que sa faible sensibilité. Il requiert ainsi l’ajout d’un préamplificateur ou d’une interface audio d’excellente facture pour pouvoir vraiment libérer tout son potentiel.

Dans l’optique de s’ouvrir au plus grand nombre, Shure a décidé de rendre son SM7B plus accessible grâce à l’ajout d’un préamplificateur intégré (et réglable). Le SM7dB peut ainsi être utilisé avec n’importe quelle interface XLR tout en facilitant son fonctionnement au quotidien ou en déplacement.

Il n’y a pas que le nom qui change

Rien ne ressemble plus à un SM7B qu’un SM7dB. Le design iconique du microphone de Shure est toujours de la partie, mais a subi de légères modifications pour s’accommoder des évolutions de cette nouvelle version. S’il est évidemment toujours construit en métal qui lui confère une excellente solidité — et un poids conséquent de presque 900 g — le Shure SM7dB arbore désormais une robe noir brillant qui intègre en sus le logo de la marque.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Puisqu’il faut logiquement de la place pour loger le préamplificateur intégré, le SM7dB est aussi légèrement plus long que son prédécesseur. Cependant, il conserve la forme d’un tube quasi symétrique qui s’affine subtilement à ses extrémités. Le préamplificateur intégré peut justement être ajusté grâce aux deux nouveaux commutateurs présents sur la base du SM7dB.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Le premier permet d’activer ou non le préamplificateur alors que le second est dédié à la sélection du gain de ce dernier. Il est ainsi possible d’utiliser le microphone de manière totalement passive, ou d’y ajouter un gain de +18 ou +28 dB. Les deux modificateurs du SM7B sont quant à eux toujours de la partie et beaucoup plus pratiques à utiliser. Pour rappel, ils permettent respectivement de réduire les basses et d’augmenter la présence des médiums.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Équipé d’une bonnette classique qui s’intègre parfaitement à son design, le SM7dB est également accompagné d’une seconde, plus imposante, et donc plus efficace pour atténuer les bruits de souffle et les plosives. Elles s’installent en quelques secondes sur la grille métallique qui abrite la capsule. Le SM7dB peut d’ailleurs parfaitement être utilisé sans une bonnette, mais gare aux bruits parasites.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Autre élément iconique, le système de fixation de type yoke est évidemment au rendez-vous. Toujours solidement fixé au corps du microphone par deux vis à main, ce support permet une liberté plus qu’appréciable dans le positionnement du SM7dB. En effet, une fois vissé sur un boom arm, le microphone peut toujours être orienté de gauche à droite sans avoir à dévisser la fixation. Un vrai bonheur après avoir passé des années avec des microphones USB « classiques ».

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Pour autoriser une telle liberté de mouvement, la connectique XLR du SM7dB est installée directement sur son support de fixation. Un câble, plus discret, s’occupe ensuite de faire le lien entre cette partie et le corps du microphone. C’est d’ailleurs peut-être le seul élément dont il faudra prendre soin lors des manipulations. Si sa conception appelle logiquement à l’installer sur un bras de type boom arm, rien n’empêche d’utiliser le SM7dB sur un pied de bureau ou même à la main.

Concrètement, Shure n’a pas changé la recette du SM7B, qui lui-même conservait les ingrédients du SM7A qui était quant à lui fondé sur le SM7 sorti il y a 50 ans. On retrouve ici un microphone parfaitement assemblé et à la solidité exemplaire. En somme, un appareil qui pourra accompagner son utilisateur pendant de longues années.

Pour qui ? Pour quoi ?

Si l’on a constaté que le SM7dB était physiquement semblable au SM7B et avant d’aborder ses performances en captation, il est important de comprendre sa raison d’être. Avec le SM7B, Shure proposait un microphone peu sensible et nécessitant une installation audio capable de lui fournir suffisamment de gain, sans affecter négativement la qualité du signal.

Ainsi, pour profiter correctement du SM7B, il était nécessaire d’investir dans une interface audio qualitative, qu’il fallait parfois agrémenter d’un préamplificateur. Autant d’éléments qui pouvaient alors faire grimper la facture et rendre l’utilisation du microphone plus contraignante (appareils supplémentaires, câbles en double). C’est ici qu’intervient le SM7dB.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

En atténuant cette contrainte liée au gain, Shure rend le SM7dB virtuellement compatible avec toutes les interfaces XLR du marché. De plus, en simplifiant les prérequis périphériques au SM7dB, Shure propose ainsi un microphone que l’on envisage plus facilement pour de la captation en déplacement notamment.

L’ajout de ce préamplificateur et ce qu’il implique permet de répondre aisément à la question du « Pour qui ? ». Si vous êtes déjà équipé du matériel audio nécessaire à l’épanouissement du SM7B, nul besoin de vous intéresser au SM7dB, qui devrait vous proposer les mêmes prestations, mais à un prix plus élevé. En revanche, si vous n’êtes pas encore équipé et que vous recherchez un microphone à tout faire, aussi bien « seul », qu’accompagné d’un circuit d’amplification performant, c’est peut-être le bon choix.

Une prestation sonore identique

Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : le Shure SM7dB sonne comme le SM7B. Sans activer le préamplificateur, le microphone présente une captation très claire de la voix et offre ce rendu « radio » typique, sans avoir besoin d’y apporter un quelconque traitement supplémentaire.

Sa réputation n’est pas volée et, comme son grand frère, c’est certainement l’une des références les plus adaptées pour toutes les applications en lien avec la captation de la voix. Que ce soit l’enregistrement d’un podcast, d’une vidéo ou encore le streaming, tous ces exercices seront à la portée du SM7dB. Sa dynamique lui permet également d’être utilisé pour du chant (même puissant), de même que pour l’enregistrement d’instruments.

Shure SM7dB
Source : Edouard Patout pour Frandroid

Il profite par ailleurs d’une bonne directivité, qui lui permet de rester peu sensible aux bruits ambiants. Ainsi, il ne sera pas nécessaire d’insonoriser parfaitement la pièce d’enregistrement. On envisage aussi même des utilisations plus nomades, dans des lieux où il est difficile d’avoir le contrôle sur l’environnement sonore. Plus simplement encore : les frappes sur un clavier mécanique ou les clics sur une souris seront quasiment inaudibles.

Les enregistrements ci-dessus ont été réalisés avec une interface Shure MVX2U (conçue pour fonctionner avec le SM7B) et le préamplificateur désactivé. Dans ces conditions, la différence de rendu sonore avec le SM7B est imperceptible et cela confirme l’argument marketing de la marque : ce sont les mêmes microphones. Très logiquement, le SM7dB permet également de s’affranchir des bruits environnants de façon admirable.

🎙️Pas de préamplification, gain +60 dB

🎙️Avec bruits clavier-souris, pas de préamplification, gain +60 dB

Pour comprendre l’intérêt de cette nouvelle référence, nous avons effectué un test simple : utiliser une interface audio dont le gain ne permet pas de profiter correctement d’un SM7. L’idée était ici de tester le SM7dB avec ses trois paliers de préamplificateur en ajustant le gain de l’interface audio pour obtenir une captation à volume idéal à chaque fois. L’interface utilisée ici n’est autre que le Stream Mixer de SteelSeries, qui est fourni avec le microphone Alias Pro.

🎙️Pas de préamplification, gain Stream Mixer ajusté

🎙️Préamplification +18 dB, gain Stream Mixer ajusté

🎙️Préamplification +28 dB, gain Stream Mixer ajusté

On remarque aisément que sans le préamplificateur intégré, le fait de pousser à fond le gain de l’interface audio augmente énormément le bruit, qui rend alors l’enregistrement inexploitable. Une fois le préamplificateur activé et en ajustant le gain de l’interface, on retrouve alors un enregistrement très qualitatif et quasi identique à celui réalisé avec l’interface MVX2U. On comprend vite pourquoi ce préamplificateur intégré a de l’intérêt !

🎙️Préamplification +18 dB, gain +53 dB, distance +/- 40 cm

Dans un autre registre, et en revenant sur l’interface MVX2U, le fait d’activer le préamplificateur permet aussi de gagner en liberté quant à l’éloignement du microphone. La qualité de la captation est évidemment impactée, mais avec un peu de post-traitement, il reste possible d’obtenir un résultat correct.

Prix et disponibilité du microphone Shure SM7dB

Le microphone Shure SM7dB est disponible au prix conseillé de 590 euros.

Note finale du test
9 /10
Le microphone Shure SM7dB se positionne dans la droite lignée de son prédécesseur. Il s’agit d’un microphone extrêmement qualitatif sur les tous les points. À commencer par sa qualité de construction et sa praticité, qui mettent au tapis l’immense majorité des microphones déjà passés entre nos mains.

La qualité des enregistrements est également sans commune mesure avec les microphones USB traditionnels et on se retrouve ici face à un microphone de qualité professionnelle. Celui-ci sera à l’aise dans toutes les situations, aussi bien pour l’enregistrement de podcasts, le streaming ou encore la musique.

Son intérêt sera limité pour les possesseurs d’un SM7B, qui disposent logiquement du matériel adéquat pour en profiter. En revanche, un nouvel acheteur pourrait y trouver son compte et ainsi s’éviter l’achat d’une interface audio onéreuse, loin d’être indispensable ici. Néanmoins, à un tel tarif, le Shure SM7dB reste un appareil très onéreux que l’on ne recommandera pas forcément à tous les profils.

Points positifs
Shure SM7dB

  • Qualité de construction impeccable

  • Praticité de son système de montage

  • Qualité d’enregistrement

  • Très peu sensible aux bruits ambiants

  • Préamplificateur intégré

Points négatifs
Shure SM7dB

  • Tarif prohibitif

  • Pas forcément intéressant pour les possesseurs de SM7B