Test des Suunto Wing : j’ai couru 8 heures d’affilée avec les concurrents des Shokz OpenRun Pro

Casques et écouteurs • 2023

Nous utilisons depuis trois mois les premiers écouteurs à conduction osseuse de Suunto. Vous allez voir que les avantages ne manquent pas face aux casques Shokz. Voici notre avis sur les Suunto Wing.

Les voyants LEDs // Source : Chloé Pertuis – Frandroid
Les voyants LEDs // Source : Chloé Pertuis – Frandroid
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En bref
Suunto Wing

8 /10
Points positifs du Suunto Wing
  • L'écoute confortable
  • La connexion stable
  • Les LEDs
  • L'autonomie
  • La batterie externe
  • La qualité des appels
Points négatifs du Suunto Wing
  • Pas fait pour la ville
  • Aucune interaction avec les montres Suunto
  • Plus imposants que les OpenRun Pro
  • Le manque de basse et d'aigus
 
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Suunto a frappé là où ne l’attendait pas. Le fabricant historique de boussoles, d’ordinateurs de plongée et de montres de sport a en effet lancé en octobre 2023 ses premiers écouteurs à conduction osseuse : les Suunto Wing. La marque ne s’est pas contentée du strict minimum : en plus de promettre une très bonne qualité d’appel, les écouteurs embarquent des voyants LED et peuvent être contrôlés par des mouvements de la tête.

Voilà trois mois que nous portons les Suunto Wing pendant nos séances de course à pied, de trail et de vélo. Autonomie, son, confort et fonctionnalités : nous avons tout essayé et voici notre avis sur ces écouteurs à conduction osseuse.

Cela sera aussi l’occasion de les comparer aux ténors du marché, puisque nous avons utilisé en parallèle les Suunto Wing et les Shokz OpenRun Pro.

Un son… attendu pour de la conduction osseuse

Bon, attaquons directement par le point le plus critiqué sur ce genre de produit, et pas des moindres : le son.

Comme Geoffroy le relevait dans sa prise en main des Shokz OpenRun Pro, les casques à conduction osseuse délivrent sans surprise une moins bonne qualité de son que les écouteurs classiques.

L’avantage est clair : vous laisser entendre les bruits environnants pour votre sécurité, comme ceux des voitures en ville ou des coups de fusil en montagne. Le désavantage l’est tout autant : le son est transmis en majeure partie par votre os maxillaire et vous ne retrouverez donc pas cette qualité et cet isolement permis par les écouteurs intra-auriculaires classiques.

Source : Chloé Pertuis – Frandroid

En ville, je note les mêmes problèmes que Geoffroy : on entend très peu la musique, même à 90 % du volume. Si c’est surtout le cas sur les grosses artères, une utilisation exclusive en plein centre-ville est à déconseiller, tout du moins si vous croisez beaucoup de voitures.

En forêt ou en montagne, cependant, les Suunto Wing sont très agréables : on retombe inconsciemment dans sa bulle sonore, tout en entendant le bruit de nos pas et des feuilles. Bref, je ne vais pas vous étonner en disant que les Wing et leur technologie de conduction osseuse brillent en nature.

Dans un espace modérément bruyant, un volume réglé entre 50 à 70 % est suffisant.

Les Suunto Wing à gauche et les Shokz OpenRun Pro à droite // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

À l’inverse de Shokz, Suunto s’appuie uniquement sur la conduction osseuse, sans haut-parleur pour combler les difficultés sur les basses et hautes fréquences. Les basses saturent ainsi rapidement : les musiques de phonk qui accompagnent mes séances de côte étaient peu agréables à l’écoute avec les Suunto Wing. Si je privilégie encore mes écouteurs classiques (les Beats Fit Pro) pour les séances intenses, le son produit par les Suunto Wing me motive sans problème lors de mes activités physiques.

Deux modes d’écoute sont proposés : normal et extérieur. Le second est dédié aux entraînements en extérieur, du moins aux environnements bruyants. Le volume semble légèrement supérieur, mais les problèmes de basses évoqués précédemment s’accentuent aussi.

L’application Suunto permet de contrôler les Wing // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Rappelons que la qualité sonore n’est pas censée être le premier critère d’achat pour des écouteurs de sport. Ceux qui achètent des casques à conduction osseuse le font justement pour ce juste milieu entre sécurité et musique.

Des écouteurs confortables, mais un peu plus lourds que la concurrence

Les Suunto Wing sont confortables. L’arceau caractéristique des casques à conduction osseuse me gênait légèrement au début, avant que je l’oublie complètement. C’était également le cas avec les Shokz OpenRun Pro.

Les Suunto Wing de dos // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Si l’arceau des Wing ne rebondit pas à chaque foulée, nous le calions souvent dans notre cache-cou remonté sur la nuque pour éviter tout mouvement. Attention lors de vos longues sorties trail : l’arceau avait parfois tendance à se bloquer sur ma veste, rangée en haut de mon sac. Cela restait rare.

Le corps des Suunto Wing est très flexible, mais j’avais toujours peur lors des transports : aucune idée de comment et où ranger les Wing sans qu’ils se fassent écraser dans le sac. Côté résistance à l’eau et à la poussière, comptez sur indice de protection IP55 : pas de problème pour la pluie et la sueur, mais ne partez pas nager avec non plus. Les Shokz OpenRun Pro partagent le même indice.

Source : Chloé Pertuis – Frandroid

À noter que les Suunto Wing sont plus lourds que les Shokz OpenRun Pro — comptez 33 grammes contre 29 grammes. Je me suis surpris une ou deux fois à choisir les Shokz pour cette simple raison. Pour être plus précis, c’était surtout une question d’allure.

Nous avons en effet l’impression que les parties extérieures des Suunto Wing sont plus épaisses que celles des Shokz OpenRun Pro. De face, les Suunto Wing donnent une apparence de grosses boucles d’oreilles.

Les écouteurs restent très légers et sont composés de silicone et d’un alliage de titane. Lors de notre test, les Suunto Wing n’ont jamais été inconfortables, même après plusieurs heures d’utilisation. Vous pouvez toujours les placer autour du cou si besoin.

Les utilisateurs d’écouteurs Shokz retrouveront toutes leurs habitudes : les boutons sont placés aux mêmes endroits et les commandes sont très similaires.

Le bouton multifonction // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Les boutons du volume sont logés sur la partie droite, sous le casque, tandis que le bouton multifonction est disponible à gauche directement sur l’oreillette. On retrouve l’habituel appui pour mettre en pause la musique, le double appui pour passer au morceau suivant et le triple appui pour revenir au dernier morceau.

Les boutons du volume et d’allumage des Suunto Wing // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Nous avons trouvé le bouton multifonction des Suunto Wing plus agréable à utiliser que celui des Shokz Open Run Pro —  car légèrement plus protubérant, donc plus facile à presser avec des gants.

Voyants LEDs et mouvements de la tête

C’est sur le terrain des fonctionnalités que Suunto veut démarquer ses Wing des autres écouteurs à conduction osseuse. On trouve en effet deux modes exclusifs aux Suunto Wing :

  • des voyants LEDs rouges de part et d’autre des écouteurs pour être visibles de nuit ;
  • des gestes de la tête pour contrôler sa musique.

On se demande pourquoi d’autres marques n’avaient pas pensé à intégrer des LEDs sur leurs écouteurs : il est plutôt malin de se servir du corps du produit pour assurer encore un peu plus la sécurité des utilisateurs.

Le but n’est clairement pas d’éclairer le chemin devant soi, mais de jouer le rôle d’avertisseur pour les voitures par exemple. Si la puissance des LEDs des Suunto Wing reste faible, elle nous fait penser aux lumières rouges installées à l’arrière de certaines frontales pour les randonnées ou les courses de trail.

Le comportement des LEDs peut être géré dans l’application : constant, clignotement et SOS. Il est bien entendu possible de les désactiver complètement. J’ai le plus souvent utilisé les Wing sans les voyants LEDs pour préserver la batterie, mais je pensais à les activer lorsque je courais sur des routes peu éclairées. L’application est très réactive : tout s’allume ou s’éteint dans la seconde.

Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Et le contrôle de la musique avec des gestes de la tête, alors ? Eh bien, j’ai été agréablement surpris : les gestes sont quasiment tous repérés et on se prend au jeu. Un hochement de gauche à droite ou de droite à gauche permet de passer à la musique suivante. Le même mouvement déclinera un appel entrant tandis qu’un hochement de tête de bas en haut l’acceptera.

Dommage, les écouteurs sont légèrement trop sensibles. Nous avons en effet subi quelques faux positifs lors de nos sorties course à pied : les Suunto Wing basculaient souvent sur la musique suivante sans volonté de notre part.

Si nous avons désactivé cette fonctionnalité de contrôle par des mouvements de tête, nous sommes sûrs qu’elle sera utile à certains, si vous acceptez les regards interloqués des passants.

Les Suunto Wing et la Suunto Vertical ne peuvent pas interagir ensemble, dommage // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Ces deux fonctionnalités sont intéressantes et montrent la volonté de Suunto de se démarquer des concurrents. On regrette cependant qu’aucune interaction n’existe entre les écouteurs et les montres de sport de la marque.

Eh oui, les montres Suunto ne peuvent pas stocker de la musique en local, et le lancement des Suunto Wing n’a rien changé. Espérons qu’un début d’écosystème pointe son nez dans un futur proche.

Autonomie confortable et superbe batterie externe

Suunto promet jusqu’à 10 heures d’autonomie pour ses écouteurs Wing. De notre côté, nous avons atteint un maximum de 9 heures et 41 minutes, sans les voyants LEDs, mais avec plus d’une heure d’appel.

Voici d’ailleurs les résultats de nos différents tests.

Test 1Test 2Test 3
Mode sonoreNormalOutdoorMixte
LumièreNonNonOui, mode clignotement
Temps d'appel1 h 10 mn5 mn1 h
Autonomie totale9 heures et 41 minutes7 heures et 19 minutes7 heures et 35 minutes

Suunto indique que les voyants LED réduisent l’autonomie des Wing de moitié, mais nous avons tout de même pu tenir plus de 7 heures avec le mode de clignotement. Le mode constant est sans doute deux fois plus consommateur.

Les Suunto Wing en charge // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Pour vous donner un exemple d’utilisation, nous avons couru pendant 8 heures avec les Suunto Wing sur les oreilles. Les écouteurs étaient allumés et connectés à notre téléphone tout du long, mais ils jouaient de la musique pendant 90 minutes toutes les 90 minutes — 1 h 30 de musique, 1 h 30 de pause, 1 h 30 de musique… Les écouteurs étaient pleinement chargés au départ, et affichaient 64 % de batterie restante après les 5 heures d’écoute.

Un autre test a fait passer les Suunto Wing de 100 % à 68 %, après 4 h 31 d’écoute ininterrompue. Selon nos tests, les Suunto Wing ont besoin de moins d’une heure pour se recharger complètement, via leur câble propriétaire.

Les pins pour la recharge // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Ce n’est pas tout, Suunto livre dans chaque boîte une batterie externe spécialement conçue pour recharger les Wing sur la route. L’objet est pratique à transporter et franchement bien pensé. Il se recharge par USB-C et accueille intelligemment les écouteurs : leur placement dans les trous de la batterie alignent le pin de recharge.

Un appui sur le bouton supérieur de la batterie externe affiche le niveau de sa batterie via des LEDs, rouges elles aussi.

Cette batterie serait capable de recharger deux fois les écouteurs d’après Suunto. Après une charge complète, les voyants s’affichaient à 50 %. Ce test très rigoureux nous permet donc de valider la promesse de Suunto. Dans les meilleures conditions possibles, vous pouvez donc compter sur un total de 25 à 30 heures d’autonomie en partant avec les écouteurs et la batterie pleinement chargés.

La batterie externe des Suunto Wing // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Une qualité d’appel étonnamment bonne

La branche droite des Suunto Wing est dotée d’un double microphone. La marque indique qu’une « technologie de réduction du bruit des appels vocaux clairs » permet de passer des appels de qualité, même avec du vent et du bruit.

Eh bien dans les faits, la promesse est tenue. Le vent ne dérangeait étonnamment pas mes interlocuteurs, qui plaçaient la qualité d’appel des Suunto Wing entre celle d’un téléphone et celle d’écouteurs sans-fil. C’est un très bon indicateur, croyez-moi.

Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Cette bonne base devient excellente avec le mode de réduction de bruit des appels implémentés sur les iPhone. Dès lors, mes interlocuteurs retrouvaient une qualité d’appel similaire à un appel classique avec le téléphone.

Partir courir avec sa musique tout en sachant qu’on peut téléphoner à tout moment est franchement agréable. Je ne pensais pas que cela serait le cas avec des écouteurs à conduction osseuse.

Écouteurs premiums, tarif premium

Les Suunto Wing sont proposés en coloris rouge ou noir et demandent la modique somme de 199 euros. C’est 10 euros de plus que leurs concurrents directs : les Shokz Open Run Pro.

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Note finale du test
8 /10
Les Suunto Wing se positionnent frontalement face aux OpenRun Pro de Shokz. S'ils ne profitent pas du boost audio dans les graves et les aigus de leur concurrents, ils embarquent cependant quelques fonctions inédites et bien senties. À vous de voir si les voyants LED et les contrôles par mouvements de tête vous intéressent ou non. Aussi, n’oublions pas qu’une batterie externe dédiée est livrée avec les Suunto Wing. Décidément, Suunto propose bel et bien un produit premium pour son premier produit audio.

Bon à savoir, Suunto a déjà lancé une seconde paire d’écouteurs à condition osseuse : les Suunto Sonic, plus abordables, plus légers mais sans contrôles par mouvements de tête et sans voyants LEDs.

Points positifs du Suunto Wing

  • L'écoute confortable

  • La connexion stable

  • Les LEDs

  • L'autonomie

  • La batterie externe

  • La qualité des appels

Points négatifs du Suunto Wing

  • Pas fait pour la ville

  • Aucune interaction avec les montres Suunto

  • Plus imposants que les OpenRun Pro

  • Le manque de basse et d'aigus

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