Giga casting, freinage, batteries : ils ont comparé le Tesla Model Y 2025 et le Xpeng G6

 
Les constructeurs chinois se contentent-ils de copier Tesla ? L’analyse technique de Max BLD sur le Xpeng G6 face au Model Y 2025 apporte des réponses parfois inattendues.

Copie ou inspiration réussie ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs face à l’arrivée des constructeurs chinois sur le marché européen. Max BLD, de la chaîne YouTube éponyme, a mené l’enquête en soulevant un Tesla Model Y 2025 et un Xpeng G6 (2024) avec son expert Gary.

Freinage et roues

Premier constat sous les roues : Tesla mise sur la performance là où XPeng privilégie le confort. « On a un 360 mm par 25, un frein fixe donc quatre pistons un peu comme les voitures de sport, d’origine Brembo« , explique Gary, spécialiste du freinage pendant trois ans et demi. Le Model Y ne plaisante pas avec ses disques de 360 mm et étriers quatre pistons Brembo.

En face, le Xpeng G6 adopte une approche plus classique avec des disques de 330 mm et des étriers bipiston flottants en fonte. « C’est beaucoup plus classique finalement, peut-être aussi une Vmax inférieure, ça témoigne aussi d’une Vmax inférieure », note l’expert. Effectivement, le G6 plafonne à 200 km/h contre 241 km/h pour le Model Y.

Les jantes reflètent aussi cette philosophie : le Tesla arbore des 19 pouces ajourées pour la légèreté, tandis que le Xpeng opte pour des 20 pouces plus lourdes mais plus design, chaussées de Michelin Pilot Sport EV plutôt que des Hankook Ventus S1.

Giga casting : Tesla fait marche arrière, Xpeng fonce

Surprise de taille : le Model Y 2025 abandonne le giga casting à l’avant ! « C’est assez surprenant, je m’attendais à voir vraiment du tout alu, là c’est de la tôle c’est tout ce qu’il y a de plus classique« , constate l’expert face au berceau en acier boulonné du Tesla.

À l’inverse, le XPeng G6 mise à fond sur cette technologie avec des pièces d’aluminium moulé « qui fait toute la partie avant et qui va jusqu’à l’absorbeur de choc« . Une approche plus moderne mais qui pose la question de la réparabilité selon Max BLD : « C’est pas réparable, ça fait entre guillemets des voitures jetables« .

Cette différence illustre un possible retour en arrière de Tesla pour des raisons économiques et de facilité de réparation, là où Xpeng assume les avantages industriels du giga casting malgré ses inconvénients. Néanmoins, Xpeng n’utilise pas le gigacasting pour l’ensemble de ses voitures, le G9 est plus traditionnel par exemple.

Sous le capot, deux écoles de pensée

L’inspection détaillée montre des approches techniques bien différente. Le Model Y impressionne par la compacité de ses moteurs Tesla maison : « Regarde la machine électrique, elle fait ça quoi, c’est totalement fou, elle est hyper compacte« . La transmission intégrale 460 chevaux s’appuie sur des composants très optimisés.

Le Xpeng G6 version propulsion révèle une architecture différente avec son moteur Huawei et une attention particulière au confort. « C’est la première fois que je vois ça, elle est épaisse« , s’étonne l’expert en découvrant l’isolation phonique renforcée du G6. Des mousses épaisses protègent la batterie et le moteur pour réduire le bruit, témoignant d’un « gros travail sur le NVH«  (Noise, Vibration, Harshness).

Batteries et électronique : la course à la modernité

Au niveau des batteries, les philosophies divergent également. Le Model Y s’appuie sur plusieurs fournisseurs (LG, Panasonic, CATL) selon les approvisionnements, avec une architecture 400V traditionnelle.

Le Xpeng G6 fait plus moderne avec sa batterie 87 kWh en technologie LFP (contre NMC sur le Model Y) et surtout une « architecture qui tend vers le 800V » avec 550V nominal. Les cellules CALB sont assemblées par Xoeng lui-même, permettant un meilleur contrôle de la production.

Réglages et entretien, ici avantage Xpeng

Détail technique mais important : le G6 propose des « excentríques pour régler notamment le carrossage« , permettant d’ajuster la géométrie avec l’usure. « En fonction du vieillissement de la voiture, ça pourra être amené à être touché« , contrairement au Model Y qui impose le remplacement des pièces usées.

Xpeng adopte donc une approche plus traditionnelle mais pratique, là où Tesla privilégie l’intégration poussée.

Après cette inspection minutieuse, la conclusion s’impose : « C’est clairement pas une copie copier-coller, on voit qu’ils ont fait un petit peu leur boulot de leur côté« . Le Xpeng G6 s’inspire certes du Model Y mais développe sa propre approche technique.

Max BLD confirme que « les Chinois ne sont plus des simples copieurs ». Ils développent leurs propres solutions techniques, parfois plus modernes (800V, giga casting généralisé), parfois plus pragmatiques (réglages disponibles, isolation renforcée).

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