
Tesla fait grise mine en 2024, et la France ne fait pas exception. Selon les informations relayées par L’Informé, la filiale française du constructeur américain a vu son chiffre d’affaires plonger de 854 millions d’euros en un an, pour s’établir à 1,87 milliard d’euros.
C’est une baisse de 31 % par rapport à 2023 (2,64 milliards), alors même que le marché global de l’électrique en France n’a reculé que de 2,6 % sur la période.
En volume, Tesla n’a écoulé que 40 732 véhicules en France en 2024, contre plus de 63 000 en 2023, soit une chute de 35,3 %. Sa part de marché s’est effondrée à 1,94 %, contre 3,55 % un an plus tôt. Une dynamique particulièrement préoccupante, d’autant que les nouvelles activités dans l’énergie (comme le Powerwall 3 qui vient de sortir, ou les Megapack) n’ont pas suffi à compenser le repli automobile.
Une marque encore rentable, mais fragilisée
Malgré cette chute, Tesla France reste rentable, avec un bénéfice net de 17,9 millions d’euros, et voit ses effectifs progresser de 22 % (747 salariés fin 2024). Mais la dynamique est clairement en perte de vitesse. Le groupe s’attend même à une nouvelle baisse du chiffre d’affaires en France en 2025.
La faute à une concurrence toujours plus forte (Renault, Peugeot, MG, BYD, Xpeng, etc.) mais aussi à l’absence de nouveautés majeures. La fameuse compacte à moins de 25 000 euros, surnommée Model Q, est plus ou moins annulée, remplacée par une future Model Y « dépouillée » et plus abordable comme vient de l’affirmer Elon Musk.

En attendant, Tesla parie sur la version restylée de la Model Y, dont les livraisons des versions Propulsion plus abordables ont démarré en juin, et qui ont boosté les ventes en Europe et en France.
Autre facteur non négligeable : l’image très controversée de son dirigeant, Elon Musk. Son soutien appuyé à Donald Trump, sa participation à des événements politiques ultraconservateurs, et certaines polémiques personnelles ont détérioré la perception de la marque. Des employés de Tesla France auraient même exprimé des inquiétudes pour leur sécurité, selon L’Informé.
Elon Musk reconnaît des mois difficiles
Lors de la présentation des résultats trimestriels cette semaine, Elon Musk a lui-même admis : qu’il « y aura probablement quelques trimestres difficiles à venir« . Le milliardaire a aussi évoqué la situation économique comme frein majeur aux ventes, car selon lui, « beaucoup de gens n’ont tout simplement pas assez d’argent pour acheter une Tesla Model Y ».
Un aveu rare, qui traduit le recul du pouvoir d’achat face à une voiture dont le prix de base démarre à 44 990 euros en France (moins grâce au bonus écologique).
Tesla en difficulté dans le monde aussi
À l’échelle mondiale, le second trimestre 2025 confirme le ralentissement. Tesla a réalisé 22,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en baisse de 9 % sur un an. Son bénéfice net a fondu de 46 %, à 1,1 milliard de dollars, et sa marge opérationnelle tombe à 5,3 %.
Une situation tendue, qui pousse le groupe à miser sur l’optimisation des coûts et à accélérer sur son logiciel de conduite autonome (Full Self-Driving). Le milliardaire pense que « la moitié de la population américaine sera couverte par le Robotaxi de Tesla d’ici la fin de l’année ». Difficile à croire.

Tout n’est pas noir pour autant. En juin 2025, Tesla a été la marque de voitures électriques la plus vendue en Europe, avec 23 821 Model Y et 10 849 Model 3 écoulées. Le lancement de la Model Y Propulsion restylée, plus abordable et désormais éligible à certaines aides, a permis un rebond inattendu après huit mois de recul. Une bonne nouvelle de court terme, même si Tesla reste en baisse de 33 % sur le premier semestre européen par rapport à 2024.
Face à elle, les rivaux montent en puissance : Volkswagen (+78 % sur six mois), Skoda (+187 % en juin grâce à l’Elroq) et Renault (près de 7 000 unités pour la 5 E-Tech sur la même période).
Une marque à la croisée des chemins
Tesla reste rentable, puissante, et capable de rebondir… mais elle n’est plus seule. Son image, sa stratégie produit et ses prix élevés pourraient devenir des handicaps durables si elle ne parvient pas à se renouveler rapidement.
Le retour en forme du Model Y en juin est-il le début d’un redressement, ou simplement un sursaut ponctuel ? Elon Musk, qui concentre toujours plus d’attention — et de critiques — en est bien conscient : la période qui s’ouvre s’annonce aussi stratégique que risquée.
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