Vélos électriques VanMoof S5 et A5 : on les a essayés, entre belles promesses et frustration

Le commuter rêvé par les créateurs de la marque

VanMoof nous a conviés dans ses locaux à Amsterdam pour découvrir les VanMoof S5 et A5, ses nouveaux vélos électriques. Une présentation qui a permis d'obtenir une multitude d'informations à leur sujet, sans pour autant prendre les produits réellement en mains comme on aurait pu le souhaiter.

Source : Louise Audry pour Frandroid
Source : Louise Audry pour Frandroid
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Ce test est valable pour les variantes suivantes :

Ce test a été réalisé le 05 Avril 2022 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Dernier jour de mars. Le printemps crache ses larmes de pluie, les températures sont encore un poil fraîches : les conditions idéales pour mettre à mal les VanMoof S5 et VanMoof A5 qui nous ont été présentés à Amsterdam, et qui viennent tout juste d’être officialisés. Sauf qu’il n’y aura pas de prise en main extérieure durant plusieurs heures, comme nous l’espérions.

Nous avons toutefois récolté quelques informations pertinentes et essayé les différents prototypes qui ont permis de passer du VanMoof S3 que nous avions testé au VanMoof S5 qui sera disponible (d’après la marque) dès juillet 2022 pour environ 2500 euros TTC.

VanMoof : ne l’appelez plus start-up

VanMoof n’est plus une start-up. Après 13 ans d’existence et une levée de fonds de 128 millions d’euros en septembre dernier, la société hollandaise n’a plus rien d’une jeune pousse. Un tour de table record pour un constructeur de vélos à assistance électrique, ciblant l’utilisateur non cycliste de base, qui désire troquer la voiture ou les transports en commun bondés pour une mobilité plus confortable et efficace.

La promesse repose donc sur un vélo simplifié à l’extrême : aucune  vitesse à passer, peu d’entretien, une assistance qui ne faillit jamais, une solution antivol ultra fiable et un design à donner envie de passer à la caisse.

Autant d’arguments que le VanMoof S3 n’a pas entièrement tenu. Mais avec le S5 et son acolyte, l’A5, le constructeur hollandais promet de corriger les défauts principaux et simplifier encore plus un vélo déjà très accessible.

Le capteur de couple qui change tout

Allons droit au but. Le capteur de rotation du VanMoof S3 laisse place à un capteur de couple.

La différence ? L’assistance ! Les VanMoof possèdent un dérailleur automatique : ce n’est pas vous qui passez les vitesses, mais le vélo. C’est ce qui posait problème avec le capteur de rotation : en cas d’effort important, on a tendance à forcer sur le pédalier, et donc augmenter rapidement la vitesse de rotation. Le S3 traduisait l’info de la manière suivante : « c’est trop facile, je pédale dans le vide ». Il durcissait donc le pédalage. Redémarrer dans une pente était un enfer.

Avec le capteur de couple, l’effet est inverse : dans le sens où lorsque le pédalage est plus intense, le moteur vient aider un peu plus le cycliste en disant « t’inquiète mon ami, je ne te laisse pas en galère », pour l’expliquer de manière familière. Ce qui se traduit, dans les faits, par une assistance plus importante.

Autre problème des vélos série 3 de VanMoof : les freins, qui manquaient de mordant. Les S5 et A5 bénéficient cette fois-ci de disques percés et rainurés qui devraient déjà moins chauffer et aussi moins grincer.

Le moteur 250 W en 48V évolue aussi pour atteindre 68 Nm de couple, soit une moyenne actuelle qui ne signifie pas grand-chose, la distribution de l’assistance et sa souplesse étant plus importantes pour un vélo de ce type. Le moteur est toujours positionné à l’avant, créant une répartition plutôt homogène : moteur avant, capteur dans le pédalier et transmission automatique à l’arrière. Même si le moteur dans le pédalier reste la meilleure solution après tous les essais que nous avons menés.

L’affichage à points sur la barre centrale du cadre fait place à deux anneaux lumineux sur le cintre (guidon). L’un sert à indiquer l’autonomie restante, l’autre le niveau d’utilisation du moteur. Cela afin de ne pas motiver le cycliste à détourner les yeux de la route. C’est louable et joli, mais cela pourrait un peu gêner la nuit.

Un support de smartphone est toutefois positionné au centre du cintre.

Les feux diurnes à l’avant comme à l’arrière ont été modifiés et sont visuellement plus agréables, apportant une touche de modernité.

Une sécurité renforcée

Plutôt silencieux à ce sujet lors de la conférence, la marque a néanmoins inséré dans la brochure une option «  Find My Bike » (dont l’appellation est en cours de validation) qui permettrait de traquer le vélo depuis l’application Find My sur iPhone.

Les ingénieurs de VanMoof se sont amusés à modifier l’alarme qui retentit lors des tentatives de vol, ce qui, avouons-le, est assez fun. Nous doutons toutefois de son intégration dans le produit final, bien qu’un choix du type d’alarme serait une fonctionnalité bien amusante.

Le système de verrouillage qui nécessitait de décaler légèrement la roue sur le VanMoof S3 a été modifié pour ne plus avoir à décaler le vélo justement.

On rappelle que VanMoof a mis en place un système de traçage du vélo. En cas de vol, soit l’entreprise retrouve votre vélo, soit elle vous le rembourse. Les conditions n’ont pas été évoquées (combien de vols, etc.). Nous avons pu obtenir un chiffre de 70 % de vélos retrouvés. C’est un excellent score. Il faut avouer que deux antivols serrés associés à ce vélo dont l’alarme ne cesse de hurler pendant qu’on tente de le dérober à la meuleuse donnera envie de passer sur un autre cycle plus vulnérable.

Une autonomie de 150 km… sur le papier

Les autonomies maximum annoncées sont toujours biaisées, d’où la volonté dans nos tests d’être au plus près de la réalité, quitte à aller vers le minimum, pour vous donner une base minimale sûre. Pour cela, la batterie interne qui n’est toujours pas amovible aura l’aide d’une batterie secondaire.

Si les S3 et X3 offraient cette possibilité, c’était via un système de powerbank qui nécessitait de raccorder par câble la batterie au vélo. Désormais, c’est un système type « plug and play » qui est utilisé. Actuellement, cette autonomie n’est que pure théorie et nous attendrons de tester les vélos pour vous dire ce qu’il en est.

Un design réussi et un VanMoof A5 qui fait la différence

Le S5 ressemble énormément au S3, à quelques détails près. Logique, c’est LE modèle phare de la marque et son design commence à être connu.

L’A5, de son côté, aborde un enjambement beaucoup plus bas, ce qui évitera le risque de balancer le pied dans le visage d’un éventuel passager arrière à chaque fois qu’on enfourche le vélo. C’est aussi plus pratique pour les jupes, les jeans trop serré et les personnes manquant de souplesse.

Le S5 est monté en 27,5 pouces pour du 24 pouces pour l’A5 (pour respectivement 23 kg et 22 kg), ce qui les rend plus maniable en milieu urbain (ce qui est le terrain de chasse de ces vélos). Aussi, ce dernier a la possibilité de recevoir quelques accessoires pratiques pour le transport d’effets personnels.

Pour résumer : au volet du design, l’A5 change réellement la donne et offre une solution plus pratique, ludique, esthétique et adaptée à la ville, grâce à un mélange habile entre dessin attractif et forme pratique. C’est lui la vraie nouveauté.

Pas de prise en mains et la sensation de jouer le jeu d’une start-up

Au début de l’article, nous avons mentionné que VanMoof n’était plus une start-up. Mais convier des journalistes à la découverte d’un nouveau produit sans offrir la possibilité de les essayer réellement en extérieur, même sur une courte période, est quelque peu regrettable.

Le produit présenté est plutôt le genre de prototype que l’on a l’habitude de voir chez les start-up. Surtout avec un embargo comme c’est le cas ici, qui engendre une présence numérique massive le jour J,  l’heure H, dans le monde entier, avec tous le gain de notoriété et visibilité qui va avec.

Rouler à fond à vélo dans les locaux d’une société hollandaise : OK

Généralement, cette action consiste à motiver les lecteurs à précommander. Ces précommandes servent à constituer une trésorerie pour la production, mais également à rassurer les investisseurs ou les convaincre d’investir plus. Dans l’univers tech, nombreux sont les projets qui ont ensuite été abandonnés.

Dans le cas de VanMoof, les chances que cela arrive sont extrêmement maigres. La marque a suffisamment de poids sur un marché qui doit atteindre 48 milliards d’euros en 2028, d’après les estimations. Mais cela nous a mis dans une position embarrassante où nous devons parler d’un produit que nous n’avons pu réellement essayer ou prendre en main.

Une présentation pour convaincre

Car nous avions bien cinq vélos à disposition. Sauf qu’il s’agissait de cinq prototypes.

Avec, en plus, les différents organes du vélo extraits et mis en exergue de manière individuelle, afin de comprendre leur fonctionnementsen détail. D’un côté, il est intéressant de voir comment les équipes de VanMoof en sont arrivées à passer du S3 au S5 (le 4 porte malheur en Chine, un marché important, il n’a donc pas été question de choisir ce chiffre).

Mais ce type de présentation semble plutôt servir à convaincre les investisseurs de la faisabilité du projet. Nous vous laissons choisir entre le verre vide et le verre plein.

De notre côté, le S5 comme l’A5 ont, sur le papier, tout ce qu’il faut pour devenir des choix évidents de commuters et nous avons hâte de les essayer dans des conditions réelles.

La marque annonce que les premières livraisons auront lieu en juillet 2022. Ce qui serait fort, compte tenu des difficultés d’approvisionnement des pièces.

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